Téhéran fustige le procès de Manbar pour vente d'armes à l'Iran

L’Iran a qualifié de «mise en scène» le procès d’un homme d’affaires israélien condamné pour avoir vendu des armes chimiques à la République islamique, a rapporté l’agence officielle IRNA. «Il s’agit d’une combine politique et judiciaire qui vise à créer des doutes dans l’opinion publique musulmane. Elle reflète les craintes du régime israélien sur l’attitude de l’Iran opposée aux armes chimiques», a déclaré à IRNA le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mahmoud Mohammadi. Selon lui, «l’Iran poursuit une politique visant à débarrasser le Proche-Orient des armes de destruction massive et fut l’un des premiers Etats à adhérer à la convention interdisant la production et la prolifération des armes chimiques». Le tribunal de Tel-Aviv a condamné jeudi l’homme d’affaires et ancien parachutiste, M. Nahum Manbar, à 16 ans de prison pour vente d’éléments d’armes chimiques à l’Iran, après avoir été reconnu coupable de «collusion avec l’ennemi». Selon la cour, il «a livré à l’Iran, via l’Europe, 150 tonnes de matériaux chimiques, en sachant pertinemment que ce matériel pouvait être utilisé pour fabriquer des armes chimiques». Le porte-parole iranien a accusé le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de «politiser» l’affaire en exerçant des pressions sur les juges et les avocats de la défense. La défense avait accusé M. Netanyahu d’avoir fait pression sur le juge pour obtenir une peine sévère à l’encontre de M. Manbar qui avait affirmé «ne pas être le seul» en Israël à vendre des produits chimiques à l’Iran. Selon un expert militaire israélien, Reuven Pedatzur, au moins trois importantes entreprises d’armement israéliennes ont conclu dans la dernière décennie des contrats de vente de matériel militaire à l’Iran. (AFP)