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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Farès appelle le gouvernement à démissionner Le congrès de Beiteddine suscite des réactions contradictoires

Le congrès de Beiteddine sur les déplacés, samedi et dimanche, a suscité diverses réactions dans les milieux politiques libanais. Si certains, comme le président de la Ligue maronite, M. Pierre Hélou, y ont vu l’amorce d’une relance du processus de retour des déplacés, d’autres, à l’instar du député Chaker Abou Sleiman, ont estimé que les diatribes politiques qui ont marqué ces assises risquent de nuire à la cause des populations qui avaient été poussées à l’exode. Le député Issam Farès s’est arrêté particulièrement sur l’échange d’accusations entre le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, appelant à la démission du gouvernement et à la formation d’une commission d’enquête parlementaire. Optimiste, M. Hélou, qui a assisté au congrès de Beiteddine, a estimé que ce forum est susceptible de remettre sur rails le processus de retour des déplacés, soulignant que c’est pour cela que la Ligue a pris part au congrès. Il a déploré le fait que l’Etat n’accorde pas la priorité à ce dossier. «Pourquoi les fonds sont-ils assurés quand des projets doivent être exécutés et ne le sont pas quand il s’agit des déplacés?», s’est-il interrogé en affirmant qu’il avait été surpris de constater qu’aucun crédit n’avait été prévu dans le Budget de 1998 pour les déplacés. Un dossier gelé M. Hélou a écarté la possibilité que la polémique entre le ministre des Déplacés et le chef du gouvernement se répercute négativement sur ce dossier «qui était de toute façon gelé». Tel n’est pas toutefois l’avis du député Chaker Abou Sleiman. Le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice a affirmé redouter que «le discours incendiaire de M. Joumblatt ne provoque davantage de scissions, ce qui ferait du dossier des déplacés une matière aux surenchères politiques». Pour M. Issam Farès, député du Akkar, la conséquence naturelle de l’échange d’accusations entre MM. Joumblatt et Hariri «doit être la démission du gouvernement et la formation d’un autre de transition, même si quelques mois seulement nous séparent de l’échéance présidentielle». M. Farès, qui s’est dit «choqué» et «consterné» par la diatribe de M. Joumblatt contre le chef du gouvernement et par la contre-attaque de ce dernier, a estimé que le Parlement devrait dans le même temps consacrer une réunion au dossier des déplacés et former une commission parlementaire pour enquêter au sujet des accusations lancées. M. Farès a vu dans la polémique Hariri-Joumblatt «un précédent qui fait du pouvoir exécutif la risée de l’opinion libanaise». Il a rappelé dans le même cadre le conflit entre M. Hariri et le chef de la diplomatie, M. Farès Boueiz, ainsi que la discorde apparue entre le ministre de l’Intérieur et son collègue des Affaires rurales et municipales avant de souligner que ce manque de solidarité et d’harmonie au sein du gouvernement paralyse le pouvoir exécutif et nuit au peuple. L’ancien ministre Joseph Hachem a déploré l’absence des déplacés au congrès de Beiteddine et exprimé des réserves au sujet de «son contenu». Le député Wadih Akl et le chef des Kataëb, M. Georges Saadé, ont exprimé leur satisfaction quant aux résultats de ce forum. Selon M. Akl, le congrès de Beiteddine a «brillamment réussi à mettre le doigt sur la plaie en soulevant le problème du retard pris dans le processus de retour». Il a souligné l’importance des recommandations adoptées, jugeant normal que la Caisse des déplacés soit placée sous la tutelle du ministère. «La situation qui prévalait entre le ministère et la Caisse était anormale et illégale. Le ministère n’avait pas le droit de débourser une somme d’argent et la Caisse avait le droit de décider elle-même à qui il faut verser des indemnités», a-t-il dit. Quant à M. Saadé, il s’est félicité des sujets abordés durant le congrès et des recommandations qui ont été adoptées. Rappelons que le congrès était coparrainé par le PSP et les Kataëb. Dans une allocution qu’il a prononcée hier soir à l’ouverture de la réunion hebdomadaire du Conseil central phalangiste, M. Saadé a estimé que ce congrès «constitue une étape historique à mi-chemin entre la délimitation du problème et le début du règlement souhaité».
Le congrès de Beiteddine sur les déplacés, samedi et dimanche, a suscité diverses réactions dans les milieux politiques libanais. Si certains, comme le président de la Ligue maronite, M. Pierre Hélou, y ont vu l’amorce d’une relance du processus de retour des déplacés, d’autres, à l’instar du député Chaker Abou Sleiman, ont estimé que les diatribes politiques qui...