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Actualités - ANALYSE

Et si la 425 intervenait avant ?

«Bien sûr, disent d’une même voix un ministre, un diplomate étranger et un député réunis dans un salon, on parle beaucoup de la présidentielle en ce moment. Un clou chasse l’autre et après les municipales, il faut bien meubler la chronique politique avec des spéculations électorales. Mais sur le plan pratique, il n’y a encore rien. On reste en effet assez éloigné de l’échéance, la Chambre ne se transformant en collège électoral qu’entre le 23 septembre et le 23 novembre. Auparavant, il y aura la coupure des vacances d’été. Et peut-être bien une évolution régionale qui serait déterminante sur plus d’un plan, dont celui de la présidentielle…» «Du reste, souligne ce touchant trio, les «grands électeurs» n’ont pas encore abordé une question qu’ils jugent largement prématurée. Ils recommandent fortement aux Libanais d’éviter toute précipitation, toute déclaration d’intention et toute prise de position avancée tant que le pistolet du starter n’aura pas lancé la course. Une retenue dont l’un des avantages est que le citoyen de base n’aura pas à subir la pression socio-économique que la tension de la bataille pourrait entraîner». Lors de cette même aimable rencontre en société, le député présent a tenté de tirer les vers du nez de l’ambassadeur étranger, pour savoir ce que son gouvernement envisageait en ce qui concerne la présidentielle libanaise, quel genre de candidat il soutiendrait… Mais le diplomate a éludé la question en souriant. Il a cependant redit que «tout cela, comme vous en avez vous-même convenu ce tantôt, est prématuré. Et en tout cas, je ne saurais entrer dans des détails comme l’affaire des noms…» de candidats s’entend. Sur un ton plus grave, l’ambassadeur occidental a ensuite soutenu que «comme le président Rafic Hariri l’a indiqué récemment, il devrait «y avoir quelque chose» sur le plan régional dans les prochaines semaines. Et ce n’est pas divulguer un secret que d’estimer que ces développements pourraient avoir un impact sur votre élection présidentielle». Et de préciser que «le retrait israélien du Sud-Liban est toujours à l’ordre du jour. Il est possible qu’on le mette sous peu sur feu fort et il n’est pas déraisonnable de penser que l’application de la 425 pourrait intervenir avant la présidentielle. On ne peut certes rien certifier d’une manière catégorique à ce sujet, mais l’éventualité n’étant pas exclue, cela suffit pour confirmer qu’il serait prématuré de se lancer dès à présent dans la bataille électorale». Ce diplomate, qui est naturellement très au courant des rapports de force sur la scène locale, répète qu’il n’y a «vraiment pas moyen de dissocier votre présidentielle du dossier régional, pour la bonne raison d’abord que la décision n’est pas entièrement entre vos mains, comme vous le reconnaissez tous; et ensuite parce que dans l’intérêt même de votre pays, il faudra choisir un président en fonction de la situation régionale, de sa stagnation ou de son évolution. S’il y a retrait ce serait une chose et s’il y a maintien du statu quo, ce serait différent, à chaque cas correspondant des critères de sélection distincts». Pour ce qui est de la 425, selon un haririen «le président du Conseil a réussi un coup de maître lors de sa récente visite en Amérique. Il est en effet parvenu à convaincre l’Administration Clinton mais aussi Kofi Annan. Dès lors, si retrait israélien il doit y avoir, ce serait conformément à nos vues et non en base des conditions que l’occupant prétend imposer». Certes, à cette nuance près que c’est Netanyahu qui est appelé à se retirer du Sud, non Albright ou la FINUL… L’ambassadeur le reconnaît «mais les Etats-Unis et l’ONU peuvent sans aucun doute pousser à la roue. D’autant qu’Israël a tout à fait envie, ou besoin, de se retirer. Il ne devrait donc pas y avoir grande difficulté à le persuader de laisser tomber les conditions qu’il pose». Une prédiction dont on veut bien tirer bon augure; mais comme pour la présidentielle, il vaut mieux attendre pour pouvoir juger sur pièce…
«Bien sûr, disent d’une même voix un ministre, un diplomate étranger et un député réunis dans un salon, on parle beaucoup de la présidentielle en ce moment. Un clou chasse l’autre et après les municipales, il faut bien meubler la chronique politique avec des spéculations électorales. Mais sur le plan pratique, il n’y a encore rien. On reste en effet assez éloigné de...