Une voiture piégée avec 250 kilos d'explosifs désamorcée in extrémis à Belfast La paix en Ulster à la merci des extrémistes (photo)

L’Irlande du Nord espérait que le pire était derrière elle après le passage sans incidents hier d’une marche protestante hautement controversée dans un quartier catholique de Belfast. En fait, il n’en était rien et la fragile paix en Ulster a frôlé hier la catastrophe, les extrémistes n’ayant pas encore désespéré de la faire voler en éclats. L’armée britannique a en effet désamorcé une voiture piégée qui contenait 250 kilos d’explosifs artisanaux à Newry, au sud-ouest de Belfast, a annoncé un porte-parole du Royal Ulster Constabulary (RUC-police d’Ulster). Les explosifs étaient dissimulés dans le coffre du véhicule, qui avait été abandonné devant le palais de justice, au centre de la ville. Un appel anonyme à la police hier midi avait donné l’alerte et permis de boucler le quartier et d’envoyer sur place des artificiers de l’armée qui ont désamorcé l’engin. Vers 13h30 locales (12h30 GMT), une autre voiture en flammes a été découverte à environ 500 mètres du palais de justice. La police étudie un «éventuel lien» entre les deux affaires, a indiqué le porte-parole du RUC. La police soupçonne des extrémistes républicains opposés au cessez-le-feu de l’IRA et à l’accord de paix d’être responsables de la tentative d’attentat, qui n’a pas été revendiquée. Dimanche, un autre engin explosif artisanal de 700 kg, retrouvé abandonné au bord d’une route près d’Armagh, non loin de Newry, avait également été désamorcé par l’armée. Les marches protestantes organisées par l’ordre d’Orange, la principale confrérie protestante d’Irlande du Nord, ont ravivé la tension dans la province, portée à son comble dimanche avec le meurtre de trois enfants catholiques, brûlés vifs dans leur pavillon incendié à l’aide de cocktails Molotov. Deux suspects étaient toujours interrogés par la police hier soir.