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Actualités - CHRONOLOGIE

Le différend Boueiz-Hariri aujourd'hui en conseil des ministres

Le bilan de la série d’entretiens que le premier ministre Rafic Hariri a eus la semaine dernière avec le président Bill Clinton et le secrétaire d’Etat, Mme Madeleine Albright, à Washington, avec le secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, à New York, et avec le président Jacques Chirac, à Paris, ont été passés en revue hier au cours de deux réunions que M. Hariri a tenues à Damas avec le «numéro deux» syrien Abdel-Halim Khaddam. Le chef du gouvernement a regagné Beyrouth en début de soirée. Il présidera aujourd’hui, au palais gouvernemental de Sanayeh, la séance hebdomadaire du Conseil des ministres. C’est en fin de matinée que M. Hariri s’est rendu à Damas où il a été reçu dès son arrivée par M. Khaddam. Cet entretien a porté non seulement sur les résultats de la tournée du premier ministre à Washington, New-York et Paris, mais également sur les derniers développements survenus au Liban, à la lumière, notamment, des récents soubresauts sécuritaires à Awkar et à Dora. Dans le cadre de ses entretiens dans la capitale fédérale américaine, M. Hariri avait réaffirmé, rappelle-t-on, que le Liban et la Syrie sont disposés à signer un accord de paix globale avec Israël dans un délai de trois mois au cas où l’Etat hébreu déciderait de reprendre les négociations bilatérales. Le chef du gouvernement avait annoncé à ce propos qu’un émissaire américain pourrait se rendre dans les prochaines semaines à Beyrouth, à Damas et à Tel-Aviv afin de tenter de réactiver les deux volets libanais et syrien du processus de paix. Selon une source gouvernementale libanaise, M. Hariri aurait été chargé par les dirigeants syriens de transmettre à Washington un «message» de Damas concernant les possibilités d’une relance des efforts de paix dans la région. L’attitude de l’Administration US sur ce plan a vraisemblablement été exposée par M. Hariri à ses interlocuteurs syriens. Avant de regagner Beyrouth, M. Hariri a tenu une seconde réunion avec M. Khaddam, en présence du ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh. Le bilan des entretiens du chef du gouvernement avec les présidents Clinton et Chirac, Mme Albright et M. Annan sera également évoqué au cours du Conseil des ministres ordinaire qui se tiendra aujourd’hui. Selon certaines informations, cette séance risque d’être quelque peu houleuse en raison du climat de tension qui marque les rapports entre M. Hariri et le chef de la diplomatie Farès Boueiz. Celui-ci mène ouvertement campagne depuis quarante-huit heures contre le premier ministre, lui reprochant de prendre des initiatives diplomatiques importantes sans en référer au préalable au Conseil des ministres. M. Boueiz a notamment critiqué la visite du président du Conseil à Washington, la qualifiant d’inutile et «injustifiée». (LIRE EN PAGE 2). Les initiatives diplomatiques unilatérales du chef du gouvernement ont également été sévèrement critiquées par un large éventail de forces actives chrétiennes qui reprochent au premier ministre d’empiéter sur les prérogatives du ministre des Affaires étrangères. Cette question pourrait être soulevée par M. Boueiz au cours de la séance du Cabinet. Les milieux de Koraytem précisent à ce sujet que M. Hariri a déjà préparé sa réponse, se basant sur les termes de la Constitution pour justifier son attitude. En tout état de cause, les sources proches du premier ministre affirment que tout débat interministériel au sujet de l’action diplomatique unilatérale de M. Hariri restera «dans les limites permises». Autre problème qui sera évoqué aujourd’hui lors de la séance du Cabinet: la décision du ministre des Affaires rurales et municipales, M. Hagop Demerdjian, de confirmer la démission qu’il avait présentée il y a plusieurs mois et qui, depuis, avait été gelée. M. Demerdjian entend protester contre ce qu’il considère comme un empiétement sur les prérogatives de son ministère par le ministre de l’Intérieur Michel Murr. Un récent décret promulgué par M. Murr — avalisant l’adhésion de la municipalité de Bteghrine à la fédération des municipalités du Metn — a poussé semble-t-il M. Demerdjian à claquer la porte. Cette démission est toutefois minimisée, quant à ses conséquences pratiques, par les milieux de Koraytem qui relèvent à ce sujet que le mandat présidentiel touche à sa fin et qu’un changement ministériel devra intervenir après l’élection du nouveau président, à l’automne prochain.
Le bilan de la série d’entretiens que le premier ministre Rafic Hariri a eus la semaine dernière avec le président Bill Clinton et le secrétaire d’Etat, Mme Madeleine Albright, à Washington, avec le secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, à New York, et avec le président Jacques Chirac, à Paris, ont été passés en revue hier au cours de deux réunions que...