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Actualités - OPINION

En filigrane

La beauté est à elle-même son propre message. Et le public qui se trouvait au Forum de Beyrouth dimanche soir savait d’avance, tant les préjugés favorables étaient acquis envers la musique venue d’Italie sous la baguette d’un chef d’orchestre prestigieux, qu’il allait passer un moment privilégié. La performance brillante de l’orchestre, l’interprétation par Muti des grands compositeurs italiens du dix-neuvième siècle, la précieuse qualité de la seule soliste et la parfaite cohésion des choristes en firent un concert inoubliable. Mais dans les circonstances que traversent, aujourd’hui, le pays et sa capitale, outre la fonction libératrice que l’art véritable exerce dans tous les cas, les musiciens de la Scala nous portaient un message politique. Ne serait-ce que par un programme qui chantait la liberté (qui n’a pas pris pour soi le contrepoint «oppressa patria»(1) du chœur de «Nabucco»?) et par la solennité que le Liban et l’Italie avaient tenu à donner à ce récital de morceaux choisis dans l’un des patrimoines les plus riches de la musique universelle. La présence d’une personnalité comme Walter Veltroni, vice-président du Conseil et surtout ministre de la Culture, témoignait à elle seule de l’effort consacré à cette minuscule capitale qu’est Beyrouth par la patrie du «Risorgimento». Elle a bien marqué le coup, avant hier, l’Italie de tous les arts, en nous délivrant, avec la subtilité qui caractérise les premiers initiateurs de la Renaissance, ce qui pouvait être lu comme un message de solidarité de la plus belle eau.
La beauté est à elle-même son propre message. Et le public qui se trouvait au Forum de Beyrouth dimanche soir savait d’avance, tant les préjugés favorables étaient acquis envers la musique venue d’Italie sous la baguette d’un chef d’orchestre prestigieux, qu’il allait passer un moment privilégié. La performance brillante de l’orchestre, l’interprétation par Muti...