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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Il s'est dit victime d'une campagne de dénigrement politique et a nié avoir trempé dans des magouilles financières Hobeika : les pannes électriques ne sont pas le fruit du hasard et nous avons ouvert une enquête (photo)

Le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Elie Hobeika, est enfin sorti de son mutisme hier pour expliquer les raisons des pannes survenues dans les 3e et 4e groupes électrogènes à la centrale de Zouk, obligeant l’EDL à établir un programme de rationnement draconien. M. Hobeika a déclaré que «ce qui s’est passé n’est pas le fruit du hasard», laissant entendre que les pannes ont peut-être été provoquées d’autant plus qu’«un journal a fait état de la mise hors service de deux groupes électrogènes 24 heures avant les pannes». Il a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances des événements. Le ministre s’est dit victime d’une campagne de dénigrement politique, assurant que les informations concernant les «magouilles financières» dans lesquelles il tremperait «sont dénuées de tout fondement». Il a promis que la distribution du courant s’améliorerait dans les dix prochains jours, ce qui permettrait d’alléger le programme de rationnement encore en vigueur au Mont-Liban et dans les banlieues sud et nord de Beyrouth. Lors d’une conférence de presse fleuve organisée dans son bureau au ministère, M. Hobeika a défendu la politique suivie par son département depuis des années. «On a dit que nous avons investi 1,5 milliard de dollars pour un secteur qui n’a pas donné de bons résultats et que cet argent a servi à enrichir une catégorie de responsables. Certains médias ont même cité le nom du ministre Hobeika. Cela est faux. Nous pouvons nous étendre là-dessus autant qu’il est nécessaire, a-t-il dit. C’est vrai que beaucoup d’argent a été dépensé dans le secteur de l’électricité, mais cela ne s’est pas fait d’une manière anarchique ou a travers des accords de gré à gré. Encore faut-il que les personnes qui profitent des magouilles financières puissent avoir les moyens d’arriver à ces sommes. Et je voudrais dire que ni le ministère des Ressources (le ministre, les directeurs généraux...), ni l’Electricité du Liban (le Conseil d’administration) ne peuvent arriver à l’argent qui est dépensé». «L’argent a bien été investi dans le secteur de l’électricité, mais il n’a pas été mis à la disposition du ministre ou de l’EDL, a-t-il dit. Aucun des responsables n’avait le moyen de mettre la main sur cet argent parce que personne n’avait le droit de signer un contrat ou de procéder aux appels d’offres ou même donner des ordres pour que les sommes soient débloquées. Aussi, les propos concernant des profits personnels et de prétendus scandales sont faux. Peut-être visaient-ils seulement à porter atteinte à la dignité d’un individu en l’accusant de mauvais usage des deniers publics». M. Hobeika a indiqué que le ministère a uniquement eu à sa disposition directe la somme de 70 millions de dollars qu’il a dépensée pour construire les usines de Tyr et de Baalbeck. «Je voudrais dire à ce sujet que notre ministère a toujours soumis à la cour des comptes tout projet avant de le mettre à exécution, a-t-il indiqué. Les contrats concernant la construction de ces usines ont été agréés par la cour des comptes. C’est la seule fois que le ministère, par le biais du ministre, est directement intervenu dans l’élaboration et l’exécution d’un contrat. Et toutes les critiques concernant le manque de crédibilité des travaux qui ont été effectués sont mal placées. Si à travers ces accusations on veut porter atteinte à quelqu’un de bien déterminé, je vous signale que cette personne ne se trouve pas ici (...). C’est le Conseil du développement et de la reconstruction qui a préparé et signé tous les contrats et qui a élaboré les cahier des charges. Cela s’est passé sous la supervision de l’EDL, de la France, de la Banque mondiale, de la Banque islamique pour le développement (...) et de tous les gouvernements qui ont octroyé des prêts au Liban. Toutes ces parties sont les témoins de la crédibilité des travaux qui ont été effectués. Je voudrais dire autre chose: si on cherche à (me) griller, pourquoi veut-on griller en même temps toute l’institution? Et si on en veut à un responsable, pourquoi s’applique-t-on à démolir le ministère, l’EDL et le CDR?». «Nous sommes prêts à ouvrir nos portes, nos dossiers et nos cahiers de comptes», a poursuivi le ministre en s’adressant aux journalistes. M. Hobeika a par ailleurs défendu le plan de réhabilitation du secteur de l’électricité élaboré par son département. «Notre plan est bon et l’argent a été dépensé là où il faut et comme il faut, a-t-il dit. Après la guerre, le secteur de l’électricité avait subi de graves destructions. Malgré cela, l’Etat a établi un plan global de 300 millions de dollars pour réhabiliter les usines de production existantes, afin que tout le monde ait de l’électricité. L’électricité est arrivée dans des régions qui en étaient privées depuis 60 ans, c’est-à-dire depuis l’époque du mandat français. La situation s’est également améliorée au niveau de la capacité de production. Les centrales de Baddaoui et de Zahrani produisent actuellement 300 mégawatts et pourront le mois prochain en produire le double». Selon lui, le problème actuel est dû au retard dans la réhabilitation des réseaux de distribution, «ce qui n’est pas de la responsabilité du ministère ou de l’EDL». La panne qui est survenue dans la centrale de Zouk est bizarre, a-t-il indiqué. «J’ai ordonné l’ouverture d’une enquête. Ce n’est pas normal qu’un journaliste puisse prévoir une panne dans un groupe électrogène 24 heures avant qu’elle ne survienne, a indiqué M. Hobeika. Dans un article publié le premier juillet, le journal «As-Safir» a dit que deux groupes électrogènes allaient tomber en panne. Le lendemain, le groupe français n’a plus fonctionné. Nous essayons de savoir ce qui s’est passé, d’autant plus que le genre de panne survenue n’est pas très courant et que le fonctionnement de ces machines est régi pas un ordinateur». Répondant aux questions, M. Hobeika a réaffirmé que «les portes de l’EDL sont ouvertes devant les journalistes qui pourront obtenir toutes les informations qu’ils désirent. Il n’est pas permis que tous les efforts déployés par l’EDL soient ignorés ou détruits pour des raisons politiques». Le ministre a par ailleurs nié que le rationnement soit «politisé». «Il y a seulement une décision prise en Conseil des ministres d’éviter le plus possible de rationner le courant dans le Beyrouth administratif où une grande partie de la population est concentrée, a-t-il dit. De plus, nous avons interdit l’utilisation de générateur à Beyrouth, tandis que dans les autres régions, nous faisons preuve de plus d’indulgence». M. Hobeika a déclaré que dans l’absolu, il n’est pas hostile à la privatisation du secteur de l’électricité, précisant que «la privatisation ne doit pas intervenir avant que l’EDL ait redressé sa situation administrative, technique et financière afin qu’elle soit dans une meilleure posture pendant d’éventuelles négociations». Il a en outre précisé que l’amélioration au niveau de la perception des factures à permis à l’EDL l’installation de 45 mille compteurs, indiquant que 110 mille nouveaux autres compteurs seront installés cette année et l’année prochaine.
Le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Elie Hobeika, est enfin sorti de son mutisme hier pour expliquer les raisons des pannes survenues dans les 3e et 4e groupes électrogènes à la centrale de Zouk, obligeant l’EDL à établir un programme de rationnement draconien. M. Hobeika a déclaré que «ce qui s’est passé n’est pas le fruit du hasard», laissant...