Poursuites contre le propriétaire du Coral Beach pour tentative d'assassinat d'une actrice égyptienne

Le procureur général près la Cour d’appel de Beyrouth, M. Abdallah Bitar, a engagé des poursuites contre M. Izzat Mohamed Kaddoura, propriétaire du Coral Beach, pour tentative d’assassinat de l’actrice égyptienne Ilham Chahine. Selon notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber, M. Kaddoura aurait demandé au chauffeur de son frère Sélim Rizk de vitrioler Ilham Chahine qu’il avait épousée en secret avant de divorcer d’elle. Kaddoura aurait promis la somme de 75000 dollars américains en contrepartie de cette action. Sélim Rizk se serait montré réticent, mais M. Kaddoura l’aurait menacé de licenciement. Il aurait alors donné son accord apparent, avant de se rendre au Caire pour remettre à une personne de sa connaissance la bouteille d’acide fournie par Kaddoura lui-même. Sélim Rizk a toutefois été arrêté au Caire, alors qu’il était encore en possession de la bouteille. Interrogé par les enquêteurs égyptiens, Rizk aurait avoué ce qu’il projetait de faire à la demande de M. Kaddoura. Les autorités égyptiennes ont alors envoyé aux autorités libanaises, par le biais d’Interpol, une demande d’extradition de Kaddoura vers l’Egypte. Le procureur général près la Cour de cassation, M. Adnane Addoum, a aussitôt chargé le chef de la police judiciaire, le brigadier Naoum Khoury, d’enquêter sur l’affaire. Le brigadier a ainsi convoqué M. Izzat Kaddoura et l’a longuement interrogé sous la supervision de M. Addoum. Le propriétaire du Coral Beach aurait alors reconnu avoir épousé Ilham Chahine en secret au Caire, en lui octroyant toutefois le droit de demander le divorce. Il a toutefois nié avoir incité Sélim Rizk à la tuer ou même à la défigurer en utilisant de l’acide. Kaddoura a aussi avoué que sa femme et ses enfants ignorent tout de ce mariage secret et que, usant de son droit, Ilham a demandé récemment le divorce, qui lui a été d’ailleurs accordé. Les autorités égyptiennes ont envoyé le 1er juillet une nouvelle demande d’extradition, estimant que M. Kaddoura doit être jugé par un tribunal égyptien. Mais cette fois, M. Adnane Addoum a carrément rejeté la demande car, selon lui, M. Kaddoura doit être jugé au Liban. Il a ensuite demandé aux autorités égyptiennes de lui envoyer une copie de l’enquête menée au Caire, notamment de l’interrogatoire de Sélim Rizk. Et après avoir pris connaissance du dossier, il l’a transmis au procureur Bitar qui a engagé des poursuites contre M. Kaddoura, avant de transmettre à son tour le dossier au premier juge d’instruction de Beyrouth, M. Saïd Mirza.