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Actualités - CHRONOLOGIE

Situation explosive au Kosovo, s'inquiètent Paris et Washington

Paris et Washington sont d’accord: la situation au Kosovo est «explosive». Cette conclusion, le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, et l’émissaire américain, Richard Holbrooke, l’ont tirée à l’issue d’un entretien qu’ils venaient d’avoir à Paris. Pourtant, un tel pessimisme paraissait injustifié, le président yougoslave Slobodan Milosevic venant de se prononcer pour une reprise «immédiate» du dialogue sur le problème. «Il convient de reprendre sur-le-champ un dialogue fondamental afin de réaliser des progrès dans les meilleurs délais. Le dialogue est le seul moyen possible de résoudre les problèmes», a soutenu le chef de l’Etat yougoslave, qui doit recevoir aujourd’hui M. Holbrooke. Jeudi, le diplomate américain a été reçu «à sa demande» par le ministre français des A.E. pour l’informer de ses contacts avec des représentants de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), a précisé le porte-parole du Quai d’Orsay, Anne Gazeau-Secret. Les deux hommes ont discuté des options militaires possibles examinées à l’OTAN et sont convenus de la nécessité de «contacts très étroits tous ces jours-ci» entre les diplomaties française et américaine. La France et les Etats-Unis sont membres du Groupe de contact sur l’ex-Yougoslavie avec la Russie, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie. La venue à Paris de Richard Holbrooke avait été précédée par un long entretien téléphonique mercredi entre Hubert Védrine et le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright. La rencontre a duré plus d’une heure et a permis au diplomate américain d’informer le chef de la diplomatie française des contacts pris avec des représentants de l’UCK, a indiqué Mme Gazeau-Secret. Hubert Védrine a rappelé à cette occasion que «les actions des uns et des autres devaient continuer à s’inscrire dans le cadre du Groupe de contact» et il a insisté sur la nécessité de maintenir la cohérence et l’unité du Groupe.Le cavalier seul des Etats-Unis avait été mal accueilli par leurs partenaires et certains pays européens non membres du Groupe s’étaient montrés très critiques contre l’initiative des émissaires américains, la qualifiant d’erreur. Les Européens avaient rappelé à cette occasion à l’Administration américaine qu’il n’était pas question pour eux de lâcher Ibrahim Rugova, élu président par les Albanais du Kosovo le 22 mars à l’issue d’élections boycottées par l’UCK. La direction de l’UCK est en effet toujours une inconnue malgré ces contacts et la situation est compliquée sur le terrain par la présence de commandants locaux, souligne-t-on de source diplomatique. L’idée des Américains est de faire participer l’organisation séparatiste aux négociations sur le statut futur de la province serbe du Kosovo. Or, si les dirigeants serbes ont accepté de discuter avec Ibrahim Rugova, ils ont en revanche catégoriquement exclu toute négociation avec «les terroristes albanais» de l’armée de libération du Kosovo. Les partis politiques serbes n’excluent plus une autonomie pour le Kosovo dans le cadre de la Yougoslavie (Serbie et Monténégro), mais ils craignent qu’un tel statut n’accorde aux Albanais le droit de se doter officiellement d’une force armée qui pourrait être dirigée contre la Serbie.
Paris et Washington sont d’accord: la situation au Kosovo est «explosive». Cette conclusion, le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, et l’émissaire américain, Richard Holbrooke, l’ont tirée à l’issue d’un entretien qu’ils venaient d’avoir à Paris. Pourtant, un tel pessimisme paraissait injustifié, le président yougoslave Slobodan...