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Actualités - CHRONOLOGIE

Ankara envisagerait à son tour, d'installer des missiles à Chypre

Le chef d’état-major des armées turques a averti vendredi qu’Ankara ne permettrait pas la répétition des événements vécus à Chypre avant 1974, quelques heures après l’évocation par le premier ministre turc d’un éventuel déploiement de missiles dans le nord de l’île. «La Turquie et les forces armées turques ne permettront jamais la répétition des événements vécus avant 1974», date de l’intervention de l’armée turque, a déclaré le général Ismaïl Hakki Karadayi à Nicosie lors d’une brève visite dans le nord de l’île. Il faisait allusion aux incidents intercommunautaires d’avant 1974 où des membres de la communauté turque de Chypre avaient été tués, selon Ankara, dans des agressions armées par des membres de la communauté grecque de l’île. «Ce n’est pas nous qui avons divisé Chypre en deux. Si les troupes turques sont à Chypre, il y a une seule raison pour cela: la destruction par la force des armes de la république de Chypre» (par les Chypriotes-Grecs), a-t-il ajouté. Cette phrase était une référence aux incidents sanglants de 1963 entre Turcs et Grecs de l’île après lesquels les Turcs avaient été exclus des institutions de la république de Chypre, alors que les accords d’indépendance de 1960 garantissaient une république bi-communautaire. Le premier ministre turc, Mesut Yilmaz, a déclaré que son pays déploierait lui aussi des missiles à Chypre si les Chypriotes-Grecs installaient dans le sud de l’île les missiles S-300 commandés à la Russie. «S’ils (les Chypriotes-Grecs) apportent des missiles à Chypre, nous aussi nous en installerons», a-t-il dit, sans autre précision, à la télévision jeudi soir. C’est la première fois qu’un dirigeant turc parle d’une installation de missiles dans la partie turque de Chypre, en cas de déploiement dans le sud des S-300, dont l’achat par le gouvernement de Nicosie avait provoqué la colère d’Ankara. Des contre-mesures «Notre position est claire. Si les Chypriotes-Grecs veulent déployer ces missiles, qu’ils le fassent», a ajouté M. Yilmaz. «Ce que nous devons faire, c’est prendre des contre-mesures pour la protection des Chypriotes-Turcs. Si les Chypriotes-Grecs les installent dans le sud, nous renforcerons notre puissance» à Chypre, a encore dit M. Yilmaz. A Athènes, le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Reppas, a estimé que la déclaration de M. Yilmaz «dévoile dans toute son ampleur la politique de la Turquie à Chypre. C’est elle qui gouverne et M. Denktash (Rauf Denktash, le chef de la communauté turque de l’île) n’est qu’une simple marionnette» d’Ankara. «Je ne veux pas commenter la déclaration de M. Yilmaz», a déclaré pour sa part le porte-parole du gouvernement chypriote, Christos Stylianidès, notant toutefois que «le plan de M. Yilmaz consiste à accumuler les armes dans les régions occupées» de Chypre. Enfin, la Turquie a rejeté toute idée de création d’une zone d’interdiction de vol à Chypre, réaffirmant qu’elle n’accepterait aucun marchandage sur les missiles S-300. «Cette idée a été soulevée en relation avec l’arrivée de missiles russes S-300 à Chypre. Nous avions déjà dit que nous n’accepterions aucun marchandage sur ces missiles», a déclaré un porte-parole de la diplomatie turque, Sermet Atacanli, lors d’un point de presse. «Ce n’est pas la Turquie qui a créé le problème des S-300, par conséquent une solution en la matière doit appartenir à ceux qui ont créé ce problème», a-t-il poursuivi. La Turquie s’oppose au déploiement dans la partie grecque de l’île des S-300 russes car, selon elle, ils peuvent être transformés en armes offensives et constitueraient une menace pour les Chypriotes-Turcs et aussi pour son propre territoire. Selon Nicosie et Moscou, il s’agit d’armes purement défensives.
Le chef d’état-major des armées turques a averti vendredi qu’Ankara ne permettrait pas la répétition des événements vécus à Chypre avant 1974, quelques heures après l’évocation par le premier ministre turc d’un éventuel déploiement de missiles dans le nord de l’île. «La Turquie et les forces armées turques ne permettront jamais la répétition des événements...