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Actualités - CHRONOLOGIE

Khaldé : pitoyables vestiges de vestiges (photos)

A Aïn el-Samaké - Khaldé, un peu avant la bifurcation vers Doha, les ruines d’une cathédrale byzantine et celles d’une villa patricienne jouxtant la Via Maris romaine (voie de la mer)... Cela aurait pu, aurait dû constituer un très beau site historique et touristique. La main de l’homme en a voulu autrement. Mise au jour par Roger Saïdah lors de fouilles ponctuelles entreprises à Khan-Khaldé ( l’ancienne Heldua), «cette cathédrale a été exhumée au début des années 70», souligne M. Fady Stéphan, archéologue et professeur à l’Université libanaise. «On y voyait l’abside, les bénitiers, une colonne — avec une croix — sur laquelle vivait probablement un styliste ... Il y avait même des inscriptions grecques portant le nom de l’évêque qui l’avait fondée, mais aussi des mosaïques dont les photos ont été reproduites dans un ouvrage publié en 1982 : «Archéologie au Levant - recueil en mémoire de Roger Saïdah». Située sur la carte de la DGA dans Khaldé N° 3, «la cathédrale est datée du VIIe siècle, suivant les inscriptions de l’Atrium et du bas-côté sud étudiées par J.-P. Rey-Coquais. Elle aurait été construite sur une basilique dont l’abside principale remonte au Ve siècle». Sous le pont qui enjambe aujourd’hui l’église byzantine, des carcasses de voitures et plein de détritus ... A quelque 500 mètres de là, les ruines d’une villa patricienne, découvertes avant la guerre, sont également laissées à l’abandon. Dans la cour, une mosaïque aux motifs d’écaille et de décors floraux, végétaux et animaliers... Le pavement s’étalait comme un tapis sur 15 mètres. Aujourd’hui, il ne reste que quelques fragments enfouis dans les ronces. «Cette œuvre d’art, dit M. Stéphan, a servi de plate-forme aux rochers utilisés pour construire une jetée dans les environs. Lors d’une conférence tenue à l’hôtel Carlton en 92, les archéologues ont poussé les hauts cris; mais quand la DGA a décidé d’installer un barbelé pour limiter les dégâts, il était déjà trop tard ...», raconte-t-il. Une politique d’abolition du beau...? Il suffit de regarder, sur le chemin du retour, ce parapet en béton qui, à la hauteur de l’ancienne Costa Brava, cache la vue de la mer; comme si on voulait exprès bloquer notre horizon... Ne plus nous laisser voir. Ni le large ni les splendeurs du passé...
A Aïn el-Samaké - Khaldé, un peu avant la bifurcation vers Doha, les ruines d’une cathédrale byzantine et celles d’une villa patricienne jouxtant la Via Maris romaine (voie de la mer)... Cela aurait pu, aurait dû constituer un très beau site historique et touristique. La main de l’homme en a voulu autrement. Mise au jour par Roger Saïdah lors de fouilles...