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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise à la tête de l'Etat hébreu Est-il possible que seuls contre tous, nous ayons raison? s'interroge Weizman qui réclame des élections anticipées Je terminerai mon mandat pour négocier un bon accord, s'insurge Netanyahu (photos)

Rien ne va plus à la tête de l’Etat hébreu. L’appel du président Ezer Weizman à des élections anticipées en raison de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix qu’il impute au premier ministre Benjamin Netanyahu a fait l’effet d’une bombe en Israël. Netanyahu, irrité au plus haut point par l’interventionnisme croissant du président, dont la fonction est purement honorifique, a répliqué immédiatement, proclamant son intention de rester jusqu’au terme de son mandat. Cependant les électeurs ne semblent pas vouloir lui donner raison puisqu’une majorité d’Israéliens est favorable à la tenue de telles élections anticipées, selon un sondage réalisé par la chaîne publique de la télévision israélienne. Selon ce sondage, 52,3% des personnes interrogées sont pour des élections anticipées, 32,9% sont contre et le reste est sans opinion. Le sondage a été réalisé sur un échantillon de 500 personnes représentatif de la population adulte d’Israël, avec une marge d’erreur de 4%. «Le processus de paix boite depuis plusieurs mois (...) et je crois que dans ce contexte le mieux serait d’organiser au plus tôt des élections générales, pour savoir ce que veulent les Israéliens», a déclaré M. Weizman à la radio publique. «Rien n’avance. Je vois aussi beaucoup de gens en Israël, et ils sont eux aussi mécontents. Rien ne se passe. Notre économie stagne, notre situation économique est mauvaise, et au niveau international notre position n’est plus ce qu’elle était. C’est pourquoi j’ai dit et redit qu’il faut des élections anticipées», a-t-il ensuite précisé à la télévision israélienne. «Est-il possible que tous aient tort, la France, les Etats-Unis? Nous serions les seuls à avoir raison?», s’est-il interrogé, ajoutant «qu’il faut consulter le peuple, il faut savoir ce que la rue pense de tout cela». M. Weizman a indiqué qu’il n’écartait pas d’intervenir en ce sens, et a précisé qu’il était déterminé à refuser son aide au premier ministre. «J’ai essayé de l’aider. Je vois que ça ne marche pas, et je ne l’aiderai plus», a-t-il dit en précisant avoir, dans le passé, effectué à la demande de M. Netanyahu des missions «pour plaider la patience» dans le processus de paix, notamment auprès du président américain Bill Clinton, de son homologue égyptien Hosni Moubarak, du président palestinien Yasser Arafat et du roi Hussein de Jordanie. M. Netanyahu, dont le mandat court jusqu’en l’an 2000, a répliqué que «les élections auront lieu au moment approprié». «Je travaille nuit et jour avec un seul but: la conclusion d’un bon accord (avec les Palestiniens) pour apporter la paix et la sécurité à l’Etat d’Israël. Aucune pression, rien ni personne ne m’écarteront de cet objectif», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec le premier ministre espagnol José Maria Aznar, en visite à Jérusalem. Le président de l’Etat, simple autorité morale, n’a pas le pouvoir d’avancer les élections générales. Sa proposition a été dénoncée par plusieurs ministres qui l’ont accusé de s’allier à l’opposition travailliste. «Je ne pense pas que nous ayons jamais eu un président qui se soit mêlé de politique», a affirmé le ministre de l’Education Yitzhak Lévy, qui dirige le Parti national religieux, l’émanation politique des colons. Des commenteurs politiques ont cependant fait valoir que M. Weizman avait choisi avec soin le moment de sa déclaration, après que plusieurs ministres lui eurent fait part de leur désir d’élections anticipées. Le ministre de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani, chef du parti de centre-droit La Troisième Voie, a laissé entendre qu’il approuvait l’appel présidentiel. «Nous devrions aller vers des élections seulement si le processus de paix ne progressait pas dans l’avenir immédiat», a-t-il déclaré. L’opposition de gauche a annoncé pour sa part le dépôt d’une proposition de loi pour des élections dans les deux mois. Mais compte tenu des rapports de forces au Parlement, cette proposition n’a guère de chance de passer. «Le président parle du fond de son cœur», a déclaré le chef de l’opposition Ehud Barak. «Le processus de paix est bloqué (...) et je suis convaincu que cela suscite beaucoup de frustration chez le président», a-t-il dit. (AFP, Reuters)
Rien ne va plus à la tête de l’Etat hébreu. L’appel du président Ezer Weizman à des élections anticipées en raison de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix qu’il impute au premier ministre Benjamin Netanyahu a fait l’effet d’une bombe en Israël. Netanyahu, irrité au plus haut point par l’interventionnisme croissant du président, dont la fonction...