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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Rencontre-débat avec Peter Zangl, haut responsable à la Commission Européenne Quel rôle pour le Liban dans le partenariat euro méditerranéen ?

Le partenariat euroméditerranéen est une chance pour le Liban comme pour chacun des 27 partenaires à tous les points de vue politique, économique et culturel. C’est ce qu’affirmé hier le directeur pour la Méditerranée, le Proche et le Moyen-Orient à la Commission européenne, M. Peter Zangl, qui se trouve à Beyrouth, dans le cadre d’une visite de plusieurs jours. Lors d’une rencontre-débat organisée à l’hôtel Commodore sur le thème «Le Liban dans le partenariat euroméditerranéen», M. Zangl a rappelé que le partenariat euroméditerranéen est né de l’importance stratégique de la Méditerranée pour l’UE. La création d’une zone de stabilité et de prospérité sur l’ensemble du pourtour méditerranéen est perçue comme condition de la stabilité et de la prospérité de l’Union elle-même. Les orientations du partenariat euroméditerranéen ont été validées par le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement à Essen en 1994 et à Cannes en 1995 dont la déclaration marque le lancement formel de ce partenariat. Il a affirmé que le partenariat euroméditerranéen se réalise à la fois dans le cadre d’un volet bilatéral et d’un volet régional. Le partenariat politique «Le partenariat euroméditerranéen se veut plus qu’un effort financier de la part de l’UE en faveur de ses voisins du sud et sud-est méditerranéen. Il s’agit plutôt d’un véritable changement politique. L’enjeu d’un partenariat économique et commercial global remplace la relation classique «donateur-bénéficiaire» et offre un nouveau système de responsabilité politique, économique et social partagé, basé sur un mécanisme innovateur de consultation et de coopération bilatérale et régionale privilégiée», a-t-il dit. Le volet politique du partenariat offre un cadre ambitieux dont les potentialités doivent encore être réalisées. «Le partenariat offre un cadre de stabilité politique et économique, une instance de dialogue qui en tant que telle n’est pas une instance de résolution des conflits et problèmes tout en y apportant une contribution significative. Les possibilités de développement futur de ce volet ne doivent pas être sous-estimées qu’il s’agisse du projet (confirmé à Palerme) de charte euroméditerranéenne pour la paix et la stabilité ou du thème des droits de l’homme», a-t-il souligné. Et de poursuivre: «Il est intéressant de noter qu’au-delà du dialogue de type ministériel, un dialogue entre parlements est également prévu». «Toutes ces dispositions concernant les droits de l’homme prévus dans le cadre de l’accord d’association sont conformes à la tradition pluraliste de la société libanaise et s’inscrivent dans la logique du dialogue propre à cet accord. La diversité communautaire du Liban est aussi la source d’une presse et d’une vie politique dont le dynamisme met le Liban dans une situation privilégiée dans le monde arabe». M. Zangl a souligné par ailleurs que «le Liban est un partenaire actif dans le cadre de la MEDA-démocratie, le programme de l’UE en faveur des actions dans le domaine des droits de l’homme». Le partenariat économique Il affirme que l’originalité du processus initié à Barcelone tient également au caractère novateur de la stratégie économique retenue pour la Méditerranée. Celle-ci prévoit l’établissement d’une zone de prospérité partagée dont la zone de libre-échange euroméditerranéenne constitue un élément déterminant. Le partenariat est un concept global où l’objectif de stabilité politique évoqué est soutenu par le renforcement de la prospérité économique: l’idée d’une interdépendance des aspects politiques et économiques est sous-jacente à cette approche. «Le Liban, qui possède des atouts décisifs dans la perspective d’une zone de libre échange, affronte deux problèmes souvent mis en avant: le poids de la reconstruction et la question fiscale». Il a affirmé d’autre part que la reconstruction ne se conçoit pas sans stabilisation macro-économique et fiscale d’une économie connaissant un déséquilibre structurel ou sans la nécessité de réformer les secteurs concernés par l’effort de la reconstruction afin de les rendre plus rentables et éventuellement attractifs pour les investisseurs privés. M. Zangl a estimé par ailleurs qu’il n’y a pas forcément contradiction entre reconstruction et mise en place du libre échange notamment au stade de la reconstruction où se trouve le Liban avant de souligner que la transition vers le libre échange dans le cadre de l’accord en négociation dure douze ans; cette perspective temporelle n’est plus celle de la reconstruction. Pour ce qui est du problème fiscal, il affirme que cette question pose le problème le plus délicat au Liban. 60% des recettes budgétaires proviennent de droits de douanes amenés à être démantelés dans le cadre du commerce avec l’UE. Il souligne d’autre part que la situation fiscale du Liban rend nécessaire, en toute hypothèse, de diversifier les sources des recette fiscales. Il a affirmé que la création de la zone de libre échange supposera des restructurations pour le secteur privé et des transformations sociales importantes. «Certaines faiblesses du Liban pourront poser des problèmes en l’occurrence le faible niveau des exportations notamment vers l’UE, le besoin d’adaptation du secteur agricole et la situation sociale d’une frange importante de la population», a-t-il souligné. «Le secteur privé libanais, et plus particulièrement le secteur industriel, devrait se moderniser. Un lien plus étroit avec le marché et les entreprises de l’UE, afin d’attirer les investissements européens, sera essentiel».
Le partenariat euroméditerranéen est une chance pour le Liban comme pour chacun des 27 partenaires à tous les points de vue politique, économique et culturel. C’est ce qu’affirmé hier le directeur pour la Méditerranée, le Proche et le Moyen-Orient à la Commission européenne, M. Peter Zangl, qui se trouve à Beyrouth, dans le cadre d’une visite de plusieurs jours. Lors...