Baabda-Bkerké - Relations au beau fixe Sfeir chez Lahoud : une visite remarquée (photos)

Le chef de l’État Émile Lahoud a reçu hier au palais de Baabda le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, une visite qui est la première depuis l’accession du président de la République à son poste, en novembre dernier. Mgr Sfeir était accompagné des vicaires patriarcaux Roland Aboujaoudé, Antoine Andari, Francis Baysari, Guy Noujaim et Boulos Saadé. Aucune déclaration n’a été faite à l’issue de la rencontre, qui a duré une demi-heure, mais les observateurs notent l’importance de la visite, dans la mesure où elle illustre l’attitude positive de Bkerké à l’égard du nouveau régime. Ce déplacement du patriarche chez le chef de l’État intervient en effet sans occasion particulière, si ce n’est la volonté de rendre la pareille au général Lahoud, qui avait assisté le 25 décembre à la messe de Noël à Bkerké avant de s’entretenir avec Mgr Sfeir. Or, auparavant, et notamment durant le précédent mandat, le patriarche maronite ne se rendait à Baabda que lors d’occasions officielles, comme par exemple la visite du pape Jean-Paul II, alors même que l’ancien président Élias Hraoui était reçu assez régulièrement au patriarcat. Par ailleurs, M. Lahoud s’est entretenu avec une délégation de l’Ordre des avocats du Liban-Nord, conduite par le bâtonnier Rachid Derbas, et comprenant d’anciens bâtonniers et des membres actuels de l’Ordre. À la suite de la rencontre, M. Derbas a indiqué à la presse que les entretiens ont porté sur la nécessité d’assurer l’indépendance de la justice, et sur le fait que celle-ci avait «besoin d’une intervention rapide pour la rénover, lui assurer cette indépendance et la renforcer en y injectant un sang nouveau». Selon M. Derbas, le chef de l’État s’est montré «compréhensif» à cet égard et a estimé «nécessaire d’augmenter le nombre de juges et de donner son indépendance à la justice». Dans le même esprit, M. Lahoud a réaffirmé, devant une délégation de l’Association des commerçants de Mazraa, sa «détermination à édifier l’État de droit auquel aspirent tous les Libanais , et à faire en sorte que la transparence soit la règle entre tous». Le président de la République a en outre reçu l’ambassadeur d’Australie à Beyrouth Ian Parmeter, venu lui faire ses adieux, le député Zaher el-Khatib (Chouf), deux délégations de commerçants de Tripoli, ainsi que des ulémas et des représentants d’associations islamiques de Beyrouth. Dans l’après-midi, il a reçu le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman.