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Actualités - CHRONOLOGIE

La criminalité et les querelles politiques entretiennent l'inquiétude diffuse de la population

Au sein du pouvoir, comme de l’opinion, un certain malaise est perceptible. Les raisons en sont multiples: recrudescence de la criminalité, débat sans fin sur l’échelle des salaires, découverte d’une fraction non repentie des «Forces libanaises», querelle entre le président du Conseil et le ministre des Déplacés, retard mis à recomposer le tissu social dans la montagne, retour des pannes et du rationnement du courant, tout cela explique que les Libanais, malgré les municipales, ou peut-être à cause d’elles, commencent à exiger plus de leurs dirigeants que cette conduite lâche et approximative des affaires publiques La recrudescence de la criminalité inquiète la population. Un nouveau hold-up en plein jour, celui de la Banque Byblos à Mazraat Yachouh, est venu alimenter hier des appréhensions ravivées par le double meurtre, il y a quelques jours, de deux femmes propriétaires d’une joaillerie, à une cinquantaine de mètres de l’établissement attaqué hier. Dans certaines régions du pays, au Metn, dans le Kesrouan, une véritable psychose de l’agression est en train de s’installer. Ce que reflète cette criminalité, c’est non seulement la présence anarchique au Liban d’une population de travailleurs étrangers mal contrôlée, mais aussi un niveau inquiétant de chômage, lui-même générateur de délinquance, ainsi qu’un mimétisme destructeur droit venu de séries télévisées. Au sein de l’Administration, les choses ne sont pas plus reluisantes. Le débat sur l’échelle des salaires s’éternise dans les commissions parlementaires, ainsi que la controverse entre le Parlement et le ministre des Finances, sur la responsabilité respective du Législatif et de l’Exécutif, dans le financement de cette échelle. Ce retard ne manque pas de créer un climat de malaise parmi les fonctionnaires. Ministres inamovibles La découverte d’un réseau subversif formé d’ex-membres des «Forces libanaises», pour être un coup d’éclat à mettre à l’actif de l’armée, ne manque pas aussi d’inquiéter. Il démontre qu’il existe encore des nostalgiques de la guerre, que le règlement du conflit libanais n’a pas encore débouché sur la concorde, mais que des rancœurs rentrées n’attendent qu’une occasion pour s’exprimer. Les querelles opposant M. Hariri à certains de ses ministres, MM. Farès Boueiz, Elie Hobeika ou Walid Joumblatt, ne sont pas pour arranger les choses. C’est évidemment la querelle Hariri-Joumblatt qui prend le pas sur les deux premières. Si M. Hariri dit vrai, et si plus de deux mille indemnités ont été payées dans un village de 850 habitations, ne faut-il pas, comme le préconise un Sélim Hoss, saisir le Parquet financier de ces malversations? Le risque d’un gel total de ce dossier, pourtant crucial, en attendant la mise en place d’un nouveau gouvernement, ne manque pas de nourrir le malaise ambiant, surtout si la prochaine échéance présidentielle confirme l’existence de «ministres inamovibles» à certains postes de responsabilité. Il n’est jusqu’au dossier de l’électricité qui ne nourrisse à sa manière la grogne au sein de l’opinion. Qui dit vrai? Les pannes successives ont-elles été le fruit d’une coïncidence malheureuse, ou celui de la négligence? Pour quelles raisons, ou plutôt par quelle inconscience, a-t-on privé les usagers des générateurs de secours installés par des particuliers, dans certains quartiers, avant d’avoir solidement assuré les 24 heures de courant? L’opinion n’a-t-elle donc pas droit d’être informée, ou sommes-nous condamnés à rester mineurs? Il faut ajouter à toutes ces sources de malaise une lutte d’influence grandissante opposant les trois pôles du pouvoir, à l’approche de la fin du mandat du président Hraoui. Cette lutte sourde se manifeste au niveau des nominations aux postes de la première catégorie. Ainsi, à la volonté de M. Nabih Berry de proroger le mandat de l’actuel recteur de l’Université libanaise Assaad Diab, MM. Hraoui et Hariri ont préféré opposer un refus poli, justifié par le fait que l’on ne saurait imposer au prochain président des hommes qu’il n’aurait pas choisis, à certains postes de responsabilité délicats. Par contre, on apprend que les trois présidents sont convenus de reconduire les vice-gouverneurs de la Banque du Liban pour une nouvelle durée de cinq ans, alors que le mandat de l’actuel gouverneur de la BDL n’expire que dans un an.
Au sein du pouvoir, comme de l’opinion, un certain malaise est perceptible. Les raisons en sont multiples: recrudescence de la criminalité, débat sans fin sur l’échelle des salaires, découverte d’une fraction non repentie des «Forces libanaises», querelle entre le président du Conseil et le ministre des Déplacés, retard mis à recomposer le tissu social dans la montagne,...