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Actualités - CHRONOLOGIE

Elle aurait entendu les conversations intimes de Bill et Monica Linda Tripp, l'amie de Lewinsky devant le Grand Jury

Un témoin clé dans l’enquête sur l’affaire Monica Lewinsky, Linda Tripp, a entamé hier au tribunal fédéral de Washington une déposition perçue comme capitale et qui devrait durer plusieurs jours. Mme Tripp, accompagnée de ses avocats et de ses deux grands enfants, n’a eu à son arrivée aucun mot pour la centaine de journalistes et de badauds qui patientaient à l’extérieur du tribunal. Apparemment détendue, vêtue d’un ensemble pantalon noir, soigneusement coiffée et maquillée, elle devait peu après commencer à raconter son histoire au grand jury (Chambre de mise en accusation), 23 citoyens ordinaires qui, selon le quotidien «USA Today», sont majoritairement des femmes noires d’un certain âge. Fonctionnaire du Pentagone, ancienne secrétaire à la Maison-Blanche, Linda Tripp est l’«amie» qui, pendant des mois en 1996 et 1997, a enregistré à son insu les confidences téléphoniques de Monica Lewinsky, 24 ans, sur sa liaison présumée avec le président Bill Clinton. Tripp avait ensuite remis quelque 20 heures de ces enregistrements au procureur indépendant Kenneth Starr, provoquant en janvier l’ouverture de l’enquête criminelle en cours sur de possibles parjure, obstruction de la justice et subornation de témoins par le président Clinton. «J’ai vraiment hâte de témoigner devant le grand jury et de dire la vérité», a-t-elle déclaré au «Washington Post» avant sa comparution. Elle a expliqué que ces cinq mois de silence avaient été «difficiles» alors qu’elle est régulièrement vilipendée par la presse et détestée par une bonne partie de l’opinion publique qui ne lui pardonne pas d’avoir «trahi» Monica Lewinsky. «Tous les détails...» «J’ai la vérité à mes côtés, c’est ce qui m’a fait tenir. La vérité telle que je la connais sera corroborée», a-t-elle ajouté. Mme Tripp a apparemment beaucoup à raconter au grand jury. Elle avait affirmé en janvier que «Monica lui avait raconté tous les détails de sa relation» avec le président clinton. Elle aurait vu Monica recevoir un soir très tard un appel téléphonique du président. Elle dit aussi avoir vu les «nombreux cadeaux» échangés par Bill Clinton et l’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche, et affirme qu’on lui a demandé de mentir à la justice pour cacher leur liaison, ce qu’elle a refusé. Elle aura également à s’expliquer sur un document dactylographié à l’origine indéterminée, que lui avait remis Lewinsky, et qui détaillait ce que Tripp devait dire et ne pas dire à la justice dans l’affaire Kathleen Willey. Mme Willey est une femme accusant le président de gestes déplacés au seuil du bureau ovale. Linda Tripp, amie d’un éditeur new-yorkais ouvertement anti-Clinton, a catégoriquement démenti avoir cherché à piéger Monica Lewinsky en l’enregistrant dans le but d’écrire un livre. Sa crédibilité auprès des jurés est essentielle pour le procureur Starr, alors que son enquête n’a encore donné aucun résultat probant, provoquant la lassitude d’une opinion publique qui voit en lui un magistrat partisan, dépensant sans compter les deniers publics. M. Starr, qui a depuis janvier fait témoigner une cinquantaine de témoins, personnel de la Maison-Blanche, amis et famille de Lewinsky, cherche via les tribunaux à forcer en outre le témoignage de trois agents du service de protection rapprochée du président, ainsi que de son plus proche confident, l’avocat Bruce Lindsey. Le témoignage de Linda Tripp ajoute encore à la pression sur Monica Lewinsky, qui négocie toujours avec M. Starr une «immunité» en échange de son propre témoignage. Si elle n’obtient pas rapidement cette immunité, elle pourrait bien être inculpée par le procureur, estimaient mardi plusieurs experts. (AFP, Reuters)
Un témoin clé dans l’enquête sur l’affaire Monica Lewinsky, Linda Tripp, a entamé hier au tribunal fédéral de Washington une déposition perçue comme capitale et qui devrait durer plusieurs jours. Mme Tripp, accompagnée de ses avocats et de ses deux grands enfants, n’a eu à son arrivée aucun mot pour la centaine de journalistes et de badauds qui patientaient à...