Sfeir : rien de ce que nous voyons n'encourage à l'unification des rangs (photo)

Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a déploré hier les dissensions et les conflits que suscite le problème des personnes déplacées, déclarant dans ce cadre: «Rien de ce que nous voyons aujourd’hui n’encourage à l’unification des rangs». Dans son homélie dominicale prononcée en l’église de Dimane, le cardinal Sfeir a ajouté à ce sujet: «On se lance ainsi des accusations concernant des problèmes dont le règlement aurait dû constituer un facteur d’unité et d’unanimité, comme l’affaire des personnes déplacées». Selon le patriarche maronite, ce genre de comportements porte un coup à la crédibilité des responsables et «ne fait qu’ajouter au désordre qui se manifeste par l’augmentation des vols et des crimes perpétrés en plein jour», a-t-il dit avant de poursuivre: «Une autre conséquence de ce désordre est l’augmentation du chômage, facteur de pauvreté, et l’existence de parasites de plus en plus nombreux dont il incombe de contrôler la présence». Mgr Sfeir a ainsi mis en garde contre la «perméabilité» des frontières que «tout un chacun traverse en toute impunité». Après la messe, le cardinal maronite a reçu le président du parti «Solidarité» Emile Rahmé. A l’issue de l’entretien, celui-ci a notamment souligné la nécessité d’accélérer le retour des personnes déplacées. «Tout le reste ne nous concerne en aucune façon, en particulier le conflit qui oppose le président Hariri au ministre Walid Joumblatt», a-t-il ajouté. La veille samedi, Mgr Sfeir avait déclaré devant ses visiteurs: «Le Liban ne pourra se rétablir que s’il retrouve sa décision et sa souveraineté». Il a également insisté dans ce cadre sur «la souveraineté de la loi, le développement de la justice sociale, la libération du territoire et un rôle dynamique du Liban au sein du monde arabe». Le patriarche s’est entretenu samedi avec le député Gebrane Tok. A sa sortie du patriarcat de Dimane, ce dernier a notamment affirmé concernant l’échéance de l’élection présidentielle: «En tant que députés, nous aspirons à l’élection d’une personne qui inspire confiance et qui permette d’espérer un renouvellement de l’action politique et nationale. Il est évident que notre situation s’améliorera à travers le renouvellement», a-t-il ajouté. D’autre part, le cardinal Sfeir a reçu le supérieur de l’ordre des moines mariamites, l’abbé Saad Nemr, avec qui il a passé en revue les résultats du congrès de Beiteddine. L’abbé Nemr a souligné dans ce cadre la nécessité «d’épargner au problème des personnes déplacées les tiraillements politiques».