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Actualités - CHRONOLOGIE

La querelle Weizman-Netanyahu tourne à la guerre froide

Ezer Weizman et Benjamin Netanyahu ont accepté de mettre une sourdine à leur conflit; mais les divergences sur le fond restent entières. Mercredi, le président et le premier ministre israélien se sont serré la main, sans pour autant mettre un terme à leur querelle, sans précédent à ce niveau de l’Etat et qui porte sur le processus de paix avec les pays arabes. Les deux dirigeants ont eu un entretien à la résidence du président; ils se sont ensuite revus lors d’une cérémonie à la Knesset. Dans un geste d’apaisement, M. Weizman a annulé la conférence de presse qu’il avait prévu de tenir dans la journée pour dénoncer les propos de M. Netanyahu. «Le président et le premier ministre ont parlé et ont clarifié leurs positions», s’est contenté d’indiquer un communiqué conjoint lu par le directeur du Cabinet du chef de l’Etat Arieh Shummer. «Ils sont convenus qu’il était préférable pour le pays que leurs discussions aient lieu en privé, plutôt qu’en public», a-t-il ajouté. Selon la radio publique, les deux dirigeants doivent se parler au téléphone dans les jours qui viennent et se rencontrer de nouveau la semaine prochaine. Pour les commentateurs politiques, cela ne peut signifier qu’une chose: les deux hommes, s’ils vont désormais s’abstenir de faire de nouvelles déclarations dévastatrices, ont semble-t-il décidé de s’installer dans une sorte de «guerre froide». La querelle a commencé lundi, lorsque le président de l’Etat qui, en principe, a une fonction essentiellement protocolaire en Israël, a lancé un appel sans précédent à des élections anticipées. M. Weizman, 74 ans, a accusé le chef du gouvernement de droite de bloquer intentionnellement les négociations de paix et de l’avoir floué, en l’envoyant dire à des dirigeants arabes que le processus allait se poursuivre. En riposte, M. Netanyahu, 48 ans, a accusé le président, mardi soir sur les deux chaînes de télévision, de prendre le parti du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et du président égyptien Hosni Moubarak, affaiblissant ainsi la position d’Israël dans les négociations de paix. Sondage Le premier ministre a rejeté l’appel de M. Weizman à des élections anticipées, soulignant qu’il avait l’intention d’aller jusqu’au terme de son mandat en l’an 2000. En Israël, le président n’a pas le pouvoir de dissoudre le Parlement. Selon le quotidien «Maariv», M. Weizman a été furieux de l’intervention télévisée de M. Netanyahu, qu’il a qualifiée en privé de «déclaration de guerre». M. Weizman, d’après la radio publique, a été particulièrement outré lorsque M. Netanyahu l’a accusé d’avoir encouragé M. Arafat «à mettre les pieds sur la table, à se croiser les bras et à dire: «Je vais attendre une semaine ou un mois, jusqu’à ce que le premier ministre cède». Les relations entre MM. Weizman et Netanyahu sont tendues depuis l’élection de ce dernier en 1996, mais c’est la première fois qu’une querelle de cette ampleur éclate ouvertement entre un président et un premier ministre en Israël. M. Weizman, qui est d’obédience travailliste, a été réélu en mars dernier par le Parlement pour un second mandat de cinq ans, contre un candidat de droite soutenu par M. Netanyahu. M. Weizman, qui est très populaire en Israël, est un ancien ministre de la Défense connu pour ses manières carrées et son franc-parler. D’après un sondage publié mercredi, 48% des personnes interrogées estiment, comme M. Netanyahu, que l’intervention de M. Weizman a affaibli la position d’Israël dans les pourparlers de paix. En revanche, 31% jugent qu’elle a renforcé Israël et 21% pensent qu’elle n’a eu aucun effet. Au sujet des élections anticipées prônées par M. Weizman, 51% y sont favorables et 47% préfèrent attendre l’échéance normale, dans deux ans.
Ezer Weizman et Benjamin Netanyahu ont accepté de mettre une sourdine à leur conflit; mais les divergences sur le fond restent entières. Mercredi, le président et le premier ministre israélien se sont serré la main, sans pour autant mettre un terme à leur querelle, sans précédent à ce niveau de l’Etat et qui porte sur le processus de paix avec les pays arabes. Les deux...