Séminaire de l'ONU pour une lutte plus efficace contre le trafic de la drogue (photo)

Le trente-troisième séminaire contre la drogue, organisé par le comité secondaire des Nations Unies chargé de la lutte contre le trafic illicite de drogues et de stupéfiants au Proche et Moyen-Orient, a été inauguré hier au siège de l’ESCWA à Beyrouth. Il se tiendra jusqu’au vendredi 3 juillet, sous la présidence du général Antoine Abboud, président du service de la planification aux Forces de sécurité intérieure (FSI). Il est patronné par le vice-président du Conseil des ministres, M. Michel Murr, représenté à l’inauguration par le général Rafic Hassan, directeur général des FSI. Trente-trois pays du Moyen-Orient sont représentés à ce séminaire, ainsi que 14 représentants d’organisations mondiales, et 11 observateurs. Le Liban est représenté par une vaste délégation d’officiers des FSI. Ce séminaire abordera notamment les sujets de la coopération régionale dans le domaine de la lutte contre la drogue. A l’ordre du jour également, le rôle des organisations terroristes impliquées dans le trafic de stupéfiants, ainsi que la culture et la production de l’opium. Le séminaire abordera les recherches actuelles sur les nouvelles tendances du trafic de drogues, ainsi que la question de savoir à quel point les pays de la région ont appliqué les recommandations visant à une coopération plus efficace dans la lutte contre la drogue. Dans son allocution, le général Hassan a rappelé que «le Liban a beaucoup souffert de la culture et du trafic de la drogue qui avaient pris des proportions gigantesques durant la guerre». «Mais depuis la paix, et surtout depuis 1993, le nouveau régime a mis un terme au problème de la drogue, notamment en détruisant les cultures de stupéfiants dans la plaine de la Békaa, avec l’aide des forces syriennes», a-t-il précisé. «Nous continuons à effectuer une surveillance serrée pour empêcher ces cultures de renaître, sans compter que nous avons également mis un terme à la fabrication de la drogue ainsi qu’à son trafic illicite», a-t-il ajouté. Et de poursuivre: «Le Liban a ratifié tous les accords internationaux et les a appliqués. Une nouvelle loi sur la drogue a aussi été votée, inspirée de la loi-modèle proposée par l’ONU. Selon cette loi, les peines pour trafic de drogue peuvent atteindre les travaux forcés à perpétuité». Mais le général Hassan a soulevé le problème des difficultés financières auquel font face les agriculteurs: «Malgré les promesses de l’Etat, l’aide aux agriculteurs reste très timide. Le projet de cultures alternatives dans la plaine de la Békaa, exécuté par le PNUD en coopération avec l’Etat libanais, connaît beaucoup d’obstacles, et ses bénéfices sont minimes. Face à cette situation, les agriculteurs se plaignent et menacent de recourir à la désobéissance civile, comme ils l’ont déjà fait l’année passée, quand l’Etat a été obligé d’envoyer une force militaire dans la région pour mettre fin à la révolte». Ensuite, M. Tony White, vice-président du Programme des Nations Unies pour la lutte contre la drogue, a pris la parole au nom du directeur exécutif du comité. M. White s’est félicité des «recommandations et des mesures importantes prises par 32 chefs d’Etat au cours du séminaire tenu à New York du 8 au 10 juin dernier malgré leurs divergences d’opinion». «L’une des recommandations la plus importante est celle qui concerne les alternatives à la culture de la drogue, le blanchiment d’argent, le démantèlement de réseaux, la campagne pour une coopération juridique», a-t-il poursuivi. Et d’ajouter: «Il faudrait que, d’ici l’an 2003, tous les pays membres aient leurs propres législations nationales concernant la drogue. Cela mènerait à un plan de travail stratégique efficace contre la production et le trafic illicite de drogue, ainsi que le blanchiment d’argent qui les accompagne».