L'Etat hébreu sommé de répondre au plan US de retrait Albright aux israéliens : la négociation est arrivée à sa fin

Les Etats-Unis ont sommé l’Etat hébreu de répondre à leur plan de retrait israélien en Cisjordanie et refusé d’engager un nouveau round de négociations à ce sujet. La télévision publique israélienne a fait état de ces informations alors que deux émissaires palestiniens se trouvaient à Washington pour des entretiens avec des membres de l’Administration US sur les moyens de débloquer le processus de paix. Selon la télévision israélienne, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a signifié à Benjamin Netanyahu, lors d’un entretien téléphonique, que «la négociation était arrivée à sa fin» pour Washington. Le chef de la diplomatie américaine, toujours selon la même source, a rejeté une proposition israélienne de renvoyer au Proche-Orient l’émissaire spécial Dennis Ross. Elle aurait également proposé à M. Netanyahu de régler les problèmes en suspens concernant le retrait «directement» avec les Palestiniens. L’administration américaine aurait cependant assuré M. Netanyahu qu’elle n’annoncerait pas l’échec de ses efforts avant la fin du mois de juillet, dans l’espoir que jusque-là, l’Etat hébreu accepte la proposition américaine d’un retrait de 13,1% de la Cisjordanie. Mme Albright s’est entretenue par téléphone à deux reprises mardi, puis une fois mercredi, avec M. Netanyahu, après lui avoir déjà parlé plusieurs fois au cours du week-end dernier. M. Netanyahu a déjà fait part de son accord de principe pour un redéploiement militaire israélien en Cisjordanie mais n’a jamais accepté publiquement le chiffre de 13,1%. Il a en outre posé une série de conditions aux Palestiniens avant de mettre en œuvre un redéploiement. Le mini-Cabinet israélien a reporté une fois de plus mercredi sa décision sur un retrait en Cisjordanie, pourtant présentée comme imminente par certains ministres. Selon des sources palestiniennes, Mme Albright a indiqué mercredi, lors d’une conversation téléphonique avec le président Yasser Arafat, que les Etats-Unis s’en tenaient à leurs propositions. Les Etats-Unis ont indiqué pour leur part mercredi avoir engagé leurs ultimes efforts pour relancer le processus de paix israélo-palestinien mais ont souligné qu’aucun accord n’était encore en vue. Cette question a figuré au centre des entretiens que deux émissaires palestiniens ont eus dans la journée d’hier dans la capitale fédérale. Le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat et le ministre de la Coopération internationale Nabil Chaath ont rencontré des responsables du département d’Etat avant de regagner les territoires occupés, aujourd’hui vendredi. La réunion a groupé, outre les deux responsables palestiniens, l’émissaire US Dennis Ross et le secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient Martin Indyk. Elle a permis aux deux hauts fonctionnaires du département d’Etat d’informer leurs interlocuteurs de l’état des discussions avec Israël, ainsi que devait l’indiquer une source américaine qui a requis l’anonymat. Au cours d’une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie, Hanane Achraoui, ministre de l’Education supérieure, a exclu toute renégociation de la proposition américaine sur le retrait. «Il s’agit d’une rapide visite (de MM. Erakat et Chaath) et l’objectif n’est pas de renégocier les questions qui ont déjà été convenues», a-t-elle dit. Mme Achraoui a réitéré l’impatience de l’Autorité palestinienne devant le retard dans la publication des propositions américaines, qui sont en discussion depuis des mois. «Le report de l’initiative américaine donne des prétextes et du temps (au premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu pour créer des faits accomplis», a-t-elle dit. «L’administration américaine est paralysée face à M. Netanyahu et cela affecte la crédibilité du rôle américain», a-t-elle dit. «Actuellement, nous ne pouvons pas réellement parler d’un processus de paix, étant donné que le seul canal qui existe encore est le téléphone entre Mme Albright et le président Arafat», a-t-elle dit.