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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu met au pas l'armée (photo)

Face aux officiers supérieurs de l’armée, généralement proches de l’opposition travailliste, le premier ministre israélien a fini par avoir gain de cause. Les militaires ont été requis de ne pas se mêler de politique à l’occasion de l’entrée en fonctions d’un nouveau chef d’état-major et ceux-ci ont reçu du ministre de la Défense l’ordre de limiter leur implication dans les négociations avec les pays arabes sur le processus de paix. Nouveau chef d’état-major, le général Shaoul Mofaz, 50 ans, qui est d’origine iranienne, a pris ses fonctions jeudi, en remplacement du général Amnon Lipkin-Shahak, lors d’une brève cérémonie à la présidence du Conseil, à Jérusalem. Sa nomination avait été décidée par Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï. Dans la classe politique israélienne, elle est considérée comme l’expression d’une volonté de mettre au pas les officiers supérieurs, qui avaient été étroitement associés dans le passé aux négociations de paix avec les Etats arabes. Des officiers du service de planification de l’armée avaient participé aux discussions avec les Palestiniens et la Syrie sous les précédents gouvernements travaillistes de Shimon Pérès et Yitzhak Rabin. L’intervention de responsables de l’armée dans le processus de paix avait été dénoncée à de multiples reprises par Benjamin Netanyahu lorsqu’il était chef de l’opposition de droite. Dans son allocution, M. Netanyahu a souligné «qu’il est important de séparer les fonctions politiques et militaires, afin de préserver les valeurs de Tsahal, armée du peuple et creuset de la démocratie israélienne». Partageant cette approche, M. Mordehaï avait signé le 2 juillet un ordre du jour au haut commandement de l’armée écartant les militaires du processus de paix. «L’armée devra limiter son intervention aux seuls aspects touchant directement à la sécurité», a précisé le journal «Haaretz» qui a révélé cette information. Un parachutiste Le général Mofaz s’est contenté, lui, de lire un bref texte écrit, indiquant qu’il entend «assumer au mieux sa tâche sacrée afin que Tsahal puisse se renforcer». En faisant ses adieux à l’armée, après 36 ans de service, le général Shahak a, en revanche, délibérément omis de mentionner le nom du premier ministre actuel et fait l’éloge de son prédécesseur travailliste Yitzhak Rabin, «tué par une ordure», un jeune juif religieux d’extrême-droite, en novembre 1995, «qui a divisé le peuple». Il a évoqué les valeurs de «courage», d’«intelligence», et d’«engagement» et la «probité» de son successeur, mais souligné que «l’armée devra trouver des réponses adéquates pour être prête à la fois à la guerre et à la paix». Depuis sa nomination à l’état-major en janvier 1995, le général Shahak a servi trois ministres de la Défense, Yitzhak Rabin, jusqu’à son meurtre, Shimon Pérès, jusqu’à sa défaite électorale, et Yitzhak Mordehaï, après la victoire de M. Netanyahu en mai 1996. Un incident a illustré le mois dernier la dégradation des relations entre le pouvoir et l’armée lorsque M. Netanyahu a coupé la parole au général Shahak, qui présentait au cabinet un rapport sur les éventuelles réactions palestiniennes à un retrait militaire limité en Cisjordanie. M. Netanyahu avait alors accusé le patron de l’armée de «glisser dans le domaine politique, qui n’est pas de son ressort». M. Shahak a répliqué: «Si le gouvernement ne veut pas entendre mon compte-rendu, je ne lui parlerai que de ce qu’il est disposé à écouter». Né à Téhéran, le général Mofaz, marié et père de quatre enfants, est un parachutiste qui a commandé les régions militaires centre et sud d’Israël. Il a été aussi commandant en chef adjoint des commandos de l’état-major et a dirigé le département de la planification de l’armée. Ce militaire a commencé sa carrière en 1966. Il a participé à la spectaculaire opération de sauvetage des otages d’un Airbus détourné en Ouganda en 1977. Le seizième chef d’état-major d’Israël est toutefois le moins expérimenté de l’histoire du pays, alors que celui-ci tente de redéfinir sa doctrine stratégique pour répondre aux défis du XXIe siècle. Il a bénéficié d’une promotion express voulue au plus haut niveau, en supplantant son rival le plus en vue, le général Matan Vilnaï, au poste de chef-d’état-major adjoint, puis à la tête de l’armée. l La prise de fonction du général Mofaz a été annoncée par l’agence officielle iranienne IRNA, qui a rapporté la nouvelle depuis Beyrouth en citant la radio israélienne. Sans faire de commentaire politique particulier, l’agence s’est contentée d’indiquer que le général Mofaz était né il y a cinquante ans à Téhéran. L’Iran et Israël entretenaient d’excellentes relations du temps du régime du chah Mohammad-Reza Palhavi. Une partie importante de la communauté juive iranienne a quitté le pays après la révolution islamique de 1979.
Face aux officiers supérieurs de l’armée, généralement proches de l’opposition travailliste, le premier ministre israélien a fini par avoir gain de cause. Les militaires ont été requis de ne pas se mêler de politique à l’occasion de l’entrée en fonctions d’un nouveau chef d’état-major et ceux-ci ont reçu du ministre de la Défense l’ordre de limiter leur...