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Actualités - ANALYSE

Législatives : le boycott perd des partisans

Une nouvelle étonnante, pour ne pas dire un coup de théâtre: le Bloc national annonce qu’il va participer aux législatives de l’an 2000. Le leader de ce parti, M. Raymond Eddé, a pourtant été le fer de lance du boycott en 96 comme en 92. Il faisait valoir que des élections ne sauraient être libres ou régulières à l’ombre de l’occupation israélienne et de la présence militaire syrienne. Sans compter que la loi électorale adoptée, tout à fait déséquilibrée au plan du découpage des circonscriptions, est loin de garantir un scrutin propre. Comme le Bloc national change maintenant d’avis, on peut penser que son leader, qui bénéficie d’un large entregent international, dispose d’éléments lui permettant d’envisager des élections qui se dérouleraient dans des conditions normalisées. Autrement dit que d’ici deux ans, les forces non libanaises auraient dégagé le terrain et qu’on disposerait d’un code électoral assurant à toutes les composantes du pays une saine représentation parlementaire. Mais on peut aussi penser que le Bloc national modifie sa position de base à la lumière de l’exorde papale tout comme après une relecture des données, abordées dans un esprit de réalisme et d’efficience. Il admettrait, après avoir examiné le bilan des neuf dernières années, que si la fin justifie les moyens, il faut modifier ces derniers pour pouvoir changer le système. Une thèse adoptée comme on sait au cours des législatives de 96 par nombre d’ex-boycotteurs comme le Dr Albert Moukheiber, qui du reste est un ami de longue date du «Amid». Et le fait que le bon docteur se fût planté ne semble pas impressionner outre mesure le B.N.… Dans cette optique, simple, l’essentiel à préserver reste les constantes nationales et du moment que par la bouderie on n’arrive pas à les promouvoir, il faut donc passer à autre chose. Une entrée en matière pour les élections en 2000 En tout cas sur un plan pratique et concret, le comité exécutif du Bloc national, réuni sous la présidence de M. Eddé, a analysé le déroulement comme les résultats des dernières municipales, ainsi que les scores enregistrés par les membres du parti, qui n’avait pas donné de consignes de vote, laissant aux candidats toute liberté pour conclure les alliances qui leur conviendraient avec des familles ou avec d’autres courants politiques. Le comité a estimé que la participation à ces municipales, ainsi d’ailleurs qu’à diverses élections syndicales ou corporatives, peut constituer une entrée en matière pour la participation aux législatives de l’an 2000. Qu’il faut préparer dès maintenant, par des mesures organisationnelles internes, par une redynamisation de l’activité sur le terrain et par l’élargissement de la base populaire du parti. Une formation qui se prévaut de n’avoir pas trempé dans la guerre domestique, de n’avoir pas collaboré avec l’ennemi israélien, de n’avoir pas avalisé la présence syrienne et de jouir du respect des Libanais ainsi que de nombre de pôles politiques ou autres. Le Bloc national estime dès lors pouvoir exploiter ces éléments et agrandir son rôle en se réorganisant, pour bénéficier d’une assise populaire élargie lui permettant de choisir ses alliances électorales, en excluant évidemment les parties qui ont collaboré avec Israël. Le parti pourrait faire partie, si on le lui demande, du Cabinet qui sera formé sous le prochain régime. Mais qu’il y participe ou non, il est résolu à rester lucide, à adopter une attitude objective, approuvant le gouvernement dans ses réalisations positives et le critiquant d’une manière constructive s’il lui arrive de déraper. S’il remporte des sièges à la Chambre, ses députés auront pour mission de réclamer inlassablement la libération du territoire libanais de l’occupation israélienne et le dégagement de la présence militaire comme de l’emprise politique syriennes. Les représentants B.N. militeront également pour une vraie réforme de l’Administration, mettant fin à la corruption et au détournement de fonds publics. Conditions à une participation du B.N. Pour en revenir à l’éventuelle participation du Bloc national au pouvoir, le parti aurait évidemment des conditions. S’il devait s’agir d’un Cabinet d’entente nationale, cela impliquerait un pré-accord sur un programme politique qui serait traduit en engagement à travers la Déclaration ministérielle. Et s’il devait s’agir d’un Cabinet de consensus partiel, chacune de ses composantes garderait ses principes, la sauce étant liée par un accord sur une plate-forme minimale de dénominateurs communs. Grosso modo, un cadre du B.N. estime que «rien n’empêche notre participation à un gouvernement fondé sur Taëf, à condition qu’on y apporte les modifications qui s’imposent, nécessité que reconnaissent les taëfistes eux-mêmes, le président Hraoui par exemple recommandant que l’on révise certaines dispositions constitutionnelles pour rééquilibrer les pouvoirs».
Une nouvelle étonnante, pour ne pas dire un coup de théâtre: le Bloc national annonce qu’il va participer aux législatives de l’an 2000. Le leader de ce parti, M. Raymond Eddé, a pourtant été le fer de lance du boycott en 96 comme en 92. Il faisait valoir que des élections ne sauraient être libres ou régulières à l’ombre de l’occupation israélienne et de la...