Attentat de Khobar : frustration au Pentagone, les séoudiens ne coopèrent pas

Le Pentagone a exprimé sa frustration au sujet de l’enquête sur l’attentat antiaméricain de Khobar (Arabie Séoudite), qui a fait 19 morts le 25 juin 1996. Le deuxième anniversaire de l’attentat a été marqué par des commémorations au cimetière national d’Arlington, près de Washington, et sur la base aérienne de Patrick, en Floride. «Nous sommes frustrés par notre incapacité à clore cette enquête», a déclaré le porte-parole du Pentagone, Kenneth Bacon. Selon le «New York Times», l’enquête américaine sur cet attentat ne progresse plus en raison de conflits avec des responsables séoudiens. Le directeur du FBI Louis Freeh a ainsi rappelé tous les enquêteurs qu’il avait dépêchés sur place à l’exception d’un seul agent chargé d’assurer la liaison avec les Séoudiens. Implication de non Séoudiens Jeudi, à Ryad, le vice-ministre séoudien de l’Intérieur, le prince Ahmad Ben Abdel Aziz, a affirmé que «l’explosion a été perpétrée par des Séoudiens mais d’autres parties les ont aidés». Il n’a pas précisé l’identité de ces parties. «Les citoyens seront tenus au courant des détails» de cette affaire «lorsque l’enquête sera terminée», a-t-il assuré. Ces propos contredisent ceux attribués le 21 mai par un journal koweitien au ministre séoudien de l’Intérieur, le prince Nayef Ben Abdel Aziz. Celui-ci avait alors déclaré au quotidien «Al-Rai al-Am» que l’attentat avait été «commis par des Séoudiens» et qu’«aucune partie étrangère» n’y était impliquée. C’était la première fois qu’un responsable séoudien écartait aussi clairement toute participation étrangère à l’attentat. Dix-neuf membres de l’armée de l’air américaine avaient été tués dans l’attentat au camion piégé qui avait visé en juin 1996 un complexe résidentiel habité par le personnel militaire américain de la base aérienne de Dhahran, dans l’est de l’Arabie Séoudite. Le complexe est situé dans la localité de Khobar, collée à Dhahran. Près de 500 personnes avaient été blessées par l’explosion. (AFP)