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Actualités - CHRONOLOGIE

Le dossier explosif du Liban-sud à nouveau sur le devant de la scène Le Hezbollah a attaqué hier 16 positions israéliennes en bordure de la zone de sécurité (photo)

Le Hezbollah a mené, hier à l’aube, une série d’attaques contre une quinzaine de positions de l’armée israélienne et de «l’Armée du Liban-Sud» à l’intérieur de la «zone de sécurité». Les miliciens intégristes ont réussi à s’approcher et à occuper durant quelques minutes la position de Haddatha, dans le secteur central de la «zone de sécurité». Ces attaques ont fait un tué dans les rangs du Hezbollah ainsi que deux blessés israéliens — dont un officier grièvement atteint — et un blessé dans les rangs de l’ALS. Un habitant de Yater est, d’autre part, mort d’un infarctus en raison de l’intensité des bombardements. Cette nouvelle escalade sur le terrain — intervenue quelques jours après l’échange de prisonniers et de dépouilles avec Israël — a projeté une fois de plus sur le devant de la scène le dossier explosif du Liban-Sud. Les regards des observateurs sont d’autant plus braqués sur la région méridionale du pays que diverses sources diplomatiques — toutes concordantes — s’accordent à affirmer que l’Etat hébreu pourrait entreprendre dans les tout prochains mois d’exécuter son projet de retrait conditionnel du Sud. Auquel cas, l’application «à l’israélienne» de la résolution 425 risquerait de se faire «à chaud», avec tout ce que cela comporte comme risques pour la stabilité interne au Liban. De tels risques sont d’autant plus alarmants que le Proche-Orient traverse une phase particulièrement délicate, du fait des obstacles qui entravent le règlement du contentieux palestino-israélien. Sans compter les tiraillements et les divergences qui ont éclaté au grand jour dans les plus hautes sphères de l’Etat hébreu. Dans un tel contexte d’équilibre instable, toutes les éventualités sont envisageables. Rappelons à ce propos que, lors de sa récente visite à Washington, le premier ministre Rafic Hariri avait affirmé qu’un émissaire américain se rendrait «dans les prochaines semaines» à Beyrouth, à Tel-Aviv et à Damas afin de relancer les deux volets libanais et syrien du processus de paix. L’ambassadeur américain à Beyrouth, M. Richard Jones, a cependant souligné mercredi qu’il n’était pas au courant d’un tel projet. Combats rapprochés Pour en revenir aux développements d’hier sur le terrain, c’est à l’aube, deux heures durant, que les combattants intégristes ont attaqué au mortier, à l’arme automatique et au lance-roquettes de type RPG, seize positions de l’armée israélienne et de l’ALS le long de la bordure de la zone occupée par Israël. Des combats rapprochés se sont notamment produits à Haddatha et dans la position voisine de Baraachit. Dans un communiqué publié à Beyrouth, la Résistance islamique a affirmé que son commando a réussi à occuper brièvement la position de Haddatha après avoir franchi un champ de mines de 75 mètres de large. «Nos combattants ont pris le contrôle de la position, détruit les fortifications et les blindés de l’ennemi», a ajouté le communiqué du Hezbollah. Une source israélienne, citée par les agences de presse internationales, a indiqué sur ce plan que les assaillants se sont rapprochés de la position de Haddatha, ont planté leur drapeau, mais ne sont pas parvenus à conquérir la position. L’ALS a également affirmé de son côté que les miliciens intégristes n’ont pas réussi à occuper le fortin. La police libanaise avait souligné pour sa part que trois drapeaux du Hezbollah avaient été hissés au-dessus de la position de Haddatha. C’est au cours de l’attaque contre cette position que le combattant intégriste a été tué. Plusieurs autres auraient été blessés durant l’assaut, précise l’agence Reuter. En riposte à cette vaste opération menée par le Hezbollah, un chasseur-bombardier israélien a tiré un missile air-sol sur les vallons face à Baraachit, où se sont abattus plusieurs autres missiles tirés par des hélicoptères israéliens, alors que l’artillerie israélienne tirait quelque 150 obus en deux heures sur les environs des villages face aux positions attaquées. Un civil libanais de 65 ans, Abdel Moneim Soueidan, est mort d’un infarctus à Yater, un village adjacent à la zone occupée, en raison de l’intensité du pilonnage israélien des environs. Obus sur Israël Selon Israël, plusieurs obus de mortier sont tombés en territoire israélien, sur le village arabe israélien d’Arab al-Aramché, à la lisière de la frontière internationale, endommageant légèrement une maison. Le Hezbollah a dédié son opération au fils de son chef, Hadi Hassan Nasrallah, mort à 18 ans lors d’une attaque il y a neuf mois contre la «zone de sécurité», et dont le corps avait été restitué vendredi dernier par Israël lors d’un échange de dépouilles et de prisonniers. Israël avait récupéré lors de l’échange, mené par l’intermédiaire du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), des restes d’un des douze soldats d’élite tués par le Hezbollah lors d’une opération ratée au Liban-Sud en septembre 1997. Signalons, par ailleurs, que le Comité international de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud a accusé hier Israël et le Hezbollah d’avoir violé les arrangements conclus en 1996. Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de 24 heures au siège de l’ONU à Naqoura, le comité a accusé les deux parties d’avoir violé les termes de ces arrangements, qui stipulent d’épargner les civils et de ne pas lancer d’opérations depuis les zones habitées. Le comité a constaté qu’un bombardement israélien avait endommagé le 25 juin une maison à Qabrikha et trois autres, ainsi que deux voitures à Sawwaneh, deux villages en bordure de la «zone de sécurité». Le délégué israélien a affirmé que l’armée avait «bombardé les sources des tirs» et que les dommages avaient été causés «involontairement». «Même dans de telles situations, les belligérants doivent assumer leurs responsabilités et prendre toutes les précautions pour épargner les civils», a souligné le comité. Il a estimé que les cibles touchées à Sawwaneh étaient «significativement» éloignées des sources des tirs. Selon le comité, les combattants anti-israéliens ont le même jour tiré des roquettes et des obus de mortier à partir d’une région où se trouvent quatre maisons. Le comité, formé de représentants de la France, des Etats-Unis, du Liban, d’Israël et de la Syrie, a invité les belligérants à «éviter de mener, en toutes circonstances, des opérations pouvant directement ou indirectement mettre en danger la vie des civils ou leurs propriétés».
Le Hezbollah a mené, hier à l’aube, une série d’attaques contre une quinzaine de positions de l’armée israélienne et de «l’Armée du Liban-Sud» à l’intérieur de la «zone de sécurité». Les miliciens intégristes ont réussi à s’approcher et à occuper durant quelques minutes la position de Haddatha, dans le secteur central de la «zone de sécurité». Ces...