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Actualités - CHRONOLOGIE

Belgrade menace de riposter à des raids de l'Otan

Un «oui»: à des négociations immédiates avec les dirigeants albanais du Kosovo; deux «non»: à une médiation étrangère et à un retrait inconditionnel. Le tout assorti d’une presque menace: la République fédérale de Yougoslavie se défendra en cas d’intervention de l’OTAN dans la province. Le règlement de la crise, on le voit, paraît de plus en plus éloigné, en dépit des efforts diplomatiques intenses déployés ces dernières semaines et qui auront coïncidé avec une nette montée de la tension. En visite à Bruxelles, le chef de la diplomatie yougoslave, Zivadin Jovanovic, a rappelé que le président yougoslave Slobodan Milosevic était ouvert à un «dialogue direct, inconditionnel» avec les dirigeants kosovars et qu’il souhaitait un règlement «politique et pacifique» de la crise. «Je réaffirme notre volonté de reprendre les négociations immédiatement. Je suis optimiste, le dialogue reprendra, il n’y a pas d’autre issue«, a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien avec son homologue belge, Eric Derycke. Le gouvernement yougoslave mènera ces pourparlers dans le respect de l’intégrité territoriale de la fédération, des droits de l’homme et des droits de minorités nationales, a-t-il assuré. Slobodan Milosevic et le leader des Albanais du Kosovo, Ibrahim Rugova, se sont rencontrés une seule fois le mois dernier, sans succès. Les pourparlers ont été aussitôt rompus, les Kosovars refusant de s’asseoir à la table des négociations tant que persistera la répression serbe. Rugova devait rencontrer vendredi ou ce week-end à Bruxelles le secrétaire général de l’OTAN, Javier Solana. L’alliance atlantique a pris note mercredi des concessions de Slobodan Milosevic tout en déplorant des lacunes qui justifient à ses yeux le maintien d’une option militaire contre Belgrade. Prompte à se poser en arbitre, la Russie a annoncé jeudi l’envoi de deux émissaires, dimanche, dans la région afin de lancer la «dynamique» définie à Moscou. Les deux vice-ministres des Affaires étrangères se rendront à Belgrade, à Pristina, capitale du Kosovo, en Albanie et en Macédoine. Message russe A Belgrade, Ivica Dacic, porte-parole du parti socialiste du chef de l’Etat, a réaffirmé que l’armée yougoslave restera au Kosovo «aussi longtemps que nous serons un pays souverain qui défend son intégrité territoriale». Quant aux forces de sécurité (police), «elles se retireront dans leurs bases à mesure que diminueront les activités des terroristes» albanais, a-t-il dit, reprenant les termes du communiqué commun russo-yougoslave. «Le plus important pour nous, c’est que le président (Bill) Clinton soit satisfait des résultats des entretiens Eltsine-Milosevic, et nous n’avons aucune raison de ne pas le croire», a affirmé le porte-parole. «Le message envoyé de Moscou est clair, la balle est dans le camp des Albanais», a-t-il estimé. «Si la partie albanaise refuse la reprise du dialogue, le monde entier verra que c’est elle qui n’est pas prête à un dialogue sans conditions», a-t-il ajouté. Les responsables kosovars ont annoncé mercredi leur refus de négocier avec Belgrade tant que ses forces n’auront pas été retirées de la province. De son côté, le gouvernement yougoslave a estimé que «les menaces de recours à la force et les sanctions» contre la RFY «ne peuvent que compliquer les problèmes et en créer d’autres», selon un communiqué diffusé par l’agence Tanjug. La province méridionale serbe du Kosovo a joui d’un statut d’autonomie de 1975 à 1989. Ce territoire compte 1,8 million d’habitants dont 90% d’Albanais qui réclament, pour les plus modérés, un statut privilégié pour la province, ou, pour les plus radicaux, son rattachement à l’Albanie. Le conflit, qui a débuté en février, a fait plus de 300 morts et entraîné l’exode de quelque 65.000 civils vers le nord de l’Albanie et la Macédoine.
Un «oui»: à des négociations immédiates avec les dirigeants albanais du Kosovo; deux «non»: à une médiation étrangère et à un retrait inconditionnel. Le tout assorti d’une presque menace: la République fédérale de Yougoslavie se défendra en cas d’intervention de l’OTAN dans la province. Le règlement de la crise, on le voit, paraît de plus en plus éloigné, en...