Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

La grève des employés de l'EDL : un mouvement revendicatif exacerbé par la menace de privatisation

L’ombre de la privatisation a plané sur la grève que les employés de l’Electricité du Liban (EDL) ont déclenchée hier dans le but de faire valoir leurs revendications. La grève qui a paralysé le siège central à Beyrouth, s’est étendue à Kadisha (Liban-Nord) et à Saïda. Le président du syndicat des employés de l’EDL, Emile Geha, a mis en garde contre «une escalade du mouvement si les demandes justifiées des employés ne sont pas prises en considération». M. Geha a fixé la date du 30 juillet comme dernier délai avant l’adoption de nouvelles mesures d’escalade. Les grévistes se plaignent notamment de la négligence du ministère des Finances envers leurs demandes qui avaient pourtant été reconnues par le ministère des Ressources hydrauliques et électriques et par la direction de l’EDL. Leurs revendications tournent autour des points suivants: une augmentation des Bourses scolaires de 30%, une nouvelle échelle des salaires, une caisse pour les prêts de logement... Ils protestent également contre une décision du ministère des Finances qui a supprimé l’aide médicale pour les retraités, alors que ceux-ci en profitaient depuis déjà deux ans et demi. M. Geha a tenu une conférence de presse au siège de l’EDL pour expliquer les raisons du mouvement revendicatif. «Les employés de l’EDL ont fait beaucoup de sacrifices, et cela s’est traduit matériellement dans la productivité de la compagnie dont les rentrées ont augmenté de 20%», a-t-il dit. Et d’ajouter: «Dans ce cas, pourquoi parler de privatisation d’une société comme la nôtre, et en donner l’image d’une institution qui serait plus lucrative si elle est privatisée? La responsabilité des bénéfices ou des pertes de la société dépend simplement de la tendance de la politique de l’Etat. Les employés sont prêts à faire plus de sacrifices afin de garder cette société publique, à condition toutefois que leur niveau de vie devienne acceptable». Il a défini ainsi les demandes des ouvriers: — Une augmentation de 30% des Bourses scolaires pour l’année 1997-1998 telle qu’elle a été décidée par le Conseil d’administration et refusée par le ministère des Finances. — La création d’un comité officiel pour la préparation d’une nouvelle échelle des salaires, selon l’étude effectuée par l’EDL en coopération avec le syndicat et qui a été remise au Conseil des ministres. — Décider des crédits nécessaires pour la caisse des prêts de logement. — Calculer les indemnités sur base du salaire minimum de 300.000 LL, et non de 118.000 LL comme cela est le cas maintenant. — Appliquer le système d’aide médicale pour les retraités, comme il est d’usage dans toutes les institutions d’Etat, sachant que les retraités paient eux-mêmes 100.000 LL de contribution. Interrogé sur le timing de la réunion avec le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, Elias Hobeika, qui aura lieu après la grève, M. Geha a imputé cela aux circonstances. A la question de savoir si le syndicat a essayé de rencontrer le ministre d’Etat aux Finances, Fouad Siniora, il a déclaré: «Nous n’avons pas demandé à le voir encore, et c’est une question dont nous déciderons dans le cadre du conseil exécutif». En réponse à une question sur la portée de la grève à la lumière des tiraillements politiques au sein du gouvernement, M. Geha a déclaré que «les employés sont loin de cette atmosphère». Commentant la dégradation au niveau de la distribution de l’électricité dans le pays, il a souligné que les employés n’y étaient pour rien. Interrogé sur les raisons qui le poussaient à croire qu’il y avait une intention de privatisation, M. Geha a affirmé qu’«il y a plusieurs projets pris en charge par le secteur privé, comme la production à Beddaoui et Zahrani par exemple, projets qui pourraient être exécutés par les employés de la compagnie». Pour sa part, le président du Conseil des délégués du syndicat des employés de l’EDL, Ali Ayoub, a précisé que «trois mille employés de l’EDL dans toutes les régions libanaises (si on excepte les ouvriers de la production qui n’ont pas participé au mouvement) ont pris part à la grève et celle-ci est considérée comme réussie à cent pour cent». «Toutes les activités ont été interrompues au siège central de la société», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le président de l’Union des syndicats des entreprises privées, Fouad Harfouche, a déclaré que son institution était solidaire «des demandes justifiées des employés de l’EDL». Il a fait remarquer que son Union, qui regroupe les employés d’OGERO, de l’Office des eaux du Litani, du transport en commun et de la Régie, a suivi une grève symbolique de dix à douze heures, en signe de solidarité avec les employés de l’EDL.
L’ombre de la privatisation a plané sur la grève que les employés de l’Electricité du Liban (EDL) ont déclenchée hier dans le but de faire valoir leurs revendications. La grève qui a paralysé le siège central à Beyrouth, s’est étendue à Kadisha (Liban-Nord) et à Saïda. Le président du syndicat des employés de l’EDL, Emile Geha, a mis en garde contre «une...