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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Municipalités - Réunion plénière au palais de l'Unesco Murr : la loi sur la décentralisation à la mi-mars au Parlement (photos)

Est-ce l’influence du nouveau régime ? C’est un Michel Murr étonnant qui est apparu hier au palais de l’Unesco au cours de la séance d’ouverture du premier congrès sur les municipalités. Promoteur d’une certaine idée de l’autonomie des conseils municipaux, l’actuel ministre de l’Intérieur et des affaires rurales a clairement annoncé sa volonté d’annuler le second ministère, «afin de mettre un terme aux conflits de compétence et de dynamiser l’action des municipalités». «Le super-chef de la police», comme on l’avait surnommé lors des élections législatives et municipales, s’est présenté hier comme un homme de dialogue, très critique toutefois à l’égard du précédent gouvernement. Il a précisé que la loi sur la décentralisation administrative sera présentée à la mi-mars à la Chambre. Affaire à suivre. Tous les conseils municipaux élus au printemps 1998 ont répondu à l’invitation du ministre de l’Intérieur. Voulant montrer le grand intérêt accordé par l’actuel régime aux questions municipales, Michel Murr a organisé le premier congrès pour l’amélioration de l’action des municipalités. Une façon pour ce ministre souvent critiqué de se doter d’une nouvelle image face à l’opinion publique. Hussein Husseini pris à témoin Rappelant que le principe de la décentralisation administrative a été adopté à Taëf et repris dans la nouvelle Constitution, M. Murr s’est engagé à présenter un projet de loi en ce sens au Parlement à la mi-mars. Il a égratigné au passage le précédent gouvernement qui, au lieu de chercher à appliquer ce principe, a augmenté les prérogatives de l’autorité centrale. Dans un mémorandum détaillé , dont , a-t-il dit, les grandes lignes constitueront le noyau du projet de loi, M. Murr a commencé par définir le principe de décentralisation administrative examiné à Taëf, qui, selon lui, est un mélange entre la décentralisation totale et la déconcentration administrative. Il a d’ailleurs pris à témoin l’ancien président de la Chambre, M. Hussein Husseini, considéré comme le «parrain de l’accord de Taëf ». Tout en énumérant les nombreuses prérogatives des présidents de municipalité et des membres des conseils municipaux, le ministre de l’Intérieur a précisé que la création d’un ministère des Affaires rurales et municipales a compliqué la situation et dénaturé l’esprit de la loi. «Non seulement il y a eu des conflits de compétence entre ce ministère et le département des questions municipales au sein du ministère de l’Intérieur, mais de plus, ce ministère a établi avec les conseils municipaux élus par le peuple une relation hiérarchique, violant ainsi les principes démocratiques». Selon M. Murr, toutes les décisions des conseils municipaux ont été ainsi soumises à l’approbation préalable du ministère nouvellement créé. Mais c’est surtout dans le domaine du financement des municipalités que l’autorité centrale a outrepassé , selon le ministre de l’Intérieur, ses prérogatives. À la grande joie des nombreux membres des conseils municipaux présents dans l’immense salle, M. Murr a précisé que depuis qu’il a pris en charge le ministère chargé des questions rurales, il a refusé de signer la moindre formalité, «en attendant de retrouver 1 200 milliards de LL, disparus de la Caisse municipale autonome». Le ministre s’est engagé à redonner leurs droits aux municipalités, en commençant par leur rembourser ce que l’État leur doit. Au passage, il a rendu hommage au ministre des Ressources électriques et hydrauliques, qui, selon lui, a reconnu que son département devait aux municipalités 100 milliards de LL. «Aussi bien le chef de l’État que le président du Conseil, a déclaré M. Murr, sont décidés à dynamiser l’action des municipalités, qui sont le premier contact du citoyen avec l’État. Mais il faut aussi que vous soyez à la hauteur des nouveaux défis». Débat M. Murr a ensuite donné la parole aux différents présidents des municipalités afin que cette rencontre soit un réel débat. Mais comme il se doit, ce sont les députés et autres officiels qui ont commencé à prendre la parole, alors que de nombreux présidents des municipalités se contentaient de rendre hommage au ministre ou de soulever des questions d’intérêt très limité. M. Pierre Daccache a rappelé le fait que les nouveaux conseils municipaux de Hadeth et de Baabda n’ont pas encore été élus et M. Murr a répondu que c’était à sa demande que les élections avaient été reportées dans ces localités. «Le document délimitant le territoire de chaque municipalité est en préparation», a-t-il ajouté. M. Aryane de la municipalité de Rachaya a demandé d’accorder une immunité aux chefs des municipalités et M. Murr a répondu : «Les ministres n’ont pas d’immunité, comment voulez-vous en donner une aux présidents de municipalité ?». Abordant les questions d’environnement, M. Murr a précisé qu’elles font partie des prérogatives des conseils municipaux. «Je suggère donc que l’on supprime le ministère de l’Environnement, a-t-il ajouté. Car c’est une dépense en plus alors que ce ministère n’a aucun pouvoir exécutif». M. Murr a conclu le débat animé par les journalistes Émile Khoury et Amer Machmouché ainsi que par le président de l’Union des municipalités du Kesrouan, Nohad Naufal, en annonçant qu’il se rend cette semaine à Amman. «Mais dès la semaine prochaine, je tiendrai de nombreuses réunions avec les pôles politiques, les blocs parlementaires et les différents groupes de municipalités afin de consulter toutes les parties concernées avant de présenter au gouvernement le projet de loi sur la décentralisation administrative». Neuf ans après Taëf, certains points soigneusement oubliés de l’accord pourraient donc enfin être appliqués.
Est-ce l’influence du nouveau régime ? C’est un Michel Murr étonnant qui est apparu hier au palais de l’Unesco au cours de la séance d’ouverture du premier congrès sur les municipalités. Promoteur d’une certaine idée de l’autonomie des conseils municipaux, l’actuel ministre de l’Intérieur et des affaires rurales a clairement annoncé sa volonté d’annuler le second...