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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

A la 12e conférence mondiale de Genève Sida : des progrès, mais pas de révolution

De nouvelles combinaisons de médicaments efficaces pourraient venir enrichir la panoplie des traitements actuellement administrés aux patients atteints par le virus du sida, mais la révolution que serait l’éradication de la maladie est encore loin, selon les spécialistes réunis à Genève à la 12e conférence mondiale sur le sida. (VOIR AUSSI PAGE 10) L’efficacité des trithérapies à base de molécules anti-VIH dénommées antiprotéases a marqué un tournant dans l’histoire du sida. Ces cocktails antiviraux, qui se sont généralisés depuis deux ans dans les pays occidentaux, ont permis d’y faire reculer la mort par le sida et les cas de passage au sida déclaré. Mais de plus en plus de malades ont du mal à suivre fidèlement ce régime indigeste — une douzaine à une vingtaine de pilules à prendre à heures précises — à supporter ses effets indésirables, comme les troubles de la répartition des graisses du corps disgrâcieuse observés avec les antiprotéases (joues qui se creusent, ventre qui s’épaissit ...) tandis que le virus développe des «résistances» rendant inefficace le traitement. Ainsi les résultats préliminaires présentés à Genève concernant deux molécules, non encore commercialisées, l’efavirenz (ou Sustiva, de son nom de marque) de la firme Dupont Pharma et l’abacavir (ou Ziagen), sorte de super AZT, de Glaxo-Wellcome ont retenu l’attention des médecins. «Sustiva est particulièrement intéressante car c’est la première fois que l’on montre avec cette molécule qu’une association sans antiprotéase peut faire aussi bien qu’une trithérapie avec antiprotéases», a relève le Pr Patrick Yéni, de l’Agence nationale française de recherche sur le sida. Les spécialistes espérent ainsi pouvoir réserver les antiprotéases en traitement de remplacement, de deuxième ligne. «L’abacavir est probablement le plus puissant des membres de la famille de l’AZT (3TC etc), une «super-AZT», et représente indubitablement un progrès», a ajouté l’exert en soulignant les risques de réactions allergiques graves liés à ce produit. Dans l’étude Sustiva, 450 patients on reçu une combinaison associant AZT-3TC et Sustiva (cinq pilules par jour) ou ces deux mêmes molécules, plus anciennes, à une antiprotéase, le Crixivan, pendant 24 semaines avec des résultats «comparables», selon des spécialistes indépendants. L’étude Ziagen a porté sur 173 patients pendant 16 semaines en comparant des associations de médicaments de la même famille (abacavir-AZT-3TC et AZT-3TC seules) et montré un pourcentage de charge virale (virus dans le sang) ramené à un seuil indétectable avec les tests disponibles plus important avec Ziagen (75% contre 35% sans Ziagen). Les tests de détection de charge virale sont de plus en plus sensibles. Alors que les cliniciens spécialisés se mettent à utiliser des tests capables de détecter 50 copies/ml de virus (plus précisément d’ARN virale, marque du virus qui se multiplie), des tests détectant 5 copies commencent à apparaître dans la recherche clinique repoussant toujours plus loin le seuil du virus «indétectable» souhaité per les thérapeutes. Mais le Graal, c’est-à-dire l’éradication du virus, ne sera pas pour ce congrès. Le Pr Robert Siliciano (John Hopskin, faculté de médecine de Baltimore) a émis une note optimiste en déclarant que «l’éradication n’est pas un mythe», même si l’on en est encore loin pour les chercheurs qui tentent de cerner pour le réduire le réservoir de VIH dormant, installé dès le début de l’infection et susceptible de la relancer à tout moment. (AFP, Reuters)
De nouvelles combinaisons de médicaments efficaces pourraient venir enrichir la panoplie des traitements actuellement administrés aux patients atteints par le virus du sida, mais la révolution que serait l’éradication de la maladie est encore loin, selon les spécialistes réunis à Genève à la 12e conférence mondiale sur le sida. (VOIR AUSSI PAGE 10) L’efficacité des...