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Actualités - ANALYSE

Dossier régional : black out haririen sur les secrets des deux ...

Le président Rafic Hariri pique au vif la curiosité du premier cercle de son entourage par son total mutisme sur ce «quelque chose» qui pourrait advenir au niveau régional dans les trois mois qui viennent, ainsi qu’il l’avait déclaré à l’issue de sa visite aux Etats-Unis. Il avait voulu visiblement, par cette vague indication, montrer que les Américains lui avaient dévoilé des perspectives déterminées, sans doute positives pour le Liban. Et il se retiendrait d’en dire plus pour ne pas compromettre les chances de concrétisation de ces projets. Les spéculations vont dès lors bon train: s’agirait-il de la présidentielle locale, de la situation au Sud, de la reprise des négociations libano-syro-israéliennes, du sort du Cabinet Likoud en Israël? Harcelé de questions par les loyalistes, qui lui demandent de préciser au moins la date de l’événement évoqué, le sphinx de Koraytem se contente de leur répondre: «C’est encore tôt…» Réponse un peu bizarre si l’on situe les prévisions, comme il l’avait fait à Washington, dans une fourchette très courte de trois mois. Pour beaucoup, «il est évident que les Américains n’ont pu parler à Hariri que du Sud. Les négociations, ils s’en ouvriraient d’abord aux Syriens;la présidentielle libanaise ne les regarde pas officiellement et inversement le sort politique de Netanyahu ne concerne pas le premier ministre libanais…» Va pour le Sud. Mais s’agit-il là du retrait potentiel israélien ou de cet échange morts-prisonniers qui vient de se produire et dans lequel M. Hariri avait tenu à représenter seul la partie libanaise? Une opération humanitaire certes mais qui ne va pas sans contenu politique, tant elle semble paver la voie à d’autres développements. Qui s’inscriraient, à partir de ce précédent, dans le cadre d’une relation clairement redéfinie entre le pouvoir et la résistance. On a pu en effet entendre le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, proclamer à cette occasion que le parti de Dieu n’entend se substituer ni à l’armée ni a fortiori à l’Etat. Ce qui confirme l’engagement, en cas de retrait israélien («unilatéral» ou pas) de céder aussitôt le terrain aux autorités légales du pays, sinon de mettre bas les armes. Dans le même cadre, l’Etat libanais reprend son rôle de seul interlocuteur face à l’Etat hébreu ou à une quelconque partie intermédiaire. Ce qui n’était pas le cas par le passé, quand la résistance traitait de son propre chef divers problèmes, souvent sans en aviser l’Etat et poussant même le monopole jusqu’à exiger d’être elle-même consultée sur tout, au nom d’une «coordination-harmonisation» conçue à sens unique. Les rapports maintenant se sont sinon inversés, du moins établis apparemment sur une nouvelle base de confiance. Ce dont on peut déduire pour commencer que, contrairement à certaines spéculations malveillantes, la résistance ne cherche pas à contrecarrer les possibilités diplomatiques d’une récupération par le Liban de son territoire occupé. Le Hezbollah sait parfaitement en effet que les Israéliens, mais encore plus les Américains, refusent catégoriquement qu’il soit partie prenante, d’une façon ou d’une autre, au processus négociatoire (politique selon Tel-Aviv, exclusivement technique selon Beyrouth) qui doit accompagner le retrait. Si les intégristes projetaient de bloquer le mouvement libératoire (pour continuer par exemple à exploiter les atouts de leur statut de résistants ou pour emmouscailler Israël et les States), ils ne s’effaceraient pas ainsi devant l’Etat libanais. Lequel leur rend la politesse en reconnaissant pleinement la résistance, le président Hariri ayant tenu à être à la tête des cérémonies pour la réception des dépouilles des martyrs et pour l’accueil des prisonniers libérés. Cette jonction désamorce «l’effet Sharon», du nom de l’incorrigible enragé sioniste qui proposait naguère un brusque retrait pour que le Sud se retrouve ensuite à feu et à flammes par suite d’accrochages entre les forces régulières libanaises, les hezbollahis et les amalistes… Mais Netanyahu, qui perd là une option commode, voudra-t-il toujours se retirer? Là est sans doute la question. D’autant qu’on ne sait pas si, comme le demande Weizman, Israël ne va pas s’engager dans des élections législatives anticipées ce qui, évidemment , conduirait au gel de tout projet de retrait…
Le président Rafic Hariri pique au vif la curiosité du premier cercle de son entourage par son total mutisme sur ce «quelque chose» qui pourrait advenir au niveau régional dans les trois mois qui viennent, ainsi qu’il l’avait déclaré à l’issue de sa visite aux Etats-Unis. Il avait voulu visiblement, par cette vague indication, montrer que les Américains lui avaient...