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Actualités - CHRONOLOGIE

Au terme d'une visite de 3 jours à Paris, la première en Occident depuis 22 ans Assad retourne à Damas fort du soutien de la France

Le président syrien Hafez el-Assad a quitté Paris après une visite de trois jours, fort du soutien de la France, son meilleur allié européen, mais sans avoir donné son aval au projet franco-égyptien d’une conférence de paix. «Nous savons que la paix n’est possible au Proche et au Moyen-Orient qu’avec la Syrie», a déclaré le président français Jacques Chirac, en accueillant Hafez el-Assad qui effectuait sa première visite en France et en Occident depuis 22 ans. M. Chirac a également plaidé pour «la terre contre la sécurité pleine et entière d’Israël». Faisant écho au président français, le premier ministre socialiste Lionel Jospin a également jugé indiscutable la souveraineté syrienne sur le plateau du Golan occupé par Israël, estimant que les négociations ne devaient porter que «sur les voies et les moyens d’obtenir sa restauration». Israël refuse la restitution intégrale de ce plateau à la Syrie, et les pourparlers entre les deux pays sont interrompus depuis février 1996. Damas de son côté craint qu’un retrait soudain de l’armée israélienne du Liban-Sud lui ôte son principal atout lorsque les pourparlers de paix reprendront avec Israël. La visite de M. Assad a permis d’apaiser ces craintes, la France ayant réaffirmé son souhait de voir régler les dossiers libanais et syrien dans un cadre global, sans les découpler. Sur cette question, «les Français sont avec nous», a dit le président syrien avant de quitter Paris. En outre, la France se dit prête à jouer un rôle de courroie de transmission entre la Syrie et Israël, ce qu’elle a commencé déjà à faire dans la plus grande discrétion, en l’absence d’un intérêt immédiat des Américains sur le dossier syrien. Cependant, de l’aveu même de certains responsables français, une «réelle distance» existe encore entre les deux parties avant qu’elles puissent s’asseoir à la même table. Des problèmes qui demandent du temps La France, note-t-on, a montré qu’elle pouvait en effet jouer un rôle d’intermédiaire discret et efficace comme en a attesté le récent échange de prisonniers et de corps entre le Liban et Israël. M. Netanyahu a saisi l’occasion de la visite du président syrien en France pour rappeler que Paris pouvait jouer un «rôle» en raison de ses relations privilégiées et sa bonne «compréhension» de la Syrie et du Liban. Il a qualifié la visite de Hafez el-Assad en France d’événement «positif». Cependant cette visite n’a pas permis d’obtenir l’aval de la Syrie à l’initiative franco-égyptienne d’une conférence internationale pour sauver le processus de paix. M. Assad a estimé que «jusqu’à maintenant il n’y avait rien de concret», mais n’a pas exclu de s’y associer «quand les circonstances appropriées existeront». Avant son départ, il a indiqué qu’il faudrait «beaucoup de temps» pour régler les problèmes aigus que pose le processus de paix. Dès son arrivée à Paris, Hafez el-Assad a désigné le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu comme principal responsable de l’impasse. Devant ses hôtes français, il s’est livré à une attaque en règle contre l’actuelle politique israélienne, accusée d’avoir réduit le processus de paix «à zéro». Il a expliqué que le processus de paix, qui avait été lancé en 1991 sur la base du principe de la terre en échange de la paix, se retrouvait «aujourd’hui dans l’impasse à cause de la politique intransigeante pratiquée par Israël» qui n’a selon lui de considération que pour sa propre sécurité. La visite n’aura pas non plus permis d’obtenir des assurances du président Assad concernant la demande d’extradition du criminel de guerre nazi, Aloïs Brunner soupçonné d’être caché en Syrie. Des opposants libanais du camp chrétien ont aussi plaidé en vain en faveur d’un départ des troupes syriennes du Liban où elles se trouvent depuis 1976. (AFP)
Le président syrien Hafez el-Assad a quitté Paris après une visite de trois jours, fort du soutien de la France, son meilleur allié européen, mais sans avoir donné son aval au projet franco-égyptien d’une conférence de paix. «Nous savons que la paix n’est possible au Proche et au Moyen-Orient qu’avec la Syrie», a déclaré le président français Jacques Chirac, en...