Arrivé hier matin à Beyrouth, il est reparti en soirée après avoir rencontré Hraoui, Berry et Hariri Moratinos : l'Europe déterminée à relancer le processus de paix L'émissaire fait état d'idées proches de l'initiative franco-égyptienne(photo)

L’émissaire européen au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos a fait part hier à Beyrouth de la détermination de l’Union européenne à obtenir une relance du processus de paix au Proche-Orient et indiqué que sa tournée actuelle dans la région visait à promouvoir des idées lancées par l’UE dans le but de réunir une nouvelle conférence de paix internationale. M. Moratinos est arrivé en matinée à Beyrouth en provenance de Damas et a aussitôt été reçu par le chef de l’Etat Elias Hraoui puis par le président de la Chambre Nabih Berry. En début de soirée, il devait rencontrer le premier ministre Rafic Hariri, avant de quitter Beyrouth pour Amman. Après la Jordanie, il est attendu en Israël et dans les territoires palestiniens, puis en Egypte, dernière étape de sa tournée. Dans des déclarations à la presse, il a expliqué l’objectif de sa nouvelle mission en réaffirmant la position traditionnelle de l’Europe au sujet du Liban-Sud et des fondements du processus de paix. Il a indiqué que l’UE tentait d’élaborer un document contenant des idées susceptibles d’être mises en œuvre avec l’accord de toutes les parties concernées afin de pouvoir réunir la nouvelle conférence. Il a admis qu’un tel forum devrait être méticuleusement préparé et a souhaité que les Etats-Unis en approuvent le principe. Interrogé sur la nature des idées proposées, l’émissaire s’est contenté de répondre en termes généraux, indiquant qu’elles portaient notamment sur les questions de sécurité, sur les modalités des négociations au sujet des divers aspects sécuritaires entre le Liban et Israël et entre la Syrie et Israël et sur les questions relatives aux retraits (israéliens). Selon lui, ces idées sont très proches de celles exposées par les présidents français Jacques Chirac et égyptien Hosni Moubarak, qui avaient lancé il y a quelques semaines une initiative commune destinée à la tenue d’une conférence qui réunirait les pays soucieux de sauver la paix au Proche-Orient. M. Moratinos s’est refusé à avancer plus de précisions, soulignant qu’il était tenu d’agir avec un minimum de discrétion pour faire réussir le projet. Sur ses entretiens à Damas, l’émissaire a indiqué que les responsables syriens étaient d’accord sur le principe d’une préparation sérieuse pour la tenue d’une conférence internationale, mais qu’ils se montraient très prudents à l’égard d’une telle réunion. Il a souligné qu’il partageait l’opinion des dirigeants syriens quant à la nécessité de bien préparer la conférence, car il ne s’agit pas, pour lui, de se réunir pour le simple plaisir de le faire. Insistant sur la nécessaire coordination avec les Etats-Unis, il a toutefois fait valoir que les choses ayant évolué au Proche-Orient, il fallait qu’il y ait plusieurs acteurs internationaux et non pas un seul. Il faut selon lui un rôle américain, un autre pour l’Europe, un pour la Russie et pour tous ceux qui soutiennent la paix réelle. Il a également plaidé en faveur d’un rôle pour les «citoyens» palestiniens, israéliens, libanais et syriens. Pour sa part, M. Berry a déclaré à la presse à l’issue de sa rencontre avec M. Moratinos que ce dernier l’a informé des tractations en cours en vue de la tenue d’une conférence internationale. Le chef du Parlement a indiqué avoir dit à l’émissaire qu’il ne pouvait pas commenter cette initiative tant que les détails n’en seraient pas connus. Le Golan A Damas, M. Moratinos avait souligné lundi, dans des déclarations publiées hier par le quotidien Techrine, que le plateau du Golan «doit être restitué à la Syrie». «Il est nécessaire que tout le Golan soit restitué à la Syrie pour pouvoir réaliser une paix globale dans la région», avait déclaré M. Moratinos, en faisant état d’«efforts américains et européens en cours pour débloquer le processus de paix».