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Actualités - ANALYSE

Une pierre d'achoppement qui a pour nom Netanyahu ...

Cet ambassadeur arabe accrédité à Beyrouth ne partage pas du tout l’optimisme régional que certains amis des Américains distillent ces temps-ci à petites doses. «Les perspectives, dit-il, sont bouchées. Et Clinton n’a absolument aucune chance de percer, de relancer le processus de paix, tant que Netanyahu est à la barre. C’est le pot de terre contre le pot de fer. Même du temps de l’expansion soviétique, sous Brejnev, les Américains ne se sont jamais montrés aussi faibles, aussi pusillanimes, aussi indécis face à un adversaire résolu. A leur mince décharge, il faut dire qu’ils ne se décident pas en fait à réaliser que Netanyahu est bien leur adversaire. Ils sont comme frappés de cécité et de surdité, alors même qu’il ne cesse de les défier, voire de les offenser en les priant de garder pour eux des conseils dont il n’a que faire. S’il se montre aussi arrogant, c’est qu’il a réussi à inverser l’équation traditionnelle: ce n’est plus Washington qui fait pression sur Tel-Aviv, mais le contraire. Cela grâce au travail redoutablement efficace du lobby sioniste qui a su gagner le Congrès américain à la cause du Likoud. Au point que 81 sénateurs ont signé une motion priant tout bonnement l’Administration de cesser d’importuner Netanyahu au sujet des colonisations, du rejet des principes de Madrid ou de Jérusalem.» «Quant aux Européens, n’en parlons pas. Ils se démènent comme ils peuvent mais n’ont aucune emprise sur la situation. Sans compter que les Etats de la communauté ne sont pas tout à fait d’accord sur l’attitude qu’il convient d’adopter à l’égard de Netanyahu: les prosionistes et même les simples proaméricains se refusent en effet d’envisager des sanctions économiques, pour faire pression en faveur de la paix.» «Et on ne peut vraiment pas le leur reprocher car nul ne doit être plus royaliste que le roi. Entendre que les Arabes eux-mêmes ne se décident pas à réagir fermement et en bloc compact à la provocation israélienne en rompant tout lien avec l’Etat hébreu et en rétablissant le blocus économique. En fait les Arabes n’arrivent même pas à s’entendre sur le site où ils pourraient éventuellement tenir un sommet pour faire entendre leur voix au monde! A ce degré de division, la partie est pour eux perdue d’avance.» «Sur le plan intérieur israélien, poursuit ce diplomate arabe, Netanyahu bénéficie en tout tranquille cynisme de la décadence des travaillistes après la mort de Rabin et le départ en retraite de Pérès. La gauche israélienne et le «parti de la paix» ne parviennent à mordre vraiment ni sur l’opinion ni sur la Knesset.» «Dès lors, enchaîne cette source, comment s’étonner que le gouvernement refuse de parachever l’application des accords d’Oslo en Cisjordanie, persiste à maintenir le Golan sous sa coupe ou pose des conditions pour se retirer du Liban-Sud, alors que la 425 est inconditionnelle. Tout le monde en effet lui fait la partie belle, les ennemis encore plus que les amis. Paradoxalement son seul problème est de veiller à ce que l’on ne proclame pas trop tôt la mort effective du processus de paix. D’abord parce qu’on lui en imputerait sans plus d’ambages la responsabilité directe. Et ensuite parce qu’il ne disposerait plus d’une carte de chantage. On peut donc s’attendre qu’il lâche un peu de lest, de temps à autre. Et il est probable qu’il fera le plus d’efforts en votre direction à vous Libanais. Car quitter le guêpier du Sud l’intéresse au plus haut point. Cela étant, sur les autres fronts il cherche à gagner du temps. Notamment avec cette histoire de référendum concernant le retrait de Cisjordanie et qui, s’il devait être décidé, ne serait pas organisé avant septembre prochain…» Et de conclure en répétant que «la paix n’a aucune chance d’être conclue du temps de Clinton si Netanyahu reste au pouvoir car il y est viscéralement opposé…»
Cet ambassadeur arabe accrédité à Beyrouth ne partage pas du tout l’optimisme régional que certains amis des Américains distillent ces temps-ci à petites doses. «Les perspectives, dit-il, sont bouchées. Et Clinton n’a absolument aucune chance de percer, de relancer le processus de paix, tant que Netanyahu est à la barre. C’est le pot de terre contre le pot de fer. Même...