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Actualités - CHRONOLOGIE

Sethrida Geagea et Fouad Malek entendus hier par Talib Les israéliens derrière le réseau terroriste, affirme le commandant à la retraite (photos)

Dans la cour du bâtiment du tribunal militaire, il y avait hier matin la foule des grands jours. Les journalistes venus nombreux savaient, naturellement, qu’il était improbable que Sethrida Geagea ou Fouad Malek fassent l’objet d’un mandat d’arrêt. Mais leur audition à titre d’information, par le premier juge d’instruction militaire, M. Riad Talih, dans le cadre de l’enquête sur le réseau FL, était en elle-même un événement à ne pas rater. Après avoir été longuement entendus, séparément, par M. Talih, aussi bien Mme Geagea que M. Malek ont nié avoir des informations sur ce réseau récemment démantelé. Si l’épouse du chef des FL dissoutes s’est faite discrète, en sortant de chez le juge, «par respect, a-t-elle dit, du secret de l’instruction», M. Malek, lui, a été plus disert. Il a accusé les Israéliens d’être derrière ce réseau, avant d’ajouter: «Si ces jeunes gens appartiennent aux FL, cela signifie que je ne suis plus membre de ce courant». Interrogé par les journalistes, le commandant à la retraite, Fouad Malek, a ensuite estimé que les FL n’ont rien à voir avec ce réseau. «Il ne suffit pas de prétendre appartenir aux FL pour en faire vraiment partie. Les FL ne sont d’ailleurs pas une religion, mais une pensée, une idéologie. N’en font partie que ceux qui appuient cette idée». M. Malek a aussi affirmé que les FL n’ont plus d’infrastructure et que si ces jeunes sont réellement les auteurs des actes qui leur sont imputés, ils sont les ennemis des FL. «A mon avis, a-t-il ajouté, ces actes profitent à ceux qui veulent déstabiliser le Liban et éloigner les FL de l’Etat. Il s’agit d’Israël. C’est en tout ce que je crois, mais je n’ai pas d’informations à ce sujet». M. Malek était arrivé au tribunal militaire à 9 heures du matin. Il avait été aussitôt introduit chez le premier juge d’instruction pour ne ressortir qu’environ deux heures plus tard. Ce fut ensuite le tour de Mme Geagea, qui a été entendue pendant près d’une heure. Rappelons qu’à ce stade de l’enquête, les avocats ne sont pas autorisés à assister à l’entretien avec le juge, car lorsque la personne interrogée n’est pas poursuivie judiciairement, la présence de l’avocat est jugée non nécessaire. Selon des sources judiciaires, la double audition s’est déroulée dans une atmosphère calme, le juge Talih essayant surtout de savoir quels étaient les liens de Mme Geagea et de M. Malek avec les membres présumés du réseau. D’autant que certains d’entre eux auraient été vus au domicile de Sethrida Geagea, pendant la préparation des élections municipales. Geagea et Malek auraient tous deux affirmé ne pas connaître les personnes arrêtées et celles qui sont en fuite, bien que selon l’enquête, quatre d’entre elles au moins appartiendraient au commando d’élite des FL dissoutes, «As Sadm».Il s’agirait de Kayed Eid, Georges Hélou, Nader Daou et Firas Rahmé. Les autres personnes arrêtées auraient reconnu appartenir aux FL dissoutes. Il s’agirait de Wadih Khoury, Nabil Khater, Tony Rahmé, Georges Berkachi et le capitaine de l’armée Camille Yared. Quant à Elie Rahmé et Bassam Harb, surnommé «Basso», bien qu’arrêtés, ils n’auraient pas de liens directs avec les FL. Les chefs présumés du réseau seraient Neemtallah Moussallem et Abdo Sawaya, qui auraient quitté le territoire libanais, quelques heures après l’explosion de la voiture à bord de laquelle se trouvaient Georges Dib et Nehmé Ziadé, le 19/6/98. C’est d’ailleurs l’explosion suspecte de cette voiture, provoquant la mort des deux personnes qui s’y trouvaient, qui a déclenché l’enquête. Au cours de l’investigation préliminaire effectuée par les services de renseignements de l’armée, il serait apparu que ce réseau recevait ses directives d’un membre des FL dissoutes installé en Australie, Khalil Naddaf. Ce dernier serait d’ailleurs récemment venu au Liban pour coordonner les activités et mettre au point les plans d’action. Selon certaine sources, le juge Talih aurait montré à Mme Geagea et à M. Malek des documents montrant les liens entre les membres du réseau et les FL d’Australie, notamment un message envoyé par un membre des FL installé à Londres, Rachid Rahmé, au Parlement australien dont le siège est à Canberra. Mais ceux-ci auraient réitéré leur ignorance de toute l’affaire. D’autant qu’au moment où les attaques terroristes auraient été accomplies, les FL transformées en courant s’apprêtaient à se lancer dans la vie politique, par le biais des élections municipales. C’est dire qu’elles cherchaient à s’intégrer à la vie publique et politique et qu’elles n’auraient donc pas dressé des plans qui risquaient de compromettre les acquis si durement obtenus. La double audition de Geagea et de Malek intervient d’ailleurs à un moment où le courant des FL est tiraillé entre plusieurs pôles, chacun voulant s’approprier «la victoire des municipales». Une victoire qui, en définitive, semble aujourd’hui avoir un goût un peu amer. C’est dans cette atmosphère perturbée que le juge d’instruction, M. Talih, poursuit son enquête.Il n’a toutefois pas annoncé de nouvelles convocations, préférant attendre le résultat des commissions rogatoires adressées au service de renseignements pour s’informer au sujet de certaines personnes introuvables pour l’instant. L’enquête devrait s’achever bientôt par la publication d’un acte d’accusation, qui sera suivi d’un procès devant le tribunal militaire. Rappelons que selon l’enquête préliminaire, les membres de ce réseau sont accusés d’avoir lancé une série d’attaques contre des rassemblements syriens au Liban et à Damas, ainsi que d’agressions à l’explosif contre des permanences du PSNS.Ils auraient aussi planifié d’assassiner les ministres Murr et Hobeika et le chef des renseignements syriens au Liban, le brigadier Ghazi Kanaan.
Dans la cour du bâtiment du tribunal militaire, il y avait hier matin la foule des grands jours. Les journalistes venus nombreux savaient, naturellement, qu’il était improbable que Sethrida Geagea ou Fouad Malek fassent l’objet d’un mandat d’arrêt. Mais leur audition à titre d’information, par le premier juge d’instruction militaire, M. Riad Talih, dans le cadre de...