Un défenseur de l'environnement battu par des pêcheurs à la dynamite

Un défenseur de l’environnement a été brutalement battu par des pêcheurs furieux de sa campagne contre la pêche à la dynamite le long des côtes du pays, a-t-on appris hier de source hospitalière. Mohammad Sarji, président de l’Association des plongeurs professionnels au Liban, est hospitalisé depuis lundi à Saïda. «Je souffre d’une commotion cérébrale et de blessures sur tout le corps», a indiqué M. Sarji à l’AFP dans un entretien téléphonique. Selon lui, 20 hommes l’ont attaqué lundi près de sa maison à Sarafand, sur la côte au sud de Saïda, alors qu’il était en compagnie de son frère, son fils et d’un de ses assistants. «Ils nous ont battus à coups de poing et de bâtons. J’ai passé la nuit à l’hôpital, mais les autres, y compris mon frère qui a eu le nez cassé, ont été autorisés à rentrer chez eux», a-t-il dit. M. Sarji a raconté avoir entendu samedi des explosions en mer, alors qu’il revenait d’une réunion à Sarafand avec le chef des gardes-côtes au Liban-Sud portant sur la campagne visant à mettre fin à la pêche illégale à la dynamite. «J’ai aussitôt alerté les autorités qui ont appréhendé quelques pêcheurs et les ont interrogés brièvement avant de les relâcher. Je pense qu’ils en ont été furieux et m’ont tendu une embuscade», a-t-il ajouté. Le représentant au Liban de Greenpeace, M. Fouad Hamdane, a dénoncé l’attaque et appelé les autorités à «protéger» M. Sarji et «punir» ses agresseurs. «Les noms des criminels sont connus et de nombreux témoins étaient présents lors de l’agression», a indiqué à l’AFP le responsable de l’organisation internationale pour la protection de l’environnement. Dès la fin de la guerre, les autorités ont mené une vaste campagne contre la pêche à la dynamite, pratique courante entre 1975 et 1990. Selon M. Hamdan, «quelques pêcheurs, protégés par d’anciens miliciens ou des parents membres de la police, continuent d’avoir recours à cette méthode destructrice».