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Actualités - CHRONOLOGIE

Dossiers de crise pour un conseil des ministres ordinaire

Un Conseil des ministres apparemment ordinaire devrait se tenir aujourd’hui, à Baabda, avec à son ordre du jour un certain nombre de questions administratives. Toutefois, le Conseil des ministres devrait procéder, hors du cadre de son ordre du jour, à l’examen d’un certain nombre de questions qui préoccupent les Libanais et alimentent leurs commentaires: l’électricité, la sécurité, les scandales qui éclatent dans l’administration, la grisaille de leur quotidien politique. Sous la banalité du quotidien couve la crise. Ainsi, le Conseil des ministres pourrait être informé de l’affaire du Bureau des médicaments, secoué par ce qui ressemble de plus en plus à un scandale financier. M. Kassem Hamadé, président du conseil d’administration de ce bureau, créé en 1993 sur le papier, et qui n’est toujours pas entré en opération, aurait dépensé sans l’approbation des autres membres du conseil, ni celle du gouvernement, l’équivalent de 200 millions de L.L. (certains avançent le chiffre de 350 millions de L.L.), au titre d’honoraires (VOIR AUSSI PAGE 4). Hier, les trois autres membres du conseil d’administration, MM. Ghanim Zoghbi, président démissionnaire de la CGTL, Nagib Takieddine et Elias Azar, ont démissionné de leurs postes, pour protester contre cet état de fait. MM. Zoghbi et Takieddine représentaient la CNSS au sein du conseil d’administration. Le représentant du gouvernement auprès du bureau, le Dr Husni Majzoub, remettra aujourd’hui au ministre de la Santé un rapport sur la question, à la lumière duquel M. Sleiman Frangié prendra les mesures qui s’imposent. La criminalité Le Conseil des ministres pourrait bien être amené à examiner de plus près la question de la criminalité galopante qui secoue le pays. Le ministre de l’Intérieur a beau en minimiser l’ampleur, et prétendre que la crise est gonflée à des fins politiques, il ne convainc pas. D’ailleurs, les incidents qui émaillent chaque jour la chronique judiciaire, les vols à l’arraché et autres larcins, lui opposent un démenti certain. Sur un plan plus positif, le Conseil des ministres prorogerait aujourd’hui les mandats de trois des quatre vice-gouverneurs de la Banque centrale, et procéderait à la nomination d’un remplaçant au quatrième, M. Mohammed Chatah, qui avait démissionné pour être nommé ambassadeur du Liban à Washington. Selon une source informée, son successeur serait M. Ziad Nsouli. Ces prorogations seraient décidées au titre de la continuité et de la stabilité de la politique monétaire au Liban, et pour sanctionner une gestion qui a été marquée par sa discrétion et son efficacité. Par ailleurs, et contrairement à une rumeur qui avait été propagée, M. Assaad Diab, dont le mandat arrive à expiration, serait reconduit pour un an dans sa fonction de recteur de l’Université libanaise. Le Conseil des ministres examinera également aujourd’hui une proposition d’octroi de licences d’exploitation à une nouvelle station de télévision et à une nouvelle station de radio. La télévision qui sera autorisée relèvera de la communauté arménienne-orthodoxe. Il s’agira là de la réalisation d’une promesse faite par le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, à la communauté arménienne, au moment des élections municipales. Indépendamment de ces questions, on souligne dans les milieux politiques que, sur recommandation syrienne, le dossier de l’élection présidentielle demeurera clos jusqu’à la mi-septembre, et que les questions internes continueront d’être traitées «comme si de rien n’était». Et pour ne pas alimenter les spéculations sur un éventuel amendement de l’article 49 de la Constitution ouvrant la voie à l’élection du commandant en chef de l’armée, il aurait été décidé de ne pas ouvrir de session parlementaire extraordinaire avant le mois de septembre. La présidentielle Au sujet de la présidentielle, une «petite phrase» de M. Berry sur une éventuelle prorogation du mandat du président Hraoui a alimenté les spéculations hier. Selon certaines sources, une prorogation d’un an du mandat du président Hraoui n’est pas impossible, compte tenu de la conjoncture régionale délicate, marquée par une impasse totale du processus de paix. Mais il pourrait tout aussi bien s’agir d’une boutade destinée à garder toutes les options ouvertes, en attendant que les données propres à la présidentielle soient réunies. En particulier, en attendant la fin de la visite à partir de demain du président syrien en France au cours de laquelle le dossier libanais ne sera certainement pas oublié. «Pourquoi pas?», avait rétorqué lundi M. Berry, à Baabda, à des journalistes qui lui demandaient si le principe de la prorogation des mandats des vice-gouverneurs de la BDL s’appliquait aussi au cas du chef de l’Etat.
Un Conseil des ministres apparemment ordinaire devrait se tenir aujourd’hui, à Baabda, avec à son ordre du jour un certain nombre de questions administratives. Toutefois, le Conseil des ministres devrait procéder, hors du cadre de son ordre du jour, à l’examen d’un certain nombre de questions qui préoccupent les Libanais et alimentent leurs commentaires: l’électricité,...