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Actualités - CHRONOLOGIE

Prières pour les disparus trois ans après les massacres de Srebrenica

Cinq mille musulmans bosniaques se sont réunis samedi dans le nord-est de la Bosnie pour une prière à l’intention des milliers de disparus de Srebrenica. «Il fallait que nous venions ici, sinon cela aurait été un péché», a expliqué Halilovic Mirsad, 18 ans, qui a perdu son père et ses trois frères dans les massacres de l’enclave musulmane il y a trois ans. Le champ où étaient rassemblés les fidèles était couvert de vêtements sur étaient écrits les noms et les dates de naissance de ceux qui sont portés disparus, ou sont morts, lors de la chute de Srebrenica aux mains des Serbes bosniaques en juillet 1995. «Nous nous sommes réunis ici pour dire une nouvelle fois que nous n’avons pas perdu espoir de retourner à Srebrenica», a dit à la foule le chef imam de Bosnie, Mustafa Ceric, qui conduisait les prières. Staric Ravni avait été choisi parce que c’est par là que sont passés les habitants de Srebrenica qui ont réussi à s’enfuir, pour se réfugier dans les localités sous contrôle musulman. «Srebrenica ne doit pas servir à des manœuvres politiques», a poursuivi l’imam. Srebrenica a été inclus dans le territoire de l’entité serbe de Bosnie par l’accord de Dayton qui a mis fin à la guerre de Bosnie, et la population nouvellement serbe de la ville n’a pas laissé les anciens habitants musulmans se réinstaller. Les tensions restent très vives entre les deux communautés dans cette région. Le président Alija Izetbegovic assistait à la cérémonie mais n’a pas pris la parole. Plus de 7.000 hommes musulmans en âge de se battre, selon les chiffres des organisations internationales, ont été massacrés par les Serbes après que ceux-ci eurent bousculé les Casques bleus néerlandais, faiblement armés, et se furent assurés le contrôle de l’enclave, déclarée zone protégée par l’ONU, le 11 juillet 1995. Les tueries de Srebrenica sont considérées comme les plus graves atrocités commises en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, et le pire cas d’épuration ethnique dans le conflit bosniaque. L’ancien président des Serbes bosniaques Radovan Karadzic et son chef militaire Ratko Mladic sont principalement inculpés par la justice internationale pour les massacres de Srebrenica. Le 10 juillet, des experts du Tribunal pénal international (TPI) ont ouvert dans la région de l’ancienne enclave leur cinquième site d’excavations cette année, à la recherche de restes humains à utiliser comme preuves dans de futurs procès. Les femmes de Srebrenica, qui veulent que les coupables soient punis, et qui veulent rentrer chez elles, tentent régulièrement d’attirer l’attention sur leur sort en bloquant les routes ou en manifestant dans les villes. Samedi dernier, une trentaine d’entre elles ont défilé dans Sarajevo, réclamant que la communauté internationale fasse plus pour établir la vérité sur les massacres. (AFP)
Cinq mille musulmans bosniaques se sont réunis samedi dans le nord-est de la Bosnie pour une prière à l’intention des milliers de disparus de Srebrenica. «Il fallait que nous venions ici, sinon cela aurait été un péché», a expliqué Halilovic Mirsad, 18 ans, qui a perdu son père et ses trois frères dans les massacres de l’enclave musulmane il y a trois ans. Le champ où...