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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Ordre d'Orange n'a pas été autorisé à organiser une marche à travers un quartier catholique Le week-end le plus critique de l'année en Irlande du Nord

Les différents responsables politiques ont engagé vendredi une véritable course contre la montre pour tenter de désamorcer la crise intercommunautaire en Irlande du Nord, à la veille d’un des week-ends les plus critiques de l’année du fait de la multiplication des parades protestantes. Des troubles ont frappé la province depuis l’interdiction signifiée dimanche dernier aux participants à l’une des marches de l’Ordre d’Orange, la plus importante confrérie protestante d’Irlande du Nord, qui n’a pas été autorisée à traverser un quartier catholique de Portadown (centre de l’Ulster). Le week-end est l’occasion de commémorer le 308e anniversaire de la victoire des troupes du roi protestant Guillaume d’Orange sur celles du roi catholique Jacques II, à la bataille de la Boyne. Quelque 554 marches, qui sont autant d’occasions d’aviver la tension dans la province, sont prévues. Le premier ministre britannique Tony Blair a appelé vendredi au calme, affirmant qu’il ne laisserait pas le processus de paix «se faire prendre en otage par les extrémistes, quels qu’ils soient». Il s’est entretenu au téléphone avec le leader du Sinn Fein (l’aile politique de l’IRA) Gerry Adams, ainsi qu’avec le premier ministre irlandais Bertie Ahern, et devait contacter le chef du gouvernement local d’Irlande du Nord David Trimble. La province a connu dans la nuit de jeudi à vendredi sa cinquième et plus sérieuse nuit d’incidents. Les plus violents ont opposé des loyalistes protestants aux forces de l’ordre qui bloquent l’accès de la rue catholique de Garvaghy Road dans le quartier de Drumcree à Portadown. Les loyalistes ont bombardé l’armée et la police de cocktails Molotov. Au moins quatre policiers ont été blessés par les éclats d’une bombe artisanale. Le Royal Ulster Constabulary (RUC, police d’Ulster) a pour sa part dispersé les manifestants en tirant des balles en caoutchouc.Depuis dimanche dernier, le RUC a recensé plus de 500 attaques, 50 policiers ont été blessés et quelque 125 personnes arrêtées. Des pneus ont été enflammés, des arbres arrachés et des lignes téléphoniques coupées lors des incidents. A Londonderry (nord de l’Ulster), un garçon de 11 ans a eu le bras cassé et deux hommes ont été blessés après avoir été sortis violemment de leur voiture et battus par des loyalistes. Les orangistes qui font le siège du barrage de Drumcree ont reçu le renfort de 20.000 sympathisants, dans la nuit de jeudi à vendredi. Certains des protestants loyalistes («loyaux» à la couronne d’Angleterre) ont participé à l’attaque d’un convoi de 95 voitures devant ravitailler l’enclave en nourriture, a-t-on affirmé de source catholique. La plupart des manifestants sont opposés au processus de paix, qu’ils perçoivent comme une menace pour l’identité protestante, et une concession de trop sur la voie de la réunification de l’Irlande qu’ils rejettent, étant au contraire farouchement partisans du maintien de la province dans le giron britannique. L’archevêque Robin Eames, primat de l’Eglise d’Irlande, a redouté que «la manifestation (de Drumcree) échappe rapidement à tout contrôle». L’Ordre d’Orange a également prédit un désastre si les barrages de police sont encore en place à Portadown dimanche. Après avoir rencontré jeudi soir les dirigeants de l’Ordre d’Orange, David Trimble a déclaré que les conséquences seraient «terribles» pour la province en cas d’échec d’une solution négociée avant le week-end. De nouvelles tractations devaient avoir lieu dans la soirée pour tenter de sortir de l’impasse. (AFP)
Les différents responsables politiques ont engagé vendredi une véritable course contre la montre pour tenter de désamorcer la crise intercommunautaire en Irlande du Nord, à la veille d’un des week-ends les plus critiques de l’année du fait de la multiplication des parades protestantes. Des troubles ont frappé la province depuis l’interdiction signifiée dimanche dernier...