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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Teheran attend des Etats-Unis une meilleure compréhension

Il existe «un changement de ton» américain et il faut espérer qu’il sera «le signe d’une meilleure compréhension pour les positions de notre pays»: le président iranien Mohammad Khatami a semblé hier tendre à nouveau la main aux Etats-Unis, affirmant notamment attendre «un geste concret» de leur part. S’exprimant à l’issue d’une rencontre avec le premier ministre italien Romano Prodi, le chef de l’Etat iranien a explicité sa pensée, déclarant: «Comme d’habitude, nous évaluerons la sincérité dans les gestes concrets et non dans les paroles». Parmi les «gestes concrets» le plus souvent évoqués par les dirigeants et la presse en Iran, figure la levée des objections américaines à la construction d’un pipeline traversant l’Iran pour acheminer les hydrocarbures d’Asie centrale. La levée du gel des avoirs iraniens aux Etats-Unis, décidée par Washington lors de la révolution islamique, est aussi fréquemment mentionnée. Il s’agit de la première réaction du président Khatami, partisan d’une ligne de détente sur la scène internationale, aux récentes propositions américaines pour sortir de dix-huit ans de rupture totale entre Téhéran et Washington. M. Khatami a ajouté que Téhéran pourrait être amenée, «si nécessaire, à en dire davantage à ce sujet», sans donner plus de précisions. A Washington, le porte-parole du département d’Etat, James Rubin, commentant les propos du président iranien, a déclaré: «Tout d’abord, je puis noter qu’il a salué le ton, et cela constitue certainement une bonne chose». «Nous n’avons considéré aucune des déclarations qui ont été faites comme des réactions définitives au discours de Mme Albright», a-t-il ajouté. Le secrétaire d’Etat Madeleine Albright avait annoncé le 18 juin dernier que Washington était prêt à amorcer avec Téhéran un «programme menant à des relations normales». Le président américain Bill Clinton a pour sa part espéré que les deux pays sortent de leur «brouille». M. Clinton a également espéré mardi à Shanghaï, à l’occasion de sa tournée en Chine, que le récent match entre les Etats-Unis et l’Iran dans le cadre de la Coupe du monde de football contribuerait à rapprocher les deux pays. «C’est possible», a-t-il répondu à un habitant de Shanghaï qui lui demandait si cette «diplomatie du football» pourrait avoir des résultats. (VOIR AUSSI PAGE 11). En réponse au secrétaire d’Etat Madeleine Albright, le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, avait réclamé il y a deux semaines des «gestes concrets» et réclamé une révision de la politique de sanction US contre le secteur pétrolier de son pays. L’ambassadeur d’Iran aux Nations Unies, Hadi Nejad-Hoseinian, avait lui aussi demandé que «le ton positif» apparu à Washington soit «accompagné d’actes concrets». En janvier, M. Khatami avait déjà fait un geste d’ouverture remarqué en appelant les Etats-Unis et l’Iran a «ouvrir une brèche dans le mur de défiance» en développant les échanges culturels, sportifs ou journalistiques. Le président iranien, en butte à l’hostilité de la faction conservatrice toujours puissante au sein du régime, n’était toutefois pas allé jusqu’à accepter des discussions entre gouvernements, comme demandé par Washington. Plusieurs hauts dirigeants iraniens ont déjà, au cours des derniers jours, émis des doutes sur l’offre américaine et affirmé attendre des gestes concrets. L’ancien président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani avait exprimé la semaine dernière des doutes quant à la «sincérité de Washington». Le président du Parlement Ali Akbar Nategh-Nouri, chef de file du courant conservateur, a exclu récemment toute normalisation et accusé Washington de vouloir «déclencher une guerre psychologique» contre l’Iran.
Il existe «un changement de ton» américain et il faut espérer qu’il sera «le signe d’une meilleure compréhension pour les positions de notre pays»: le président iranien Mohammad Khatami a semblé hier tendre à nouveau la main aux Etats-Unis, affirmant notamment attendre «un geste concret» de leur part. S’exprimant à l’issue d’une rencontre avec le premier ministre...