Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Emprisonné depuis 4 ans par le régime de Lagos Moshood Abiola, principal opposant nigérian, meurt d'une crise cardiaque

Moshood Abiola, le principal opposant nigérian, emprisonné depuis 1994, est mort hier d’une crise cardiaque à l’âge de 60 ans, a annoncé une source officielle nigériane. En soirée, des émeutes ont eu lieu dans la capitale Lagos où des centaines de jeunes ont érigé des barricades et lancé des pierres sur les policiers qui tentaient de les disperser. M. Abiola est décédé à la suite d’un «malaise lors d’une réunion entre des responsables nigérians et américains à laquelle il assistait», a indiqué un communiqué du secrétariat de presse de la présidence nigériane. Il est mort «aux environs de 16h00 (locales) cet après-midi, apparemment d’un arrêt cardiaque», selon le communiqué. «Avec l’accord de sa famille, le gouvernement fédéral a ordonné une autopsie complète pour déterminer la cause exacte du décès avec l’aide pleine et entière de ses médecins», poursuit le communiqué. Une délégation américaine de haut rang sous la conduite du sous-secrétaire d’Etat aux Affaires politiques Thomas Pickering a rencontré hier le chef d’Etat nigérian le général Abdulsalam Abubakar, et devait repartir dans la soirée pour les Etats-Unis. La délégation américaine a cependant décidé de rester au Nigeria au moins jusqu’à ce matin, a indiqué une source américaine sous couvert d’anonymat. A Washington, le département d’Etat a déclaré que les causes de la mort d’Abiola n’étaient pas suspectes. Les spéculations allaient bon train sur une possible libération d’Abiola, le vainqueur présumé de l’élection présidentielle de 1993, dont le dépouillement avait été interrompu par les militaires. Les médecins d’Abiola avaient donné l’alerte à plusieurs reprises sur son mauvais état de santé après quatre ans de détention. Un membre de la famille d’Abiola a confirmé la nouvelle de la mort d’Abiola. «Ils l’ont tué, ils l’ont tué, ils l’ont tué», a déclaré une femme en pleurs qui n’a pas voulu donner son nom. La fille de Moshood Abiola, Wura Abiola, a déclaré sur la chaîne de télévision américaine CNN: «Nous sommes choqués (...) Nous avons craint le pire et le pire est devenu réalité. Mon père était un grand homme dans ce pays et nous savons que cela (son décès) est très suspect». L’une des quatre femmes d’Abiola, Kudirat, avait été abattue en 1996 dans une rue de Lagos et ses assassins n’ont jamais été retrouvés. Sa famille est persuadée qu’elle avait été tuée par le gouvernement du général Abacha. A Lagos, le porte-parole de Ganio Fawehinmi, l’un des principaux dirigeants de l’opposition nigériane et partisan de la remise du mandat présidentiel à Abiola, a déclaré que M. Fawehinmi était «trop en colère pour commenter» la nouvelle. «Nous sommes tous très déprimés par cette nouvelle», a déclaré le porte-parole. Jeudi dernier, M. Annan et le secrétaire général du Commonwealth Emeka Anyaoku avaient rencontré Abiola et le secrétaire général de l’ONU avait ensuite affirmé que M. Abiola paraissait en «bonne forme». La nouvelle de la mort d’Abiola pourrait entraîner des troubles à Lagos et dans le sud-ouest majoritairement yorouba du pays, qu’il représentait. Le général Abulsalam Abubakar, arrivé au pouvoir le 9 juin au lendemain de la mort de Sani Abacha, également décédé d’une crise cardiaque, avait annoncé la semaine dernière au secrétaire général de l’ONU Kofi Annan son intention de libérer bientôt «tous les prisonniers politiques». Depuis le 9 juin, le général Abubakar a fait libérer 27 prisonniers politiques mais le régime pourrait en détenir encore au moins 150. (AFP, Reuters)
Moshood Abiola, le principal opposant nigérian, emprisonné depuis 1994, est mort hier d’une crise cardiaque à l’âge de 60 ans, a annoncé une source officielle nigériane. En soirée, des émeutes ont eu lieu dans la capitale Lagos où des centaines de jeunes ont érigé des barricades et lancé des pierres sur les policiers qui tentaient de les disperser. M. Abiola est...