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Actualités - REPORTAGE

Festival de Beiteddine Shahram Nazeri, des cantiques sur une musique vive ... (photos)

Après le jazz, les arcades de Beiteddine ont vibré, le temps d’une soirée, aux sons puissants de la voix de l’Iranien Shahram Nazeri accompagné de ses cinq musiciens. Un récital en deux parties: des chants soufis du poète mystique perse Jalaleddine el-Roumi mis en musique par Nazeri, suivis de chants folkloriques kurdes réorchestrés par le compositeur iranien. La scène est parsemée de tapis... persans. Les musiciens, chemise blanche ample et pantalon noir, s’installent. Le temps d’accorder les instruments et le oud offre les premières notes. Elles s’élèvent dans le firmament étoilé du Chouf; suspendent rapidement leur vol... laissant le champ libre à la voix de Shahram Nazeri qui entonne les premiers vers a capella. Malgré la barrière de la langue, le chant étant en perse, le charme opère instantanément. La voix de Nazeri, une des plus pures et des plus chaudes d’Iran, va enchanter un auditoire composé de connaisseurs et de curieux... En première partie donc des textes signés Jalaleddine el-Roumi, poète mystique du XIIIe siècle imprégné de soufisme, auteur entre autres du poème épique «Masnawi», inspirateur de la confrérie des derviches tourneurs. Premier à avoir mis en musique cet auteur dont l’œuvre a influencé la littérature et la pensée islamiques, Shahram Nazeri a doté les poèmes d’el- Roumi d’un écrin musical moderne. Loin des musiques soufies lancinantes aux rythmes lents et plaintifs, les compositions de Nazeri sont vives, elles exécutent une danse à la gloire du Créateur... Empruntant au soufisme la tradition des leitmotivs, ces vers inlassablement répétés, il donne à ses chants une note résolument gaie, vivante. Les échappées du oud en solo impriment aux notes un mouvement de va-et-vient, comme des vagues qui n’en finissent pas de s’écraser sur le rivage pour mieux repartir vers le large... Shahram Nazeri, qui joue de sa voix comme il pinçait les cordes d’une cithare, engage un dialogue avec le Créateur. Originaire du Kurdistan iranien, il consacre la deuxième partie de son récital aux chants populaires kurdes. Là, les duo de «tablas» s’enflamment sur un rythme fou... Initiation Né dans une famille de musiciens, Shahram Nazeri est initié au langage musical très tôt. En 1975, il remporte le premier prix d’une importante compétition à Téhéran. Elève des plus grands maîtres de soufisme en Iran, il transmet à son tour ce savoir... Musicien et chanteur, il dit avoir commencé par la composition.«Le monde de la musique constitue un tout», dit-il. «Il y a les textes spirituels, forts, poétiques, auxquels vient se mélanger la musique. Les deux se complètent. Le chant en lui-même, ne constitue que 30 pour cent du travail, le reste vient de l’étude, de la découverte de textes, de la composition». Le travail de Nazeri se concentre autour de trois pôles: la musique kurde, «que j’ai étudiée et que je cherche à promouvoir»; la musique soufie qui est l’expression d’une culture; la recherche d’une forme musicale qui «donne un nouveau souffle à la musique traditionnelle». Shahram Nazeri, conscient de la richesse du patrimoine musical, cherche à travers sa musique à attirer le public. «J’ai remarqué par mes études que le chant traditionnel est en train d’éloigner les gens de ce qui est beau, de ce qui constitue notre patrimoine musical et poétique, notre identité. J’essaye de remettre cet art au goût du jour, de le présenter dans une forme qui soit accessible aux gens, pour qu’ils s’y intéressent». Et il ajoute, «je voudrais, à travers les sentiments qu’éveille ma musique, sensibiliser le public à la part de divin qu’il y a en chacun de nous». Quant au chant kurde, il répète vouloir «le promouvoir. C’est un patrimoine qui porte un message d’amour et de paix...» Les chants de Shahram Nazeri font partie d’une musique universelle qui transcende toute langue...
Après le jazz, les arcades de Beiteddine ont vibré, le temps d’une soirée, aux sons puissants de la voix de l’Iranien Shahram Nazeri accompagné de ses cinq musiciens. Un récital en deux parties: des chants soufis du poète mystique perse Jalaleddine el-Roumi mis en musique par Nazeri, suivis de chants folkloriques kurdes réorchestrés par le compositeur iranien. La scène...