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Actualités - DISCOURS

Ankara met en garde Damas Aucun centimètre carré ne pourra être dissocié de la Turquie, affirme Yilmaz à propos d'Iskanderun

Ankara a choisi de faire monter la tension dans ses rapports avec Damas. Le premier ministre Mesut Yilmaz a mis en garde la Syrie contre toute visée territoriale sur la province de Hatay, choisissant de le faire à l’occasion du 59e anniversaire du rattachement de cette province à son pays. «Ceux qui ont les yeux rivés sur le territoire turc sont voués à l’aveuglement (...). Pas même un centimètre carré de cette patrie (la Turquie) ne pourra en être dissocié», a dit M. Yilmaz lors des cérémonies organisées à cette occasion. Il s’agit, notent les observateurs à Ankara, de la plus sévère mise en garde turque à la Syrie de ces dernières années. Ankara rejette les revendications syriennes sur le territoire qui constituait le sandjak d’Iskanderun (Alexandrette) et dans lequel se trouve notamment la ville d’Antioche (Antakiya). Il s’agit d’un territoire de 5570 kilomètres carrés historiquement syrien, devenu turc en 1939, en vertu d’un accord franco-turc. «Ceux qui impriment des cartes montrant Hatay comme faisant partie de leur territoire ne doivent pas oublier les réalités historiques», a précisé M. Yilmaz. Les relations turco-syriennes, envenimées par plusieurs sujets de différends, sont au point mort depuis 1995. «Nous savons que ceux qui ne veulent pas une Turquie puissante et prospère dans la région apportent leur soutien à des organisations séparatistes», a-t-il ajouté en référence au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste). La Turquie considère le PKK comme une organisation terroriste et accuse la Syrie d’abriter ses membres et son chef Abdullah Ocalan sur son territoire. La Syrie dément. M. Yilmaz a toutefois déclaré que la Turquie désirait entretenir des relations d’amitié avec ses voisins. «Nous n’avons aucun sentiment d’animosité contre aucun de nos voisins», a-t-il notamment ajouté. Le PKK mène une rébellion armée contre Ankara depuis 1984 pour créer un Etat kurde indépendant dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde, à la frontière avec la Syrie, l’Irak et l’Iran. Ankara et Damas ont d’autres sujets de litige. Damas reproche à Ankara de lui rationner l’eau en construisant des barrages sur l’Euphrate, qui arrose également la Syrie, dans le cadre d’un vaste projet turc d’irrigation et de production énergétique, le projet du sud-est anatolien (GAP). La Turquie répond qu’elle laisse passer des quantités d’eau suffisantes pour les besoins de la Syrie. «Ce projet (GAP) fait peur à nos ennemis qui font tout pour le saboter(...). Il n’est pas question de rationner les eaux du Tigre et de l’Euphrate», a dit M. Yilmaz. La Syrie, à l’instar d’autres pays arabes et de l’Iran, s’oppose à la coopération militaire entre la Turquie et Israël, depuis que ces deux pays ont signé un accord-cadre en 1996, y voyant une menace dirigée contre elle. La Turquie et Israël démentent. Début juin, Ankara et Damas avaient échoué dans leurs efforts visant à normaliser leurs relations lors d’une visite à Ankara du sous-secrétaire d’Etat syrien aux Affaires étrangères, Adnan Omran. Le chef de la diplomatie turque, Ismaïl Cem, avait alors exclu une prochaine visite à Damas, à l’invitation de son homologue syrien Farouk el-Chareh, indiquant que «l’atmosphère pour un tel déplacement n’a pas encore été constituée».
Ankara a choisi de faire monter la tension dans ses rapports avec Damas. Le premier ministre Mesut Yilmaz a mis en garde la Syrie contre toute visée territoriale sur la province de Hatay, choisissant de le faire à l’occasion du 59e anniversaire du rattachement de cette province à son pays. «Ceux qui ont les yeux rivés sur le territoire turc sont voués à l’aveuglement (...)....