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Actualités - CHRONOLOGIE

Elections cambodgiennes : les Khmes Rouges jouent la discrétion

Les dirigeants de la guérilla khmère rouge, retranchés le long de la frontière thaïlandaise, ont adopté un profil bas jusqu’aux élections législatives du 26 juillet avant de conclure un marché avec les vainqueurs du scrutin, estimait-on hier de source militaire thaïe. «Ta Mok et Khieu Samphan, le chef militaire et le responsable politique de la guérilla, cherchent à se faire le plus discret possible jusqu’au lendemain des élections avant de faire un geste en direction des vainqueurs», a dit cette source, qui a requis l’anonymat. Selon un associé en affaires de Ta Mok, les deux dirigeants khmers rouges vivent à l’abri des regards dans leur bastion de la jungle du nord du Cambodge limitrophe de la Thaïlande. La source militaire a réfuté les informations publiées ce même jour par un journal de Bangkok selon lequel Khieu Samphan serait détenu en otage par Ta Mokpour, général Khmer rouge et unijambiste, en raison de sa grande popularité. «Ce genre d’informations n’est qu’un subterfurge (monté par Khieu Samphan) pour se dédouaner vis-à-vis de Ta Mok. Cela fait partie du jeu des Khmers rouges», a-t-elle dit. Ces derniers sont tenus pour responsables de la mort de près de deux millions de personnes lorsqu’ils étaient au pouvoir à Phnom Penh d’avril 1975 au début 1979. Ils ont vu leurs rangs se dégarnir à la suite d’une série de défections en direction du pouvoir en place à Phnom Penh qui ont débuté en mars. Leur ancien chef de sinistre réputation, Pol Pot, est décédé le 15 avril d’une crise cardiaque alors qu’il était prisonnier de ses anciens compagnons dans leur réduit de la jungle. L’actuel gouvernement cambodgien, dominé par Han Sun, a affirmé sa volonté de traduire devant un tribunal international les deux principaux chefs de la guérilla maoïste, plus Nuon Chea, afin qu’ils répondent de leur rôle dans l’extermination du peuple cambodgien à la fin des années 70. En mai, Hun Sen avait pourtant déclaré que Khieu Samphan serait le bienvenu à Phnom Penh s’il livrait à la justice ses deux acolytes. Mais le second co-premier ministre avait par la suite retiré sa proposition en affirmant que Khieu Samphan ne serait de toute façon pas capable d’honorer ce marché. De source militaire à Phnom Penh, on se refuse d’autre part à commenter de récentes informations voulant que des négociations secrètes soient en cours entre Khieu Samphan et des représentants du gouvernement cambodgien. Les élections du 26 juillet seront déterminantes pour l’avenir politique du Cambodge. Deux principales formations – le puissant Parti du peuple cambodgien (PPC, ex-communiste) de Hun Sen, et le parti royaliste FUNCIPEC du prince Norodom Ranariddh, l’ex-premier co-premier ministre évincé du pouvoir il y a un an par Hun Sen – se disputent les suffrages des électeurs. (Reuters)
Les dirigeants de la guérilla khmère rouge, retranchés le long de la frontière thaïlandaise, ont adopté un profil bas jusqu’aux élections législatives du 26 juillet avant de conclure un marché avec les vainqueurs du scrutin, estimait-on hier de source militaire thaïe. «Ta Mok et Khieu Samphan, le chef militaire et le responsable politique de la guérilla, cherchent à se...