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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Le BN définit sa stratégie pour les années à venir(photo)

Le Bloc national a annoncé hier sa nouvelle stratégie pour les années à venir, mise au point au cours d’un séminaire tenu au début du mois de juillet à Paris sous la présidence de son «Amid» Raymond Eddé. Réaffirmant ses positions déjà connues au sujet notamment de l’occupation israélienne au Liban-Sud et de la présence militaire syrienne, le comité exécutif du BN a adopté un certain nombre de principes de base devant servir à la lutte pour rétablir «le droit international» au Liban-Sud et empêcher «le diluement» de l’entité libanaise au sein de «l’Etat de tutelle». Il a également établi un programme d’action prévoyant en particulier de prendre part aux élections législatives de l’an 2.000 et de collaborer avec les organisations politiques et sociales qui partagent des vues similaires. Ces résolutions ont été lues hier par le secrétaire général du BN Ibrahim Stéphan lors d’une conférence de presse du comité exécutif au siège du parti. Après avoir longuement évoqué les fondements historiques sur lesquels se base le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu pour poursuivre, selon le BN, une politique «expansionniste», le communiqué met en garde «le gouvernement, la résistance et toutes les forces politiques» du pays contre «le dangereux défi» israélien et proclame la volonté du parti de lutter pour «le rétablissement du droit international (au Liban-Sud), l’achèvement de l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU, conformément au mécanisme prévu par la résolution 426, et le retour à l’accord d’armistice libano-israélien» de 1949. Le BN envisage de mener cette lutte par le biais d’une alliance avec d’autres formations. Il propose que le Liban soit «le dernier pays arabe» à signer éventuellement la paix avec l’Etat hébreu et estime que la résolution 425 doit être appliquée «sans condition». Mais pour le parti de Raymond Eddé, ce n’est pas seulement à Israël qu’il est demandé de ne pas poser de conditions, «mais aussi à toute autre partie, y compris le gouvernement libanais, ce dernier n’ayant pas le droit de lier l’application de la 425 à la question de l’unité des volets libanais et syrien du processus de paix». Le parti exprime ainsi son hostilité au lien établi par certains responsables libanais entre un retrait israélien du Liban-Sud et l’évacuation du Golan syrien. En outre, le communiqué appelle à «ne rater, sous aucun prétexte, l’occasion de pouvoir sortir l’ennemi occupant» du territoire libanais, «afin de ne pas permettre à Israël de gagner du temps et de s’étendre au détriment du Liban et du sang des martyrs de la résistance libanaise». Au sujet de la présence syrienne, le BN estime qu’«en dépit des liens et des intérêts unissant les deux peuples libanais et syrien, la stratégie que le régime syrien met calmement en application vise à modifier le système parlementaire libanais et à effacer l’Etat libanais, en faisant des autorités syriennes les seules maîtresses de la décision, tant pour les questions importantes que pour celles qui le sont moins». Selon le parti, le «plan syrien a déjà franchi plusieurs étapes». Avant la guerre du Liban, la Syrie a «fait pression sur le Liban pour l’amener à se soumettre à la stratégie syrienne». Durant le conflit, «déclenché en raison des abus palestiniens et que certains ont hélas transformé en guerre civile», Damas a «profité de la lutte entre les milices et a réussi à gérer cette lutte dans le but d’affaiblir le système libanais en le menant vers la paralysie et le vide». Désormais, «le régime syrien pouvait redistribuer le pouvoir (libanais) en conformité avec ses vues», note le communiqué. Après la guerre, la Syrie s’est, selon le BN, «retournée contre Taëf et a cherché à vider les institutions démocratiques parlementaires de leur substance, en ne préservant que la forme électorale et en mettant en place des forces politiques soumises». A ce dernier propos, le parti dénonce l’impunité dont bénéficient selon lui les individus «qui servent la Syrie au Liban et qui, quels que soient les actes punissables qu’ils commettent, demeurent à l’abri de toute poursuite et de toute sanction». Face à cette situation, le BN s’affirme «contraint de s’opposer au noyautage politique visant à anéantir la démocratie et l’ensemble des institutions de l’Etat libanais, institutions à l’édification desquelles le parti a joué un rôle important» dans l’histoire du Liban moderne. Le communiqué appelle notamment à «renforcer l’immunité intérieure» du Liban en «protégeant la particularité libanaise des dangers de défiguration et de diluement au sein de l’Etat de tutelle sans pour autant en arriver à la rupture avec lui». «Il faudra au contraire maintenir un lien d’ouverture par le biais d’un dialogue franc et courageux afin de promouvoir les intérêts communs comme notamment la lutte contre l’ennemi israélien», ajoute le texte, tout en préconisant de «dire clairement aux autorités syriennes que leur action touchant à la politique intérieure libanaise a échoué». Le parti souhaite en outre l’éclosion d’une nouvelle classe d’hommes politiques «engagés à défendre les constantes libanaises, en premier lieu l’unité nationale fondée sur la volonté de vie commune, l’unité de destin des Libanais au sein d’une nation définitive dont le peuple agirait par tous les moyens pour recouvrer sa liberté, sa souveraineté et son indépendance». Sur le plan strictement intérieur, le BN se fait notamment l’avocat d’une opération du style «mains propres», réclamant l’application de la loi sanctionnant l’enrichissement illicite, la réactivation des appareils de contrôle de l’Etat, l’engagement de poursuites judiciaires à l’encontre des personnes soupçonnées de «gaspillage ou de pillage du Trésor ou de tout autre bien public» et une réforme administrative. Mais pour le parti, la lutte contre la corruption nécessite avant tout «l’établissement d’un pouvoir judiciaire souverain et indépendant, moralement immunisé et n’ayant aucun lien de soumission à l’égard d’un quelconque pouvoir économique ou politique». Par ailleurs, le BN réclame un amendement de la Constitution pour «corriger le déséquilibre entre les pouvoirs législatif et exécutif», et se prononce pour la décentralisation administrative. Il préconise en outre une réforme électorale adoptant le caza comme circonscription et le vote à partir de 18 ans et annonce sa volonté de s’opposer au système du mohafazat ou de la circonscription unique et cela «afin de permettre une représentation réelle et équilibrée et de donner l’occasion aux jeunes générations de s’intégrer dans la vie publique». Sur les plans économique et social, le parti demande notamment une réforme fiscale en faveur des revenus limités et un traitement de «l’omniprésence» de la main-d’œuvre étrangère. Il exige en outre que le dossier des populations déplacées soit mis à l’abri du «chantage politique auquel il a été soumis jusqu’ici». Enfin, le BN se promet d’agir «pour obtenir la victoire aux élections législatives de l’an 2000». Le parti met donc un terme au boycottage, auquel il avait participé lors des deux scrutins précédents, estimant que cette pratique a déjà «épuisé ses objectifs».
Le Bloc national a annoncé hier sa nouvelle stratégie pour les années à venir, mise au point au cours d’un séminaire tenu au début du mois de juillet à Paris sous la présidence de son «Amid» Raymond Eddé. Réaffirmant ses positions déjà connues au sujet notamment de l’occupation israélienne au Liban-Sud et de la présence militaire syrienne, le comité exécutif du BN...