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Actualités - ANALYSE

Le blocage du volet Golan peut influer sur le dossier sud

«Il ne faut pas se le cacher, souligne un diplomate occidental, le récent barrage législatif mis en place par la Knesset israélienne pour contrer toute velléité gouvernementale — maintenant ou plus tard — de restitution du Golan à la Syrie, porte un coup sérieux au volet «Levant» du processus de paix et partant au dossier du Sud libanais. En effet, explique le diplomate, il est évident que la décision du Parlement israélien va rendre tout à fait difficile la reprise des négociations syro-israéliennes, bloquées depuis deux ans et demi, car on ne voit pas sur quoi elles porteraient si le retrait du Golan est hors de question. Les engagements pris antérieurement à ce propos par les travaillistes israéliens quand ils étaient au pouvoir sont gommés définitivement. Netanyahu qui semblait vouloir accepter sous la pression U.S. de reprendre les tractations non pas de zéro, comme il le réclamait initialement, mais d’un certain point proposé par les Américains, se voit à présent interdire d’aller de l’avant. Du reste dans les conditions actuelles Damas lui-même n’est plus demandeur de tractations. C’est que la Knesset, qui avait au mépris total de la légalité internationale et des résolutions de l’ONU, promulgué en 1981 une loi annexant le Golan en a renforcé les effets en interdisant «tout retrait de territoires soumis à la souveraineté israélienne, sauf après un référendum doublé d’une approbation parlementaire à la majorité absolue». En réalité, souligne le diplomate occidental, le texte en question concerne non seulement le Golan mais aussi la Cisjordanie occupée et peut-être même le Liban-Sud, bien qu’Israël ait constamment affirmé n’avoir pas de prétentions territoriales dans cette zone». Il est clair, aux yeux de cette personnalité diplomatique que «Netanyahu s’est servi de la Knesset comme d’un paravent pour son orientation de refus actuelle. Mais aussi comme d’un instrument prophylactique, pour imposer sa propre ligne aux travaillistes israéliens si jamais ces derniers revenaient au pouvoir et les empêcher de reprendre leur politique basée sur le principe de Madrid «la terre moyennant la paix». Le premier ministre israélien, sans le proclamer, met un coup d’arrêt aux négociations. Il campe sur ses positons face aux Palestiniens en ce qui concerne le redéploiement en Cisjordanie. Mais en même temps il déploie des gesticulations pour faire croire à sa bonne foi, en réclamant le retour dans la région de Dennis Ross. Mission dont Washington ne voit pas l’utilité car elle n’aurait pour but que de couvrir les manœuvres dilatoires israéliennes face aux 13% proposés par les Américains». Selon ce diplomate occidental «Netanyahu qui a toujours su gagner du temps, veut plus que jamais temporiser aujourd’hui. Car il attend, notamment, de voir comment la santé de Hussein va évoluer et ce qui va se passer en Jordanie. Il veut de même voir ce que vont faire les Palestiniens si Arafat à son tour devait quitter la scène pour des raisons de santé». «Du côté du Golan, souligne cet observateur étranger, avant même la décision de la Knesset Netanyahu s’est lancé dans un programme-défi de promotion de la colonisation du plateau, pour bien montrer qu’il ne veut pas le rendre à la Syrie». «Ceci étant, indique le diplomate, les jeux ne sont pas faits. Des pressions considérables sont exercés sur les Israéliens pour que les dispositions de la Knesset restent lettre morte en pratique. Et du reste il n’est pas dit qu’un référendum en Israël ne serait pas favorable aux retraits, car à en croire les sondages la majorité des Israéliens croit toujours dans les principes de Madrid et veut la paix. Et il serait douteux que la majorité parlementaire ne soit pas alors du même avis». «Mais force est de constater, conclut ce diplomate occidental, que dans tous les cas de figure, c’est le Liban qui garde les plus lourds handicaps. Car tout le monde reste tenté de faire son intérêt sur son dos. Et le jumelage avec le volet syrien risque de geler tout projet de retrait israélien du Sud, du moment que cette région est liée au Golan…»
«Il ne faut pas se le cacher, souligne un diplomate occidental, le récent barrage législatif mis en place par la Knesset israélienne pour contrer toute velléité gouvernementale — maintenant ou plus tard — de restitution du Golan à la Syrie, porte un coup sérieux au volet «Levant» du processus de paix et partant au dossier du Sud libanais. En effet, explique le...