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Actualités - CHRONOLOGIE

Ethiopie -Erythrée : veillée d'armes à Addis Abeba

Le conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée est entré hier dans une phase de «drôle de guerre» alors que les médiations diplomatiques semblent enlisées. Une seule question nourrit les conversations à Addis Abeba qui vit une atmosphère de veillée d’armes. A quand l’offensive de l’armée éthiopienne? Un ambassadeur occidental a même pris les paris en dollars sur la prise du port érythréen d’Assab avant le 30 juin. Officiels et diplomates sont convaincus que le premier ministre éthiopien Meles Zenawi ne peut pas laisser perdurer le statu quo à la frontière où les forces érythréennes ont pénétré depuis début mai. Meles Zenawi, dans une interview publiée dimanche par le journal égyptien «Al Ahram», affirmait que «l’Ethiopie sera prête à attaquer au moment opportun». L’armée éthiopienne est prête à contre-attaquer les forces d’invasion érythréennes, a déclaré samedi Tadesse Gurmessa, président de la commission Sécurité et Défense du Parlement éthiopien, avait rapporté dimanche le quotidien gouvernemental «Ethiopian Herald». L’Ethiopie poursuivait la mobilisation de ses forces, dans cet état de guerre non déclarée, qui rappelle l’inaction de la «Drôle de guerre» de septembre 1939 à mai 1940 entre armées de l’Allemagne nazie et des Alliés, au début de la Seconde Guerre mondiale. Selon un journaliste présent hier à Adigrat (Nord), des miliciens continuaient d’être transportés vers le front de Zala Anbesa, où les tranchées des deux armées ne sont séparées que de quelques centaines de mètres. La zone du front est maintenant interdite aux journalistes pour ne pas révéler le dispositif éthiopien, ont fait savoir les autorités militaires à ce journaliste. Cinquième colonne Selon un ambassadeur occidental, de retour ce week-end d’Awassa (400 km au sud d’Addis Abeba), de nombreux jeunes de cette région du Sidamo se portaient volontaires pour rejoindre le front tigréen dans un élan de patriotisme. Selon une source proche de l’armée de l’air, 35 à 40 avions, dont des Mig 23 modernes, seraient désormais opérationnels. En prévision d’un déclenchement des hostilités à large échelle, l’Ethiopie a pris depuis un mois des mesures de rationnement, notamment dans le domaine de l’énergie, au fur et à mesure que s’aggravait le conflit qui lui interdit ses importations traditionnelles via le port d’Assab. Le gouvernement éthiopien a imposé des restrictions sur l’essence dans le Tigré (nord), région qui traditionnellement souffrait du manque d’approvisionnement en raison des difficultés d’accès et du potentiel de ventes relativement réduit. A Mekele, il faut ainsi demander une autorisation pour acheter de l’essence à la pompe, avait constaté l’AFP sur place. Le gaz, denrée abondamment utilisée a, par ailleurs, subi les mêmes restrictions depuis un mois. Outre les annonces télévisées appelant à réduire la consommation de gaz, Addis Abeba a dû faire face à l’épuisement des réserves en important du gaz du Yemen. L’Ethiopie importait via Assab du pétrole, du gaz, des textiles, des véhicules et pièces de rechange, produits alimentaires, et machines. La lutte contre la «cinquième colonne» érythréenne en Ethiopie se poursuit. Plus de 1.000 Erythréens ont été expulsés dans le courant de la semaine dernière vers l’Erythrée, a annoncé lundi l’hebdomadaire privé éthiopien en langue amharique Reporter. 300 Erythréens ont été expulsés dans la seule journée de vendredi après avoir été rassemblés à travers toute l’Ethiopie, affirme Reporter. Par ailleurs, Horn International, une banque privée érythréenne en Ethiopie, a été fermée car elle était soupçonnée d’appartenir au gouvernement érythréen ou, à défaut, au parti du Front Populaire de Libération de l’Erythrée (EPLE), ajoute Reporter. La presse éthiopienne continue de publier les contributions financières de la population à l’effort de guerre. On fait état également de dons en provenance de la communauté éthiopienne installée à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. A Asmara, le gouvernement érythréen revendique le même soutien de ses expatriés, selon la radio érythréenne. (AFP, Reuters)
Le conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée est entré hier dans une phase de «drôle de guerre» alors que les médiations diplomatiques semblent enlisées. Une seule question nourrit les conversations à Addis Abeba qui vit une atmosphère de veillée d’armes. A quand l’offensive de l’armée éthiopienne? Un ambassadeur occidental a même pris les paris en dollars sur la...