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Actualités - ANALYSE

Processus régional : et si le volet Golan-Sud servait de substitut ...

Le plan américain pour le redéploiement israélien en Cisjordanie est à l’eau. Et c’est Netanyahu qui l’a coulé. En multipliant de soi-disant offres, plus irrecevables les unes que les autres. Il a ainsi proposé, avant d’y renoncer devant le refus général, un référendum sur la question. Il a ensuite estimé qu’on devait repartir de zéro et organiser une nouveau congrès dit de paix, à l’instar de Madrid, ce qui est une façon d’annuler les principes établis lors de cette conférence et qu’il ne veut pas reconnaître. Bien sûr, Arafat et Moubarak ont rejeté d’une même voix cette proposition soulignant qu’elle n’a d’autre but que d’exempter Israël de ses engagements… Le blocage du côté des accords d’Oslo est donc clair, net et précis. A partir de là, des analystes à Beyrouth se demandent si les Américains, pour sauver le processus régional, ne vont pas se tourner vers le volet Golan-Sud pour s’efforcer de faire redémarrer sans plus tarder les négociations israélo-syriennes et libano-israéliennes. C’est que, du côté palestinien, le temps commence à presser: la Knesset part en vacances le 29 juillet. Et, si d’ici là, Netanyahu continue à exiger des Palestiniens des mesures de sécurité contre le Hamas moyennant le redéploiement, les accords d’Oslo pourraient bien s’effondrer définitivement. Il y a peu de chances, ajoutent ces sources, de voir les ultras actuellement au pouvoir en Israël céder du terrain en Palestine. Ils considèrent l’éventuelle cession de la Cisjordanie aux Palestiniens comme beaucoup plus «grave» qu’une restitution du Golan à la Syrie, ou de son Sud au Liban. Cela pour deux raisons: d’abord, parce qu’à leurs yeux, la Cisjordanie fait dans sa plus grande superficie (la Judée-Samarie) partie intégrante du «royaume juif ancestral». Et ensuite parce qu’évidemment elle est organiquement beaucoup plus liée à ce thème obsédant qu’est pour eux la sécurité d’Israël. Mais Netanyahu, dont on oublie parfois qu’il est diplomate de métier et ne vient pas des rangs des militaires, sait louvoyer et gagner du temps. Il rompt, mais sans briser. Ainsi, il émaille ses déclarations psychorigides de petites phrases atténuantes laissant notamment entendre qu’il reste de bonnes chances de parvenir à un accord sur les accords avec les Palestiniens avant fin juillet. En fait ces atermoiements sont destinés non seulement à calmer un peu les Américains mais aussi à neutraliser les velléités de motion de censure que l’opposition travailliste pourrait déposer à la Knesset avant le départ de cette assemblée en vacances. Et, à la fin de l’été, Washington serait un peu déconnecté, à cause de l’ouverture aux States de la campagne pour les élections sénatoriales et parlementaires. On sait en effet que, durant les périodes électorales, l’Administration U.S. en place évite soigneusement d’agacer Israël, pour ne pas indisposer l’électorat juif américain. C’est donc après les élections que l’on saura si les idées américaines (redéploiement à 13%) peuvent être redynamisées… dans les cinq mois qui restent en principe pour l’application des accords d’Oslo, selon les délais fixés lors de leur signature. Si le capotage devait être définitif, ce qui est fortement envisageable, Netanyahu ne manquerait pas d’en imputer la responsabilité à la «mauvaise volonté» des Palestiniens! En leur reprochant d’avoir «mis des bâtons dans les roues» par leur incapacité à liquider le Hamas et le Jihad islamique! Mais les petites astuces de Netanyahu provoquent de l’écœurement même en Israël où Weizman, le chef de l’Etat, s’est lancé dans une diatribe sans précédent contre un premier ministre qui, selon lui, mène tout droit Israël à l’abîme. Weizman réclame des législatives anticipées, dans l’espoir de larguer Netanyahu et ce dernier réplique en rappelant au chef de l’Etat que son rôle étant purement honorifique ses propos sont… hors de propos. Toutes ces complications, intérieures et en Cisjordanie, amènent donc les analystes de Beyrouth à penser que les Américains verraient avec soulagement une rapide reprise des négociations syro-israéliennes et israélo-libanaises, car l’activation de ce front diplomatique permettrait de sauver le processus de paix régional, gravement compromis du côté israélo-palestinien. Selon ces sources, cette réorientation serait bientôt concrétisée par l’envoi d’un émissaire U.S. qui entamerait des contacts préparatoires pour la reprise des négociations du Maryland interrompues avant l’avènement de Netanyahu. Mais le coup d’envoi ne serait pas facile à donner: Netanyahu là aussi rue dans les brancards. Il renie tous les engagements pris par ses prédécesseurs pour le retrait du Golan et prétend qu’on doit tout reprendre de zéro. Tandis que Damas affirme qu’il faut repartir du point auquel on était arrivé…
Le plan américain pour le redéploiement israélien en Cisjordanie est à l’eau. Et c’est Netanyahu qui l’a coulé. En multipliant de soi-disant offres, plus irrecevables les unes que les autres. Il a ainsi proposé, avant d’y renoncer devant le refus général, un référendum sur la question. Il a ensuite estimé qu’on devait repartir de zéro et organiser une nouveau...