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Actualités - CHRONOLOGIE

Le ministre sanctionne son directeur général en lui retenant la moitié de son salaire Le conflit s'envenime entre Sabeh et Obeid

Un ministre qui sanctionne son directeur général en lui retenant la moitié de son salaire? Il faut avouer que le procédé n’est pas très courant. Le ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, a créé le précédent, en infligeant cette sanction à son directeur général, M. Mohamed Obeid, pour le punir d’avoir «outrepassé ses prérogatives et d‘avoir bafoué la dignité de son supérieur», en l’occurrence le ministre concerné. Dans l’arrêté qu’il a publié à cet effet, M. Sabeh a précisé qu’il s’agit du «dernier avertissement» qu’il adresse à son directeur général. Cette sanction ministérielle n’est en définitive qu’un épisode de la longue série de tiraillements qui marquent depuis plusieurs mois les rapports entre M. Sabeh, proche du président du Conseil, et M. Obeid, proche du chef du Parlement. Mais en filigrane, il faut y voir le vieux conflit Hariri-Berry au sujet de la gestion du dossier de l’audiovisuel. Il faut dire que le désaccord entre le ministre et son directeur général s’est exacerbé à la suite des derniers développements en rapport avec ce dossier. Pour la petite histoire, on précise que M. Obeid a été irrité par le fait que son homologue des P. et T., M. Abdel Menem Youssef, membre de la commission technique de l’audiovisuel, a établi pour le compte du Conseil des ministres, et à la demande du chef du gouvernement, par ailleurs ministre des P. et T, un plan sur le paysage audiovisuel libanais, sans en référer à la commission présidée par.... Obeid. L’irritation de M. Obeid était d’autant plus grande que le plan en question faisait état d’une saturation de la couverture hertzienne, adhérant ainsi au point de vue du gouvernement, selon lequel il n’était pas possible d’accorder des licences à plus de six chaînes de télévision. Série de critiques M. Obeid avait tenu à la fin de la semaine dernière une conférence de presse qui n’avait pas été rapportée par les médias officiels pour critiquer l’initiative de son homologue des P. et T., M. Obeid avait accusé le gouvernement de s’immiscer dans les activités du comité technique. Il s’en est pris de nouveau mardi à M. Sabeh le critiquant vivement d’avoir interdit aux médias officiels de rapporter sa conférence de presse et l’accusant de lui lier les mains et de l’empêcher d’exercer ses prérogatives. Il l’a aussi accusé d’avoir «décidé de ne plus accueillir l’assemblée générale de la direction générale de la Fédération des radios des Etats arabes, lorsqu’il a appris que le directeur général du ministère concerné du pays hôte était d’office nommé président de la fédération puisqu’il est commissaire du gouvernement auprès de la télévision officielle et président du comité technique audiovisuel». M. Obeid a en outre vivement reproché au ministre de lui «avoir interdit de présider la délégation libanaise aux travaux du Comité permanent de l’information arabe qui se réunit normalement au niveau des directeurs généraux des ministères arabes de l’Information, prétextant des compressions budgétaires». «Sauf que les dépenses ne sont réduites que lorsque nous sommes directement concernés, puisque qu’on fait montre d’une grande générosité avec d’autres, moins représentatifs que nous», a ajouté M. Obeid. A toutes ces accusations, M. Sabeh a répondu en privant son directeur général de la moitié de son salaire, «conformément à l’alinéa 2 de l’article 55 de la loi sur la fonction publique». Si, selon le ministre, M. Obeid mérite cette sanction, c’est parce qu’il a «plus d’une fois porté atteinte oralement et par écrit à la dignité de son supérieur». Le ministre a expliqué que dans sa conférence de presse, M. Obeid «a adopté des positions et tenu des propos en faisant fi des circulaires publiées par le ministre à ce sujet». Il lui a aussi reproché d’être «revenu à la charge en publiant un communiqué comprenant une série d’informations infondées et diffamatoires». Selon le ministre, le comportement du directeur général de son département est «en contradiction avec les dispositions de la loi sur la fonction publique et constitue un outrage sans précédent dans l’histoire de l’administration libanaise». «Nous vous adressons le dernier avertissement et nous vous mettons en garde contre les conséquences de comportements irresponsables et illégaux qui se répéteraient, pour que nous n’ayons pas à prendre d’autres sanctions disciplinaires prévues par la loi», a conclu M. Sabeh. L’Agence nationale d’information, qui a publié le texte de l’arrêté ministériel, a précisé que M. Sabeh a décidé de sanctionner son ministre «après une série d’avertissements oraux et écrits qui ont été suivis par cinq blâmes, le 30 juin 1997, le 7 juillet 1997, le 12 juillet 1997, le 30 mars puis le 18 juin derniers». Toujours selon l’ANI, des copies de ces blâmes ont été présentées à la présidence du Conseil, au Conseil de la fonction publique et à l’Inspection centrale.
Un ministre qui sanctionne son directeur général en lui retenant la moitié de son salaire? Il faut avouer que le procédé n’est pas très courant. Le ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, a créé le précédent, en infligeant cette sanction à son directeur général, M. Mohamed Obeid, pour le punir d’avoir «outrepassé ses prérogatives et d‘avoir bafoué la...