Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Madeleine Albright avait appelé à des négociations directes L'appel américain réjouit les israéliens et irrite les palestiniens

L’appel des Etats-Unis à des négociations directes israélo-palestiniennes a été salué dimanche par Israël mais a suscité la consternation des Palestiniens, qui se sentent floués par Washington. Les Palestiniens ont averti que si des négociations directes devaient reprendre, ils reviendraient sur les concessions qu’ils ont faites en acceptant les propositions de compromis américaines. Les deux parties pressentent que l’appel lancé vendredi par le secrétaire d’Etat, Mme Madeleine Albright, ouvre la voie à l’abandon, ou du moins à un assouplissement, des suggestions avancées par Washington pour essayer de débloquer le processus de paix, dans l’impasse depuis 16 mois. Les Israéliens, qui ont rejeté ces propositions stipulant leur retrait de 13,1% de la Cisjordanie, y voient un signe positif, alors que les Palestiniens craignent maintenant d’avoir été menés en bateau tous ces derniers mois. «Israël a toujours préconisé le recours à de tels pourparlers directs pour résoudre les litiges», s’est félicité dans un communiqué le bureau du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «C’est ce que nous réclamons depuis plus d’un an», a souligné M. David Bar-Illan, porte-parole de M. Netanyahu. Les Palestiniens, qui avaient accepté les idées des Etats-Unis et pris note de l’engagement américain qu’elles ne seraient pas assouplies, ont exprimé leur irritation vis-à-vis de Washington. «L’Administration américaine, qui n’a pas réussi à convaincre Israël d’accepter son initiative, cherche maintenant à faire porter aux deux parties la responsabilité de l’échec. C’est injuste, puisque Israël a été le seul à rejeter l’initiative américaine», a déclaré l’un des principaux négociateurs palestiniens, M. Hassan Asfour. Le négociateur en chef, M. Saëb Erakat, a affirmé que si les propositions américaines étaient abandonnées, l’Autorité palestinienne exigerait un retrait militaire israélien de 40% en Cisjordanie. «Si nous nous engageons dans des négociations directes, nous réclamerons 40% et non pas 13%», a déclaré M. Erakat à des journalistes à Jérusalem. Le pourcentage de 13% représente selon lui «la position américaine». «Ces idées ne serviront pas de base à de nouvelles négociations», a-t-il dit. La direction palestinienne a affirmé, dans un communiqué, qu’elle ne reprendrait les négociations de paix «qu’une fois qu’Israël aura accepté l’initiative américaine». La radio israélienne, citant un haut responsable non identifié, a pourtant évoqué la possibilité d’une prochaine rencontre entre le ministre de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, et le numéro deux de l’OLP, M. Mahmoud Abbas. Mais M. Erakat a démenti. «Aucune rencontre de ce genre n’est prévue», a-t-il assuré. M. Abbas devait partir dimanche avec le président Yasser Arafat pour une visite en Chine, et leur retour dans les territoires palestiniens n’est pas attendu avant jeudi. Les Palestiniens considèrent que la plupart des revendications israéliennes liées au redéploiement militaire prévu en Cisjordanie sont illégitimes et n’ont pas à être négociées. Ils citent notamment la demande d’Israël d’une réunion du Conseil national palestinien (CNP), l’instance suprême de l’OLP, pour annuler les clauses de la charte palestinienne niant le droit d’Israël à l’existence. Ils font valoir que ces clauses ont déjà été annulées en 1996 par le même CNP. Israël en revanche affirme que les Palestiniens n’ont pas rempli leur part des accords d’autonomie, notamment en ce qui concerne la coopération dans la lutte antiterroriste, bien qu’il n’y ait plus eu d’attentat anti-israélien majeur depuis septembre 1997.
L’appel des Etats-Unis à des négociations directes israélo-palestiniennes a été salué dimanche par Israël mais a suscité la consternation des Palestiniens, qui se sentent floués par Washington. Les Palestiniens ont averti que si des négociations directes devaient reprendre, ils reviendraient sur les concessions qu’ils ont faites en acceptant les propositions de compromis...