Il a reproché au gouvernement de consentir 38 milliards de L.L. au percement d'une route et de les refuser aux fonctionnaires M.A. Beydoun indigné par les décisions du conseil des ministres

Le député Mohammed Abdel Hamid Beydoun a exprimé son indignation devant la décision du gouvernement de consacrer 38 milliards de livres pour l’aménagement d’un tronçon d’autoroute alors que son ministre d’Etat aux Finances a brandi le spectre d’une dévaluation de la livre dès que les commissions parlementaires ont décidé de majorer de 30% les salaires des fonctionnaires qui ont pris leur retraite avant 1991, sachant que cette augmentation ne coûtera à l’Etat que 30 milliards de livres. Dans une conférence de presse qu’il a tenue hier, Place de l’Etoile, M. Beydoun a aussi critiqué en des termes très virulents la décision du gouvernement de «charger» M. Assaad Diab, recteur sortant de l’Université libanaise, d’assumer la présidence de l’UL, considérant que cette formule est contraire à la loi. Normalement, M. Diab, dont le mandat a expiré dimanche, aurait dû être reconduit à son poste. M. Beydoun a notamment précisé que la loi de l’UL prévoit seulement la nomination pour cinq ans de recteur et qu’aucun autre texte ne dit qu’un fonctionnaire peut être «chargé» de la présidence d’un poste. «On ne peut que s’étonner que la plus haute autorité ignore et bafoue les lois et nous inquiéter quant au sort des institutions. Je ne sais pas pourquoi le gouvernement se permet d’agir de la sorte, comme si les institutions étaient sa propriété», a-t-il dit. Concernant les 25 millions de dollars, soit 38 milliards de livres pour aménager un tronçon de l’autoroute entre Tripoli et la frontière libano-syrienne, M. Beydoun a déclaré: «D’un coup de crayon, ils ajoutent 40 milliards à un projet alors qu’ils ont passé une semaine à exercer un chantage sur les fonctionnaires à la retraite, en annonçant que les 30% d’augmentation sur leur salaire de base grèvera le Trésor et causera la perte du pays». Le gouvernement, rappelle-t-on, a décidé, durant sa réunion de mercredi, de permettre au CDR de conclure avec la Banque islamique de développement un accord de prêt n’excédant pas les 25 millions de dollars pour aménager ce tronçon de route. M. Beydoun a rappelé que la majoration de 30% ne coûtera pas à l’Etat plus de 30 milliards de livres. «Mais avec sa façon d’agir, le gouvernement démontre qu’il est hostile à la classe populaire», a-t-il encore dit.