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Actualités - CHRONOLOGIE

Après l'incident de mardi Bagdad réclame la suppression des zones d'exclusion

L’Irak a réclamé mercredi au Conseil de Sécurité de l’ONU la suppression des zones d’exclusion aériennes dans le nord et le sud du pays, au lendemain d’un incident impliquant un avion américain, dont les Etats-Unis se sont employés hier à minimiser l’importance (VOIR AUSSI PAGE 9). Le quotidien irakien «al-Joumhouriya» dénonçait hier «le mutisme» observé par le Conseil de Sécurité sur cette «agression», estimant que cette attitude «prouve que le Conseil, et pas seulement l’Amérique, pratique une politique de deux poids, deux mesures». Selon le Pentagone, un avion de chasse américaine F-16 a tiré mardi un missile contre une batterie antiaérienne irakienne en riposte à «l’accrochage» par un radar de quatre chasseurs britanniques. Selon Bagdad, l’avion a tiré un missile en direction de réservoirs d’eau potable dans le gouvernorat de Bassorah, à environ 600 kilomètres au sud de Bagdad, où ne se trouve aucune unité militaire en activité. Mercredi, le ministère irakien de la Culture et de l’Information a invité les correspondants de la presse internationale à se rendre sur les lieux de l’incident. Au cours de cette visite organisée, les journalistes ont rencontré des responsables locaux, avant de regagner Bagdad jeudi soir. «La visite montre la détermination de l’Irak à dévoiler les allégations américaines sur l’existence d’activités militaires dans cette région», a souligné un responsable irakien, sous couvert d’anonymat. Le secrétaire américain à la Défense, William Cohen, a estimé qu’il s’agissait d’«un incident isolé», ajoutant que Washington n’avait aucun projet de modifier les forces américaines dans la région. La Russie, la France et la Chine, trois membres permanents du Conseil de Sécurité, ont déploré l’incident et appelé à la retenue, de même que l’Iran, qui a été en guerre avec l’Irak pendant huit ans. La radio iranienne a soupçonné Washington de vouloir déclencher «une nouvelle crise» dans la région. Une zone d’interdiction de survol au nord du 36e parallèle avait été mise en place en 1991, à la fin de la guerre du Golfe, pour empêcher, selon les alliés occidentaux, les bombardements de la population kurde par l’aviation irakienne. Une autre zone avait été instaurée en août 1992 dans le sud du pays pour protéger, selon les Alliés, la population chiite. Elle avait été étendue en 1996 par les Etats-Unis du 32e au 33e parallèle, soit à quelques dizaines de kilomètres au sud de Bagdad. Ces deux zones, qui constituent plus de la moitié du territoire irakien, n’ont pas fait l’objet de résolutions spécifiques de l’ONU. L’Irak ne reconnaît pas ces zones et un porte-parole irakien a accusé mardi, peu après l’incident, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne d’avoir violé la souveraineté de l’Irak et de contrevenir aux lois internationales. Les derniers incidents avec les Etats-Unis remontent à novembre 1996 lorsque des F-16 avaient tiré des missiles sur des batteries mobiles de missiles sol-air au sud du 33e parallèle. La presse de Bagdad avait alors accusé les Etats-Unis de «flagrants mensonges» destinés à favoriser la réélection de Bill Clinton, en campagne électorale. Les Etats-Unis, qui avaient renforcé leurs forces dans le Golfe en début d’année pendant la crise des inspections de l’ONU, ont commencé à réduire leur présence militaire dans la région.
L’Irak a réclamé mercredi au Conseil de Sécurité de l’ONU la suppression des zones d’exclusion aériennes dans le nord et le sud du pays, au lendemain d’un incident impliquant un avion américain, dont les Etats-Unis se sont employés hier à minimiser l’importance (VOIR AUSSI PAGE 9). Le quotidien irakien «al-Joumhouriya» dénonçait hier «le mutisme» observé par le...